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Volume 2 Numéro 6

P

ratico

-

pratique

altération de la couleur dans le maxillaire inférieur gauche

a été observée à l’examen intra-buccal des tissus mous, et

cette zone était sensible à la palpation (

ill.

). Les tissus durs

semblaient normaux et le patient n’avait pas de caries.

À l’examen, la dent 35 présentait un faible degré de rotation,

une mobilité de grade II et une douleur à la percussion,

laissant croire à une inflammation des tissus périapicaux. Les

radiographies rétrocoronaires prises 4 ans auparavant ont

été examinées et des panorex (

ill.

) et des radiographies

rétroalvéolaires ont été réalisés. Ces examens ont révélé la

présence d’une large zone radioclaire sous la jonction occlu-

sale émail-dentine de la dent 35, ainsi qu’un élargissement

de la lamina dura. Le test au froid a été négatif et il a été

déterminé que la dent présentait un abcès périapical aigu. Il

a été décidé d’entreprendre un traitement de canal.

Un pansement à base d’hydroxyde de calcium a été mis en

place dans le canal. Une boulette de coton stérile sèche a été in-

sérée dans la chambre pulpaire avec une obturation temporaire

pour sceller la cavité d’accès. De l’amoxicilline a été prescrite au

patient et, lorsque celui-ci est revenu pour une visite de suivi

après 7 jours, il n’avait plus aucun symptôme. L’obturation a été

réalisée et des radiographies post-obturation ont été prises. La

cavité d’accès a été rouverte une semaine plus tard, et la restau-

ration finale a été réalisée avec une résine composite hybride

scellée à l’aide d’un adhésif avec mordançage et rinçage.

(

ill.

)

Analyse

Ce cas de résorption intracoronaire pré-éruptive n’avait pas été

diagnostiqué avant l’éruption, car aucune radiographie de la

zone atteinte n’avait été prise. Une résorption intracoronaire

pré-éruptive semblait toutefois être le diagnostic définitif le plus

probable, en raison de la face externe intacte de l’émail et de la

présence d’une large zone radioclaire dans la dentine.

Le pronostic dans le cas de dents présentant une résorption

intracoronaire pré-éruptive dépend de la taille de la lésion

au moment de sa détection. Compte tenu de la prévalence

relativement élevée de la résorption intracoronaire pré-éruptive,

il serait sans doute prudent de faire systématiquement un exa-

men en profondeur à la recherche de résorption intracoronaire

pré-éruptive pour toutes les dents non éruptées découvertes

sur les radiographies rétrocoronaires et autres radiographies

intra-buccales et extra-buccales. Lorsqu’une lésion intra­

coronaire radioclaire est détectée sur une dent non éruptée en

développement, des radiographies plus détaillées peuvent être

faites pour confirmer le diagnostic et traiter la dent, s’il y a lieu.

Si la lésion est relativement petite, la dent peut être surveillée

de près jusqu’à son éruption, auquel moment la cavité peut être

restaurée. Holan et coll. ont décrit les réactions pulpaires dans

les cas de résorption intracoronaire pré-éruptive; en présence

de larges lésions qui semblent empiéter sur la pulpe, ces auteurs

recommandent d’exposer la dent avec soin par voie chirurgicale

et de la restaurer afin d’en protéger la vitalité pulpaire et de

favoriser le développement normal des racines.

Conclusion

Les larges défauts causés par une résorption intracoronaire

pré-éruptive peuvent menacer les tissus pulpaires peu de temps

après l’éruption de la dent, et que ce type de résorption peut

être une importante cause d’abcès pulpaires inhabituels chez

les enfants. Comme les radiographies rétrocoronaires n’offrent

pas toujours une vue optimale des dents permanentes non

éruptées en dentition mixte, l’Association dentaire américaine et

la Food and Drug Administration recommandent de réaliser un

panorex. Un diagnostic précoce aurait peut-être permis d’éviter

le traitement de canal chez ce patient par ailleurs sans carie.

a

Aspect intra-buccal clinique

du quadrant gauche.

Remarque : il n’y a aucune

carie visible sur la dent 35.

Panorex montrant une zone

intracoronaire radioclaire et

une lésion périapicale sur la

dent 35.

Radiographie prise à la suite

du traitement de canal,

montrant le crampon de

la digue et un scellement

adéquat du canal.

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Article complet et références

accessibles à

jcda.ca/article/e59