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Volume2Numéro2
P
ratico
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pratique
DESBIAISCACHÉS
conduisent à des erreurs d’investissement
RonHaik
M.B.A.,PFA,CGF,
FICVM,CIWM,
TEP
Vice-président des
Services consultatifs
de placements au
CDSPIServices
consultatifs Inc.
Depuisque labourseexiste, les analystesutilisent diversparamètrespour en
examiner lecomportement et tenter de l’expliquer. Ils suivent notamment
les tauxd’intérêt, l’inflation, leprixdupétrole, l’activitééconomiqueainsi que
les assisesdechaqueentrepriseaucœur d’unedécisiond’investissement. En
principe, si tousdisposaient àpeuprèsde lamême informationenmême
temps, lesmarchés fonctionneraient efficacement. End’autres termes, le
prixdes actionsd’une société refléterait lavaleur réelledecelle-ci (fondée
principalement sur uneévaluationde ses revenus éventuels), et les échanges
d’actions entreacheteurs et vendeurs s’effectueraient trèsprèsdecettevaleur.
Or, dans les faits, tout ne fonctionnepas ainsi. D’autres facteurs interviennent,
ycomprisunoptimismedébordant ouunpessimismeprofondqui peut
soit fairegrimper soit fairefléchir lesprixexagérément. C’est cequi acausé
certainsdes crashs et desbulles remarquablesde l’histoire.
Il yaquelque40ans, alorsque les économistes tentaient decomprendre
pourquoi les investisseurs faisaient souvent des choix contraires à leurs
intérêts, certainsgrandspenseursont commencéàutiliser unnouvel outil
d’analyse– lafinancecomportementale–qui s’est imposéen2002quand
lepsychologueDaniel Kahnemanagagné leNobel d’économiepour ses
travauxdans cedomaine. Les théoriciensont avancéqu’uncertainnombrede
biais cognitifs influençaient nosdécisionsd’investissement, notamment :
• L’aversionauxpertes
Lapeur deperdrede l’argent est plus forteque l’attiranced’engagner. Des
étudesontmontréquecettepeur est deux foisplusgrandeque la joiede
réaliser desprofits sur un investissement. Pour cette raison, certains évitent
d’assumer uneperteet s’accrochent àun investissement contre toute logique.
• L’ancrage
Certains sont obsédéspar leprixpayépour uneactionou lavaleur antérieure
decelle-ci,même si laconjonctureachangé. Des investisseurs, par exemple,
s’attendent àcequ’uneactionayant connuunbon rendement revienneàce
niveau,même si ellebat de l’ailedepuis longtemps et qu’il est peuprobable
qu’elle se rétablisse.
• Les comportementsmoutonniers
Les investisseurs, dont certainsgrands investisseurs, ont tendanceà suivre
dans les tracesdes autres.