L'essentiel de l'ADC 2015 • Volume 2 • Numéro 2 - page 36

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|
Volume2Numéro2
P
ratico
-
pratique
(74%) préfèrent prescrirede l’ibuprofèneaprès
l’extractiond’une troisièmemolaire, 85%prescrivent
également unanalgésiqueopioïdeaprèsune
intervention (leplus souvent de l’hydrocodoneoude
l’oxycodone
)
3
. Demême, uneétude sur leshabitudes
deprescriptionaprèsunechirurgiebuccaleouun
traitement endodontique, dansunecliniquedentaire
de l’Universitéde l’Alabama, a révéléqu’environ
80%despatients avaient reçuuneordonnance
pour unanalgésiqueopioïde (leplus souvent de
l’hydrocodoneoude l’oxycodoneenassociation
avecde l’acétaminophène
)
4
. L’extractiondentaire
est laprocédurepour laquelledes analgésiquesont
été leplus souvent prescrits; lesAINSn’ont toutefois
représentéque1%desordonnances rédigées après
uneextraction, alorsqueplusde90%despatientsont
reçuuneordonnancepour unanalgésiqueopioïd
e
4
.
Fait préoccupant, cetteétudea révéléque les
analgésiquesopioïdes étaient plus susceptiblesd’être
prescrits àdespatients âgésdeplusde45ansqu’à
despatientsplus jeunes, et qu’aucunanalgésique
n’avait étéprescrit àenviron25%despatientsdecette
cliniquequi avaient subi une intervention invasive
susceptibledecauser de ladouleu
r
4
. AuxÉtats-Unis, les
fournisseursde soinsbuccodentairesne sont toutefois
pas les seuls àprescriredavantaged’analgésiques
opioïdespour soulager ladouleur buccodentaire. De
fait, uneétudemenéeauprèsdesmédecinsdu service
d’urgenced’unhôpital américaina révéléqueces
derniers avaient prescrit desopioïdesdans environs
60%des caspour soulager ladouleur buccodentair
e
5
.
Laplupart desdentistesnevérifient pas si lepatient
ades antécédentsde surconsommationoude
mauvaisusagedemédicaments avant deprescrireun
analgésiqueopioïde. Des enquêtesmenées auprès
degénéralistes et de spécialistes enchirurgiebuccale
etmaxillofaciale indiquent queceux-ci prescrivent
habituellement 20dosesd’unanalgésiqueopioïde
(généralement de l’hydrocodoneoude l’oxycodone)
aprèsune interventionet que laplupart s’attendent à
cequecesdosesne soient pas toutesutilisées
4, 6
. Or les
analgésiques restants seraient, croit-on, une importante
sourcedemédicamentsutilisés àmauvais escien
t
3
.
Le
risquequedes jeunes en fassent unmauvaisusageest
particulièrement inquiétan
t
3
.
Il imported’améliorer lacollaborationentre les
dentistes et lespharmaciensduCanadapour s’attaquer
àceproblème. Unedes solutionsqui pourraient être
envisagéespour prévenir laprescriptionexcessive,
par inadvertance, d’analgésiquesopioïdes serait de
réduire lenombrededoses initialement prescrites
par lesdentistes. Lesdentistespourraient prendre
desdispositionspour qued’autresdosespuissent
Tableau1 :
Prescriptiond’opioïdespour
ladouleur buccofaciale chroniquebénigne*
Sélectionappropriéedespatients
Envisager laprescriptiond’opioïdespour lespatientsqui présentent
unedouleurneuropathique, desproblèmes temporomandibulaires**,
unedouleurbuccofacialeatypique**, unepolyarthrite rhumatoïde,
desdouleurs cervicalesoudesmauxde tête**.
Envisagerdeprescrirecesmédicamentsà l’essai, lorsque ladouleur
estdemodéréeà sévère (>4/10) etqu’ellenuit auxactivitésde lavie
quotidienneouà laqualitédevieetque lepatientn’apas répondu
aux traitementsbasés surdesanalgésiquesnonopioïdesoudes
analgésiquesopioïdesavecde lacodéineoudu tramadol.
Tenir comptedesantécédentsmédicauxdupatient, à savoir l’anam­
nèsegénérale, lapharmacothérapie (médicamentsd’ordonnanceet
envente libre), laconsommationdedroguesàusage récréatif (alcool,
cannabis, etc.), lesantécédentspsychosociaux (renseignements liésà
l’emploi et au réseau social, ycompris la familleet lesamis), l’examen
dentaire (testsdiagnostiquesappropriéset évaluationduoudes types
dedouleur), l’évaluationdes risques (antécédentsd’abus, demauvais
usageoude toxicomanieetprésencedeproblèmes comme l’apnéedu
sommeil) et l’analysedesavantagesetdes risques.
Consentement et gestiondu traitement
Obtenir leconsentement éclairé, verbal ouécrit, dupatient.
Discuterdesbuts, desattentes, du rapport risques-avantages (incluant
leseffets secondaires) etdes solutionsde rechangeet endocumenter
le suivi initial et continu.
Menerunessai thérapeutiqueàcourt termeet réévaluer lesbesoins
périodiquement.
Personnaliser le traitement–utiliserune faibleposologieaudépart et
l’augmenterpetit àpetit (analgésiqueopioïdeà libération immédiate
auxfinsdu titrage, faibleposologie initialeet titrage, administrationde
dosesà intervalles réguliersavecpossibilitédedoses supplémentaires
encasd’accèsdouloureuxparoxystique) –en tenant comptede l’état
de santédupatient, de lapriseantérieured’analgésiquesopioïdes, de
l’atteintedesbutsetde laprésenced’effets indésirables.
Éviter l’usageconcomitantdebenzodiazépines; si lepatientprend
déjàcesmédicaments, réduiregraduellement ladoseenvued’en
interrompre laprise.
Surveiller régulièrement l’efficacitédu traitementpour assurerune
priseenchargeoptimalede ladouleur (lequestionnaire sur ladouleur
deMcGill
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et leBrief Pain Inventory sontdisponiblesàcettefin).
Envisagerdes testspériodiquesdedépistagededroguesdans l’urine
chez lespatients susceptiblesde faireunmauvaisusagedeces
médicamentsoud’avoiruncomportementdéviant.
Traiter leseffets indésirables, lecaséchéant (p. ex. constipation
[fréquente]; diminutionde la libidooudysfonction sexuelle [moins
fréquente]; apnéedu sommeil [moins fréquente]; hyperalgie [rare]).
Informer lepatientdu risquededéficit cognitifqui pourraitnuireà la
sécuritéde laconduiteetdu travail.
Tenir desdossiersdétaillés (incluant les raisons justifiant lapoursuite
de l’usagedesmédicaments).
*D’après les critères des lignes directrices déjàpubliées
.10-12
**Indique l’absencededonnées probantes publiées sur l’efficacitédes
agonistes opioïdes.
1...,26,27,28,29,30,31,32,33,34,35 37,38,39,40,41,42,43,44,45,46,...48
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