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Volume3Numéro2
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Avoir le privilège de discuter avec des dentistes
en exercice partout auxÉtats-Unis est l’un
des aspects les plus gratifiants demon travail.
À titre de non-clinicien et de personne qui
consacre beaucoupde temps à examinerdes
données, je trouve toujours ces conversations
très instructives. Ellesme permettent de bien
comprendre les défis de première ligne de la
profession,mais aussi de voir si les conclusions
sur l’évolutiondu système de soins dentaires
tirées par les recherches de l’Institut des poli-
tiques de la santé cadrent avec ce qui se passe
effectivement sur le terrain.
Les résultatsdenombreuses étudesdecet Ins-
titutmontrent que lesdépensespour les soins
dentaires sont anémiquesdepuisplusieurs
années
1
, que les adultes consultentmoins le
dentiste
2
–une tendance indépendantedu ra-
lentissement récent de l’économie–, et qu’une
bonnepart des adultes américains tardent
àobtenir des soinsdentaires en raisondes
coûts élevés
3,4
. Quand jeparleauxdentistes,
ilsdisent remarquer ces tendancesdans leur
cabinet, cequi les amènebien souvent àme
parler de lattés, de tatouages et decellulaires.
Ilsm’expliquentqu’en fait cen’estpasque les
soinsdentaires sont « tropchers »,maisque les
prioritésdespatients changent. Cesderniers
choisissentdedépensermoinspour les soins
dentaires,maisd’engagerplusdedépenses
discrétionnaires, comme4000$pourdes va-
cances, 400$pour uncellulaireet 4$pour un
latté. L’exempledes tatouages revient souvent
et semble susciter lesplus vives réactions. Je
me souviensd’undentiste, visiblement fâché,
quim’aabordéaprèsuneconférencepourme
raconterqu’unpatient «venaitde se faire faire
un tatouagedequelquesmilliersdedollarspuis
aditqu’il n’avaitpas lesmoyensdepayer un
traitementdecanal qui allait sauver sadent. »
Lesdentistesque jeconnais sontgénéralement
bienmisetpeu intéresséspar les tatouages.
Mais, en rentrant chezmoi, jeme suisdemandé
si cetteanecdotenecachaitpasquelquechose.
Alorsenbonéconomisteque je suis, jem’en
suis remis auxchiffrespour le savoir.
La
figure1
montre le tauxdecroissance
annuelmoyendedifférentesdépensesdes
ménages indexées sur l’inflationpendant
troispériodesdistinctes : avant la récession
(1995-2007), durant celle-ci (2007-2009) et
après (2009-2011). Cesdonnées
5
proviennent
de la source laplusfiableet à jour sur les
dépensesdesménagesaufil du temps (il n’ya
MarkoVujicic
M. Vujicic est économiste
en chef et vice-président
de l’Institut des
politiques de la santé de
l’Associationdentaire
américaine.
Les avocats,
les lattés et
les dentistes
Reproduit avec l’autorisationde l’Association
dentaireaméricaine.
Référencebibliographique :
VujicicM. Of lawyers, lattes, anddentists.
