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Volume 2 Numéro 6

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L’

observatoire

Examen mené par Santé Canada

DUNOUVEAUAU SUJET DE L’INNOCUITÉ

DE L’IBUPROFÈNE À FORTE DOSE

De telles doses sont liées à un accroissement du

risque de crise cardiaque et d’accident vasculaire

cérébral. Toutefois, Santé Canada estime toujours

« que les avantages de l’ibuprofène d’ordonnance à

prise orale pour le traitement efficace de la douleur

et de l’inflammation l’emportent sur les risques,

mais que d’autres mesures doivent être prises pour

ces produits afin de réduire davantage le risque de

problèmes cardiovasculaires ».

Santé Canada recommande de tenir compte du

risque de problèmes cardiovasculaires avant de

prescrire de l’ibuprofène à un patient et déconseille

de fixer la dose à 2 400 mg ou plus par jour s’il

a une cardiopathie ischémique, une maladie

cérébrovasculaire ou une insuffisance cardiaque

congestive.

Cette pratique exemplaire vaut aussi pour un patient

ayant des facteurs de risques connus, facteurs qui

comprennent le tabagisme, l’hypertension artérielle,

le diabète, l’hypercholestérolémie, l’insuffisance

cardiaque et la cardiopathie. Quant à un patient

présentant un risque élevé d’accident cardiaque, il

faut envisager de prendre en charge sa douleur sans

anti-inflammatoire non stéroïdien.

Le Dr Gilles Lavigne, doyen de la Faculté de

médecine dentaire de l’Université de Montréal et

président de la Société canadienne de la douleur,

concède qu’il y a des risques associés à des doses

élevées et à l’utilisation prolongée d’analgésiques.

« En tant que dentiste, nous devons tenir compte

des risques pour la santé (santé cardiovasculaire,

fonction rénale, accoutumance, etc.) avant de

prescrire tout médicament et nous devons suivre

nos patients, précise-t-il. Au moindre signe d’effet

secondaire ou d’abus, il faut vite collaborer avec

d’autres professionnels de la santé. »

La dose maximale d’ibuprofène établie par Santé

Canada est vite atteinte, reconnaît le Dr Lavigne,

puisqu’un dentiste peut prescrire des doses de

600 mg de ce médicament après un traitement

endodontique, par exemple. « Pour soulager une

douleur aigüe, on pourrait plutôt prescrire une

combinaison d’ibuprofène et d’acétaminophène,

suggère-t-il pour réduire les doses de chaque

médicament. Là encore, il faut évaluer les risques

associés aux médicaments prescrits et à leur

utilisation prolongée. »

Santé Canada note qu’il n’y a aucune donnée

montrant un accroissement du risque de troubles

cardiovasculaires associés à l’ibuprofène en vente

libre. La dose maximale quotidienne recommandée

est de 1 200 mg.

Le Dr Lavigne, aussi titulaire de la Chaire de

recherche du Canada sur la douleur, le sommeil et

les traumatismes crâniens, souligne l’importance de

trouver une formule de prise en charge de la douleur

qui convient au patient. Il note que conformément

à la Déclaration de Montréal, ratifiée par les sections

et les membres de l’Association internationale

pour l’étude de la douleur de près de 200 pays, « le

défaut de prendre en charge la douleur constitue

une violation des droits de la personne » [trad.].

Même s’il faut y aller au cas par cas, un traitement

combiné comprenant un analgésique pourrait être

une solution envisageable puisqu’il limite les effets

secondaires éventuellement causés par des doses

élevées et il permet de contrer les risques associés à

l’utilisation et à l’abus d’opioïdes.

Santé Canada collabore avec les fabricants

d’ibuprofène afin de revoir les avertissements

contenus dans la monographie de produit. La

mise à jour des renseignements posologiques

recommandera de ne pas prescrire de doses

de 2 400 mg par jour à des patients ayant des

problèmes cardiovasculaires ou présentant

des facteurs de risque associés aux maladies

cardiovasculaires.

a

Un examen d’innocuité mené récemment par Santé Canada a révélé que des doses élevées

d’ibuprofène accroissent le risque de problèmes cardiovasculaires.

Il faut évaluer les risques associés aux médicaments prescrits et à leur

utilisation prolongée.

Dr Gilles Lavigne