Au Canada, la plupart des soins dentaires ne sont pas couverts par le régime public d’assurance-maladie. Dans certains cas, cependant, si les soins sont reçus à l’hôpital, ou si le patient appartient à une population particulière à risque ou hébergée en établissement, les services dentaires peuvent être pris en charge par l’État.
Au Canada, les dépenses consacrées aux services dentaires par le secteur public ont été estimées à 846 millions de dollars en 2015. Ce montant inclut 542 millions de dollars engagés par les gouvernements provinciaux (incluant les transferts fédéraux) et 295 millions provenant du soutien direct du gouvernement fédéral, le reste provenant des administrations municipales et des régimes de sécurité sociale.
Les services dentaires financés par le gouvernement fédéral sont offerts aux groupes suivants :
En 2013-2014, les dépenses publiques fédérales consacrées aux soins dentaires ont totalisé quelque 277 millions de dollars (ce montant exclut les sommes engagées par le ministère de la Défense nationale).
Sur les 246 millions de dollars versés par Santé Canada :
Selon une vaste analyse du contexte des soins dentaires financés par l’État au Canada, préparée par l’Agence de la santé publique du Canada, les dépenses engagées par Santé Canada sont destinées principalement à l’un des groupes les plus à risque en ce qui a trait à la santé buccodentaire, à savoir les Premières nations et les Inuits, et plus particulièrement aux enfants de ces populations. Cependant, malgré les larges sommes consacrées chaque année à ce groupe, de grandes disparités persistent. L’accès aux soins est un problème attribuable à la fois aux longues distances que doivent parcourir ces personnes pour atteindre les cliniques dentaires et à la pénurie de fournisseurs de soins disposés à travailler dans ces communautés. De plus, les populations des Premières Nations et des Inuits augmentent plus rapidement que le reste de la population canadienne; des changements en profondeur seront donc nécessaires pour réduire ces disparités.
Un sondage mené auprès de la population autochtone du Canada a confirmé que les maladies buccodentaires représentent un fardeau beaucoup plus lourd dans toutes les régions du nord du Canada (à l'exception du Nunavik) que dans la population en général26.
Les programmes publics de santé buccodentaire relèvent, pour la majeure partie, de la compétence des provinces ou des territoires. Il s’agit notamment de programmes administrés à l’échelle régionale et municipale, ainsi que par l’intermédiaire d’universités. Bien que certains services soient couverts par le régime public d’assurance-maladie, bon nombre de ces services de santé buccodentaire sont fournis par des professionnels de la santé buccodentaire associés, notamment des hygiénistes dentaires et des dentothérapeutes.
Les programmes publics de santé buccodentaire au niveau provincial ou territorial incluent les suivants :
De leur côté, les régions sanitaires et les municipalités offrent des programmes aux groupes suivants :
Les universités et les groupes d’assistance sociale offrent des soins à diverses populations vulnérables par la tenue de cliniques, généralement à coûts réduits.
Il n’existe pas de solution universelle pour répondre aux besoins en santé buccodentaire des groupes vulnérables de l’ensemble du Canada. Et bien que l’on ait besoin de modèles différents adaptés aux circonstances particulières de chaque région, l’ADC et la dentisterie organisée estiment qu’il est également nécessaire d’établir de nouvelles normes obligatoires minimales pour régir les programmes canadiens de santé buccodentaire publique et d’affecter des ressources suffisantes pour répondre à ces normes.