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Volume3Numéro5
P
ratico
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pratique
que l’utilisationdedentifrices et devernis fluorurés, lespratiques
d’alimentationdesnourrissons et lediagnosticdes caries. La
plupart desprogrammesd’études recommandent undentifrice
fluorurépour lespoupons et les tout-petits (médecinedentaire
80%, hygiènedentaire65,2%). Presque tous les répondants
ont déclaréque leur programme traitait des recommandations
professionnelles au sujet de lapremièrevisitechez ledentisteet
qu’ils connaissaient l’énoncédepositionde l’ADC sur lacariede
lapetiteenfance
2
. Tous enseignent le lienentre lebiberonet la
santébuccodentaire, et lamajorité, le lienentre l’allaitement et
la santébuccodentaire.
Formation sur la santé buccodentaire prénatale
Laplupartdesprogrammesdemédecinedentaire (40%) et
d’hygiènedentaire (69,6%) abordent la santébuccodentaire
prénatale. Ils (70%desprogrammesdemédecinedentaireet
95,7%desprogrammesd’hygiènedentaire) enseignent aussi
le lienentre lamaladieparodontaledurant lagrossesseetune
naissanceprématuréeouun faiblepoidsà lanaissance. Laplupart
des répondants informent lesétudiantsdu rôlede l’alimentation
prénatale sur la santébuccodentairedupoupon. Tousenseignent
la transmissiondesbactériesde lamèreà l’enfant.
Analyse
Une recherche sur les exigences imposéespar laCommission
de l’agrément dentaireduCanada (CADC) auxprogrammes
de formationn’a rien relevévisant expressément la
santébuccodentairedespoupons. LaCADCexigeque
lesprogrammesdechirurgiedentaireet demédecine
dentairepréparent lesdiplômés afinqu’ils «possède[nt] les
connaissances et leshabiletésnécessairespour êtrecompétents
dans l’administrationdes soinsde santébuccalechez l’enfant,
l’adolescent, l’adulteet chez lepatient gériatrique
15
. » Ellene
mentionnepas explicitement lapriseenchargede la santé
buccodentairedespoupons, bienqu’elle la sous-entende.
Il envademêmepour lesprogrammesde formationen
hygiènedentaire : « [l]esdiplômésduprogrammedoivent être
compétentsdans lagestionde lapromotionde la santéet les
soinsbuccodentairespour uneclientèlevariéeycomprisdes
enfants, des adolescents, des adultes et despersonnes âgées
16
. »
Vuque lespoupons et les tout-petitsne sont pas explicitement
mentionnés, ilspourraient se trouver exclusdesprogrammes
d’étudesparceque l’évolutionde ladentitionet desmaladies
dentaires varie largement de lanaissanceà l’adolescence.
Comment alors aider les formateurs àpréparer les étudiants à
s’occuper des femmes enceintes et des jeunes enfants?Àpartir
des résultatsdenotreétude, nousproposonsdes changements
à l’enseignement, à la formationcliniqueet au système.
Enseignement
La sommed’enseignement entourant les soinsbuccodentaires
de lapériodenataleet despouponsquedisent assurer les
programmesdemédecinedentaire (respectivement 70%
et 100%) et d’hygiènedentaire (respectivement 82,6%et
100%) est encourageante. Bienque lesprogrammesd’hygiène
dentaireconsacrent davantaged’heuresd’enseignement aux
soinsdespoupons et des tout-petitsqueceuxenmédecine
dentaire, 44%d’entreeuxne recommandent pasune
premièreconsultationavant l’âgede12mois, cequi signale
qu’ilsdevraient revoir les lignesdirectrices actuellespour la
pratique. SelonuneenquêteauprèsdesdentistesduManitoba,
seulement 58%des répondants étaient aucourant decette
recommandation
6
,mais cepourcentageaaugmentéaprès
unecampagnemenéepar laprofession (programmePremière
visitegratuite)
7,21
. Une tellecampagnede l’Associationdentaire
de laColombie-Britannique (ADCB), comprenant des ateliers
pratiques et desoutilsd’apprentissageen ligne, aaussi fait
grimper lenombrededentistes accueillant despoupons et des
tout-petitsdans leur cabinet.
Vu les ressourceshumaines limitéespour l’enseignement
23,24
, il
faudrait desmoyensnovateurspourmieux faireconnaître les
lignesdirectrices actuelles sur les soinsbuccodentairesdu stade
prénatal et despoupons. Les ressources seraient ainsimieux
affectées à lapromotiondes stages cliniquesdans cedomaine,
unobstaclementionnépar biendes formateurs interrogés. Un
programmed’étudesnormaliséet fondé sur desméthodes
novatricesd’enseignement en ligne, semblables à l’initiative
de l’ADCB, serait profitableauxétudiants
25
, tout autant qu’une
formationprésentielle
26
.
Formation clinique
Même si biendesprogrammes traitent dumoment deprendre
unpremier rendez-vous chez ledentiste,moinsdu tiersoffre
uneexpériencepratiquepour fairedes examens. Cemanque
d’expériencepratiqueaugmente laprobabilitéque les étudiants
neprennent paspart àde telles activités après l’obtention
de leur diplôme
24,27
.Malheureusement, lamajeurepartiede
l’expériencecliniquequ’auront les étudiants sedérouleraauprès
d’enfantsde4ans et plus
24,27
.
Selonune récente revueCochrane, le jumelagedes formats
interactifs et didactiques est plus efficaceque l’unou l’autre
d’entreeuxpris séparément
28
. Pour la formationdentaire
liéeà lapetiteenfance, desdonnées indiquent qu’un
dentistegénéralisteà l’aiseauprèsdecegrouped’âge sera
vraisemblablement plusdisposéà lui offrir des soinspréventifs.
Il aétémontréquedes stages cliniques auprèsde jeunes
enfants aident les étudiants àacquérir les connaissances et la
confiancenécessairespour desservir cegrouped’âge
30
. Ailleurs
dans ledomainede la santé, l’exposition répétée
àdes interventions aide les étudiants àprendre
confianceen leursmoyens
31
.
L’absencedepatients est l’undesdeuxgrands
obstacles à l’enseignement et aux stages cliniques
À partir des résultats de notre étude, nous
proposons des changements à l’enseignement,
à la formation clinique et au système.