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Volume3Numéro5
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P
oint demire
Les vaccins anti-VPH peuvent-ils
prévenir lescancersoropharyngés?
LaDreAnnaR.Giuliano est professeure etdirectriceduCenter for InfectionResearch inCancerduCentrede cancérologieMoffitt
àTampa (Floride). Sa rechercheporte sur la carcinogenèseassociéeauvirusdupapillomehumain (VPH), notamment les cancers
de la tête etdu cou.En juillet2015, ellea faitun exposé lorsde la réunionde consultationde l’Organisationpanaméricainede la
santé (OPS) sur les cancers oropharyngés associés auVPH.L’ADCadiscutéavec ellepour en savoirdavantage sur l’état actuel des
connaissances entourant l’efficacitédes vaccins contre ces cancers.
Comme le vaccin
réussit tellement bien
à prévenird’autres
maladies associées
auVPH, je crois
qu’il convient de
le recommander
fortement auprès de la
population cible.
Qu’avez-vousabordédansvotreexposé
lorsde la réunionde l’OPS?
Onm’ademandéde faireun résumédes
études ayantmontré l’efficacitédes vaccins
anti-VPHpour prévenir lesmaladies liées àce
virus. J’aimontréque l’effet préventif était très
fort pour les cancersducol de l’utérus, de la
vulveet duvaginchez les femmes. Le seul essai
duvaccinchez leshommes amontréune très
grandeefficacitécontre les infections et les
lésionspar leVPH sur lesorganesgénitauxet le
canal anal des jeuneshommes
.
Àquelpoint lavaccinationest-elle
efficacepourprévenir lescancers
oropharyngésassociésauVPH?
Commençonspar lesdonnéesdisponibles.
Lapréventiondes infections ano-génitales et
des cancers connexes est presqueparfaite si
lavaccination se fait àun jeuneâgechezdes
personnesqui n’ont jamais étéexposées au
virus. Levaccinadoncuneefficacité incroyable
pour prévenir lesmaladies associées auVPH.
Toutefois, il n’a jamais subi d’essai pour évaluer
s’il prévient les infectionsoralespar leVPHou
les cancersoropharyngés. Laquestion reste
ainsi sans réponse.
Ya-t-il unmessageque lesdentistes
doivent transmettreà leurspatientsà
risque?
Les vaccinsont reçuunehomologation
auxÉtats-Unis et auCanadapour lemême
usage : vaccinationdes jeunes adolescents et
adolescentesde11à12ans, avec rattrapage
jusqu’à l’âgede26ans selon l’endroit
enAmérique
.
Jecroisque lesdentistespourraient direaux
familles et aux jeunes adultes àquel point
levaccinest efficacepour prévenir une
infectionpar leVPH. Nousn’avonspasde
donnéespermettant de fairedes affirmations
précisément sur lapréventiondes cancers
oropharyngés,mais vuque levaccin réussit
tellement bienàprévenir d’autresmaladies
associées auVPH, jecroisqu’il convient de
le recommander fortement auprèsde la
populationcible.
Quelles recommandationsdécoulentde
la réuniondeconsultation?
Les fournisseursde soinsbuccodentaires
qui ont assistéà la rencontreattachent
beaucoupd’importanceau fait que
,
sans
donnéesprobantes
,
ilsnepeuvent élaborer
d’énoncédepositionoude recommandation
sur lavaccinationpour prévenir les cancers
oropharyngés
.
Seloneux, il est impératif de
mener des essaispour obtenir desdonnées
probantes, que lesdifférentes autoritésde
la santépourront utiliser pour formuler des
recommandations et des énoncésdepolitique.
Underniermotpour lesdentistes?
J’ai bonespoir qu’enmenant unessai de
phase III afind’évaluer l’efficacitéde la
préventiondes lésionsoropharyngées, nous
verrons fort probablement que les vaccins sont
efficaces
.
Mais jusqu’àcequenousmenions
cet essai, nousnepouvons rienaffirmer. Il faut
poursuivre la recherche. Jediraisqued’ici une
décennienous aurons l’informationnécessaire
pour tous ces cancers.
a
Pour voir l’entrevue
complèteavec
laDreGiuliano,
consultez le
[enanglais]