L’
observatoire
Avez-vous étéétonnéequevous étudeattireautant l’attention?
On savait qu’il yaurait uncertain intérêt,mais jedois admettreque jene
m’attendaispas àune réactionaussi vive. En rétrospective, je supposequecen’est
pas surprenant vuque ledébat sur le sujet fait ragedepuis longtemps. J’aimerais
préciser que l’objectif denotreétuden’était pasdepersuader quiconquede
soutenir l’ajout defluoruredans l’eaupotable,maisplutôt deprofiter de l’abandon
de lafluorurationpourmener une rechercheet faireavancer les connaissances.
Trouvez-vousque lesmédiasontdépeintfidèlement votreétude?
Jecroisquecertains l’ont dépeint avec justesseet d’autresmoins. Jecroisque
parfois lesmédias et lepublicveulent unpetit résumé, cequi n’est pas toujours
possible. L’étudeétait complexe. Il a fallu trois articlespour enprésenter les
résultats, et biendesnuancesn’ont pas été saisiesdans les reportages, cequi
fait queparfoisnos conclusionsont été incorrectement rapportéesouont été
amplifiées.
J’ai remarquéquecertains articlesdéclaraientqu’il yavaitplusde
caries àCalgaryqu’àEdmontondepuis l’abandonde lafluoruration
.
Oui, j’ai vuces articles aussi,mais cen’est pas juste. Lorsdenotreenquêteaprès
l’abandonde lafluoruration, le tauxdecaries était semblabledans lesdeuxvilles –
maisnous examinions lavariationaufil du temps. Avant, Calgaryétait beaucoup
mieuxqu’Edmonton,maismaintenant lesdeuxvilles sont sur unpiedd’égalité.
FLUORURATIONDEL'EAUENALBERTA :
UNECHERCHEUSEAUCŒUR
D’UNDÉBATANIMÉ
LindsayMcLaren,PhD
LaDreMcLaren est
professeureagrégée
auDépartmentdes
sciencesde la santé
communautaire,
UniversitédeCalgary,
Calgary,Alberta.
Letexteci-dessusestuncondenséde l’entrevue.
Lesopinionsexpriméessontcellesde l’auteure
etnereflètentpasnécessairement lesopinions
oupolitiquesofficiellesde l’Associationdentaire
canadienne.
LaDreLindsayMcLaren, professeureagrégéeà l’ÉcoledemédecineCummingde
l’UniversitédeCalgary, est laprincipaleauteured’une recherchequi aexaminé si
l’abandonde lafluorurationde l’eaude laVilledeCalgaryavait eudes conséquences
sur la santébuccodentairedes enfants. Publiéeen février 2016dans
CommunityDentistry
andOral Epidemiology
(voir le résuméà lapage17), cetteétude rapportequ’il yaeuune
augmentation supérieuredes cariesdesdentsprimaires chez les enfantsdeCalgarypar
rapport àceuxd’Edmonton, où l’eaucontinueàêtrefluorurée.
Lavive réactiondesmédias et dupublicàcet article, qui suggèreque lafluorurationest
bonnepour la santépublique,montre legrand intérêt suscitépar cedossier tant auCanada
qu’à l’étranger ainsi que la relationentre la scienceet lespolitiquespubliques. Peuaprès la
parutionde l’étude, ladécisionprisepar leconseilmunicipal deCalgaryen2011decesser
lafluorurationde l’eauaété remiseenquestion. Selon lesmédias, les conseillersqui avaient
votécontre lafluorurationà10contre3ont été invités àdire s’ils avaient changéd’avis, et au
moinsdeux conseillersont rencontré lemédecin-conseil en santépubliquedeCalgarypour
voir si laprovinceaiderait àfinancer le rétablissement de lafluoruration. Il sepourrait que
l’ajout defluoruredans l’eau soit unenjeudes électionsmunicipalesde2017àCalgary.
Commeonpouvait s’yattendre, l’étude s’est aussi attiré les foudresdesopposants à la
fluoruration. Cesderniersont tôt fait dedéclarer l’étudedéficienteet non scientifique, et
certains s’en sont pris auxmotifs et aucaractèrede laDreMcLaren.
Nous avonsdemandéàcettedernièrecequ’ellepensait des réactions suscitéespar son
étudeet ceque tout cela signifiait pour ledébat sur lafluorurationde l’eau.