En 2002, dans le cadre des célébrations du centenaire de l'Association, l'ADC et le Fonds dentaire canadien (FDC) ont joint leurs efforts pour présenter une série de onze articles sur l'histoire de la médecine dentaire.
Le Dr Ralph Crawford, historien de la médecine dentaire et ancien président de l'ADC, a rédigé cette série d'articles, intitulée Cent ans de service, qui retrace l'essor et l'évolution de la dentisterie moderne au Canada au cours des 100 dernières années.
Ces articles ont été tout d'abord affichés sur le site Web du centenaire de l'ADC, puis publiés l'un après l'autre dans les éditions 2002 du JADC (Journal de l'Association dentaire canadienne).
Cette série est maintenant disponible sur le site Web. Veuillez cliquer sur les liens ci-dessous pour afficher les articles de Cent ans de service.
Message de la gouverneure générale du Canada | Message du premier ministre du Canada | Message du président de l'ADC | Assemblées annuelles de l'ADC 1902-2002 | Membres honoraires de l'ADC
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Un synopsis du Cent ans de service
L’Association dentaire canadienne : 1902-2002
À mesure que le Canada acquérait son autonomie nationale, c’est-à-dire dès la Confédération, en 1867, tous les domaines — y compris celui de la dentisterie — ont été marqués au sceau du changement. À la fin du XIXe siècle et à l’aube du XXe, les dentistes soucieux de protéger le bien-être public comprirent qu’il fallait réglementer leur pratique. À l’époque en effet, n’importe qui pouvait se prétendre dentiste à condition de posséder la boîte d’instruments adéquats, et le patient sans méfiance n’avait aucun moyen de savoir s’il avait affaire à un bon ou à un mauvais dentiste — à un compétent ou à un charlatan.
Pour pallier cette absence de réglementation, un groupe de dentistes convaincus créa le 2 juillet 1867, sous la direction du Dr Barnabas Day, l’Association dentaire de l’Ontario. En mars 1868, l’ADC fit adopter par l’Assemblée législative d'Ontario une loi sur la dentisterie qui conférait au Collège royal des chirurgiens dentistes de l’Ontario tous les pouvoirs de réglementation et d’octroi des licences. Cette première loi du genre au monde allait inspirer d’autres lois semblables au Canada.
En 1889 le Dr George Beers, rédacteur du Dominion Dental Journal, soulignait les faiblesses des politiques provinciales et l’importance de fonder un organisme national. En 1893 le Dr Frank Woodbury, secrétaire de l’Association dentaire de la Nouvelle-Écosse, enclenchait un mouvement pour la réciprocité entre les bureaux provinciaux. Tous ces efforts allaient renforcer pendant dix ans encore l’enthousiasme des dentistes à l’idée d’un organisme national.
La fondation de l’ADC à Montréal — Du 16 au 18 septembre 1902
La nouvelle structure de gouvernance de l’ADC — Le 16 novembre 2001
Les relations internationales
L’ADC et la santé publique dentaire
Les prestations et régimes de soins dentaires prépayés
Le Canadian Dental Service Plans Inc. (CDSPI)
Fiscalité et relations avec le gouvernement fédéral
Conclusion
La fondation de l’ADC à Montréal — Du 16 au 18 septembre 1902
Compte tenu des difficultés inhérentes à la planification des conférences à cette époque, la première assemblée nationale fut une merveille d’organisation — comme l’atteste d’ailleurs le fort pourcentage de participants. Le succès de cette entreprise repose largement sur les épaules de l’infatigable Dr Eudore Dubeau, du Québec, qui écrivit à chaque dentiste du Canada pour le rallier à sa cause, la mise sur pied d’un organisme national.
Quelque 350 dentistes, soit à l’époque plus de 20 % de tous les dentistes canadiens, prirent le train jusqu’à Montréal pour participer à cette rencontre de trois jours. À l’inscription, chacun recevait la proposition d’acte constitutif ainsi que les règlements et le code déontologique de la future association. Tous ces documents furent adoptés à l’unanimité la première journée. Saluons le mérite de ces fondateurs de l’ADC qui réussirent un tel exploit en seulement trois jours.
La nouvelle structure de gouvernance de l’ADC — Le 16 novembre 2001
Les cent ans d’histoire de l’ADC ont été marqués par plusieurs décisions clés liées aux innombrables sujets de préoccupation concernant la profession dentaire et la santé buccodentaire des Canadiens. La dernière de ces décisions date du 16 novembre 2001, veille du centenaire de l’association, lorsque l’organe de direction de l’ADC — le Bureau des gouverneurs — choisit de réorganiser complètement la structure de gouvernance et le cadre de travail de l’association. La nouvelle formule, qui prévoit un conseil d’administration et une assemblée générale à laquelle participeront les nombreux groupes qui constituent actuellement la dentisterie organisée au Canada, préparera sans nul doute la voie aux succès qui s’enchaîneront au cours de ce siècle.
Les relations internationales
Ces dernières années, l’importance que l’ADC accorde aux relations internationales n’a cessé de s’intensifier. Sur la scène internationale, l’ADC est devenue une intervenante de poids à des forums comme l’Organisation internationale de normalisation (ISO) et la Fédération dentaire internationale (FDI). En 2001, le président de l’ADC a été élu à un poste de direction au Conseil de la FDI. La reconnaissance grandissante de l’ADC dans l’arène mondiale ouvre la voie à une reconnaissance et à des contributions internationales encore plus importantes au cours des années à venir.
L’ADC et la santé publique dentaire
Toujours soucieuse de protéger avant tout la santé publique dentaire, l’ADC énuméra ses priorités en 1906, dès sa troisième réunion, à Montréal. Un siècle plus tard, tous ces objectifs ont un air bien familier!
- Loi exigeant des examens dentaires réguliers pour les écoliers et prévoyant la désignation de dentistes à cet effet.
- Mise à jour sur l’hygiène buccodentaire dans les manuels scolaires.
- Diffusion dans les écoles publiques et privées et dans les grands camps militaires de brochures appropriées.
- Exposé sur l’hygiène dentaire dans le cadre de l’examen de licence des enseignants.
- Directives spéciales sur l’hygiène dentaire dans les écoles normales.
- Conférences auprès des associations d’enseignants et des élèves des écoles publiques et privées.
En octobre 1953, les études sur le fluorure de Brantford en main, l’ADC recommandait à toutes les villes canadiennes d’adopter une procédure de fluoruration mieux adaptée aux besoins locaux après obtention d’avis techniques, dentaires et médicaux qualifiés.
En 1985, l’ADC lançait le programme de sensibilisation dentaire avec le slogan «La santé dentaire, une question de qualité de vie». La campagne publicitaire et médiatique efficace qui fut alors menée permit de recueillir une valeur de près d’un million de dollars de commandites en publicité et en support médiatique en moins d’un an.
L’ADC n’a cessé au cours des années de transmettre divers messages sur la santé buccodentaire par le biais de suppléments de presse, de brochures, de plaquettes et d’autres documents présentés dans des cabinets. En 2001, l’association a lancé une vaste campagne de sensibilisation au tabagisme et aux effets nocifs des produits du tabac sur la santé buccodentaire. Reconnaissant les efforts de l’ADC, le gouvernement fédéral a nommé un cadre de l’ADC au Conseil consultatif sur la lutte au tabagisme du ministre de la Santé.
Les prestations et régimes de soins dentaires prépayés
Peu de nouveautés en dentisterie ont eu plus d’influence que les régimes dentaires prépayés. En 1950, le Dr Donald Gullett, secrétaire trésorier de l’ADC, écrivit dans l’éditorial du JADC (Journal de l’Association dentaire canadienne) que «jusqu’à maintenant, la dentisterie a fait peu d’efforts pour créer des régimes facultatifs». Au début des années 60, les comités de l’ADC ont préparé l’association à s’adapter à la croissance rapide des programmes de soins dentaires prépayés. En 1963, lors de la rencontre annuelle de l’ADC, le Dr W. G. McIntosh, ex-président de l’ADC et président du Comité des services dentaires, affirmait qu’il existait en Amérique du Nord 150 régimes dentaires prépayés desservant 200 000 Canadiens et deux millions de citoyens américains. McIntosh avertissait ses confrères de ne pas s’opposer à cette transformation sociale rapide, car «notre statut professionnel et notre pouvoir légal d’auto-réglementation disparaîtront rapidement si nous n’arrivons pas à mettre nos services à la portée du public».
Au fil des années, l’ADC a joué un rôle capital en consultant des groupes d’employés ainsi que des fournisseurs et des assureurs, et en examinant les régimes et ensembles d’avantages dentaires offerts aux Canadiens. En premier lieu, elle a toujours refusé qu’une tierce partie vienne s’immiscer entre le dentiste et le patient. En conséquence, elle s’est opposée avec succès à tout projet visant à favoriser la croissance des régimes de gestion des soins dentaires au Canada.
En 1991, l’ADC et ses organisations membres provinciales ont introduit un service électronique, CDAnet, afin d’accélérer les évaluations préalables et le traitement des réclamations d’assurance. Plus de 12 000 dentistes utilisaient le réseau CDAnet à la fin de l’année 2001, et l’ADC prévoit encore améliorer ce service.
Le Canadian Dental Service Plans Inc. (CDSPI)
Le 1er janvier 1959, le Canadian Dental Service Plans Inc. voyait le jour. Un organisme constitué en vertu d’une loi fédérale, le CDSPI a été créé par l’Association dentaire canadienne et les associations dentaires provinciales qui en sont les propriétaires. Son premier mandat était d’encaisser des primes et de gérer des régimes d’assurance pour les services de soins dentaires en Ontario. Depuis, le CDSPI est devenu un organisme de services vraiment national qui conçoit et offre toutes sortes de régimes d’assurance et de placement visant à aider les dentistes pendant leurs carrières. Fondé et administré par des dentistes au profit des dentistes, le CDSPI est un organisme d’avant-garde qui a su faire sa marque dans l’histoire en offrant à la profession dentaire canadienne un programme de services qui ne cesse de se développer.
Fiscalité et relations avec le gouvernement fédéral
Le domaine sans doute surveillé de plus près par les dentistes est celui de la fiscalité et des relations avec le gouvernement fédéral. L’une des premières réussites de l’ADC se situe en 1920, époque où le gouvernement fédéral, considérant les dentistes comme des «fabricants», avait imposé une coûteuse taxe de vente de 2 % sur les traitements dentaires. L’essentiel n’était pas tant la taxe elle-même que la question de savoir si le dentiste était un praticien de la santé ou un fabricant. Après d’innombrables efforts, l’ADC réussit à faire annuler la taxe, protégeant ainsi un principe et établissant un précédent.
Dans une autre cause datant de 1939, l’ADC réussit à faire avorter une proposition de taxe de 32,5 % sur certains biens dentaires. Par la suite, ce scénario avec le gouvernement allait se reproduire régulièrement. Voici quelques-unes des réussites notables de l’ADC.
- 1955 — Exemption des droits de douane pour les unités et fauteuils dentaires
- 1956 — Déduction fiscale applicable aux dépenses relatives à un congrès
- 1957 — Sursis fiscaux pour les régimes de retraite
- 1962 — Mémoire de l’ADC à la Commission royale d'enquête sur les services de santé
- 1979 — Constitution en corporations des sociétés de gestion
- 1981 — Exemption des droits de douane pour certains équipements dentaires
- 1982 — Refus d’imposition des primes dentaires payées par l’employeur
- 1983 — Mémoire de l’ADC sur la réforme des pensions
- 1988 — Campagne fructueuse contre l’imposition de la TPS sur les services dentaires
- 1995 — Abrogation de la taxe sur les prestations dentaires grâce à la campagne «Ça suffit, c’est assez!»
- 1998 — L’ADC réussit à étendre aux travailleurs autonomes non constitués en sociétés l’exemption fiscale sur les régimes de santé et les régimes dentaires.
- 2001 — L’ADC soumet à la Commission Romanow un mémoire sur l’avenir des soins de santé au Canada.
Conclusion
La demande de soins dentaires de grande qualité n’a jamais été aussi forte. Les baby boomers (personnes nées entre 1947 et 1966), qui représentent la génération la plus riche de l’histoire du Canada, valorisent énormément la santé et la beauté — y compris la dentisterie esthétique. Au siècle dernier, la profession a acquis un pouvoir d’achat bien supérieur à la moyenne canadienne et tout indique que cette tendance se maintiendra longtemps. Le public accorde toute sa confiance aux dentistes, qu’il considère comme des spécialistes éclairés de l’hygiène buccodentaire.
Lors de la création de l’ADC à Montréal en 1902, les fondateurs ont mis le cap sur un organisme dentaire national qui allait bouleverser pendant tout un siècle la profession et la santé buccodentaire des Canadiens.