Volume 11 • 2024 • Numéro 2

Missionnaires à Chengdu au début des années 1920. La bicyclette appartenait au Dr Lindsay. Photo :Memory ofWest ChinaUnionUniversity, SichuanUniversity Press (2006) p. 83. La médecine dentaire n’était pas une profession établie en Chine et les personnes qui la pratiquaient n’avaient pas de formation. Le Dr Lindsay n’était pas censé s’occuper de patients chinois avant de maîtriser suffisamment leur langue. Au début de l’âge adulte De 1903 à 1907, alors que le Dr Ashley Lindsay est étudiant en médecine dentaire au Collège royal des chirurgiens dentistes (qui allait devenir la Faculté de médecine dentaire de l’Université de Toronto en 1925), il s’investit dans le YMCA et devient président de sa section du YMCA lors de sa dernière année d’études. Ami du révérend Edward Wilson Wallace, qui était membre des «Victoria Eight », l’un des huit jeunes diplômés du Collège Victoria partis en mission en Chine et au Japon en 1906, le Dr Lindsay se met lui aussi à rêver de devenir missionnaire en Chine et se porte volontaire auprès du Conseil des missions de l’Église méthodiste. En 1906, le Dr Lindsay soumet sa candidature au Conseil des missions pour servir comme dentiste en Chine. Sa candidature est refusée; à l’époque, seuls les hommes ordonnés et le personnel médical peuvent être envoyés en mission. Véritable battant, le Dr Lindsay ne baisse pas les bras pour autant. En 1907, après avoir reçu l’appui de son église d’origine au Québec, il redépose sa candidature. Cette fois, il est nommé missionnaire médical, étant entendu qu’il pratiquera la médecine dentaire. À la demande du Conseil des missions, le Dr Lindsay étudie l’anesthésie et la chirurgie mineure à l’Hôpital Toronto Western pendant six mois en vue de son affectation en Chine. Il est l’un des premiers dentistes à effectuer un stage et des études de cycle supérieur dans un hôpital. Désireux de faire « réimprimer son certificat en chinois », accompagné de sa nouvelle épouse Alice et armé d’une petite trousse à instruments dentaires de voyage, il embarque sur un paquebot à Vancouver en 1907. Son voyage jusqu’en Chine prend cinq mois et est jalonné d’une série de péripéties et d’obstacles; il est notamment détenu pendant dix jours à une barrière douanière en tant que spectateur innocent d’un complot entre les officiers du navire qui cherchaient à faire passer des marchandises en contrebande. Le paquebot accoste à Shanghai et le Dr Lindsay et Alice prennent ensuite un bateau qui les mène sur le fleuve Yangtsé jusqu’à Kiating. Ensuite, ils doivent voyager pendant quatre jours en chaise à porteurs – une cabine munie de brancards et portée à bras d’homme – avant d’atteindre Chengdu en mars 1908. Arrivé en Chine D’autres missionnaires canadiens, dont le Dr Omar Leslie Kilborn et sa femme, la Dre Retta G. Kilborn, assuraient déjà des soins médicaux et s’affairaient à mettre en place une formation médicale pour les étudiants chinois dans l’ancien Hôpital de la mission méthodiste canadienne à Chengdu. Le Conseil des missions voulait que le Dr Lindsay consacre les deux premières années de son mandat à l’étude du chinois. Cependant, les soins dentaires étant très recherchés au sein de la communauté expatriée de Chengdu, peu après son arrivée, le Dr Lindsay consacre la moitié de ses journées à traiter des patients anglophones. En 1908, la médecine dentaire n’est pas une profession établie en Chine et les personnes qui la pratiquent n’ont pas de formation. Le Dr Lindsay n’était pas censé s’occuper de patients chinois avant de maîtriser suffisamment leur langue, mais rapidement, il s’est mis à soigner les amis chinois du Dr Kilborn. Son cabinet a profité d’un coup de publicité non planifié quand la nièce du vice-roi du Sichuan, Zhao Erxun, s’y est présentée dans une grande chaise à porteurs à toit rouge portée par quatre hommes et suivie de nombreux serviteurs et soldats. Peu de temps après, des habitants provenant de milliers de kilomètres à la ronde, venaient se faire soigner malgré les deux ou trois semaines de voyage. À l’époque, le Dr Lindsay travaille dans des conditions extrêmement pénibles. Dans un article, il décrit que le bâtiment où il travaille « aurait 31 Numéro 2 | 2024 | Point de mire

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