Volume 11 • 2024 • Numéro 3

Nous aimons avoir des nouvelles de nos lecteurs – les dentistes du Canada. N'hésitez pas à nous envoyer vos lettres, vos commentaires ou vos réactions sur les articles que vous avez lus dans le magazine. Courriel : publications@cda-adc.ca Les opinions exprimées sont celles des auteurs et ne représentent pas nécessairement les opinions et les politiques officielles de l’ADC. Le département éditorial se réserve le droit de réviser tous les textes soumis à L’essentiel de l’ADC. Nous vous remercions de votre lettre et de l’intérêt que vous portez à l’article1 de L’essentiel de l’ADC sur les cancers oropharyngés (COP). J’aimerais souligner que le potentiel de la vaccination contre le VPH pour atténuer le développement du COP lié au VPH reste totalement inexploré. Il n’existe pas d’études bien conçues en raison de la mise en œuvre relativement récente de la vaccination contre le VPH et de l’apparition tardive du COP associé au VPH 2,3. Néanmoins, les États-Unis et le Canada proposent tous deux le vaccin 9-valent contre le VPH, qui a reçu une approbation accélérée de la part de la Food and Drug Administration, reconnaissant son efficacité dans la prévention du COP et d’autres cancers de la tête et du cou causés par des souches de VPH. Il est essentiel de noter que, bien que le COP et le cancer anogénital positifs au VPH partagent des mécanismes cancérigènes similaires, ils diffèrent en termes de facteurs épidémiologiques, de types de VPH, de profils mutationnels, de cellules d’origine, de réponse au traitement et de comportement clinique, ce qui suggère l’existence de distinctions au niveau moléculaire. Contrairement au cancer du col de l’utérus, le COP associé au VPH n’a pas de stade précurseur identifiable pouvant être dépisté et pris en charge, ce qui complique encore le diagnostic et ajoute à l’urgence de le prévenir avant qu’il n’apparaisse et ne progresse 4. Gardasil-9, le seul vaccin contre le VPH disponible aux États-Unis depuis 2016, offre une protection contre les variantes du VPH à haut risque associées au COP, ce qui souligne son potentiel en matière de prévention de la maladie. Les données relatives à l’impact du vaccin anti-VPH sur les maladies oropharyngées proviennent principalement d’études démontrant une réduction de l’infection oropharyngée par le VPH après la vaccination5–7. Par exemple, lors d’un essai initialement conçu pour évaluer l’efficacité du vaccin bivalent contre le VPH au niveau du col de l’utérus chez 7466 femmes au Costa Rica, une proportion plus faible de participantes ayant reçu le vaccin bivalent contre le VPH (1 sur 2910) présentait des types de VPH 16 ou 18 détectables dans les échantillons oropharyngés 4 ans après la vaccination, par rapport aux participantes ayant reçu le vaccin témoin contre l’hépatite A (15 sur 2924)6. En outre, des études rétrospectives indiquant une diminution de la prévalence du VPH oropharyngé de type vaccinal chez les personnes non vaccinées après l’introduction du vaccin suggèrent la possibilité d’une immunité collective contre l’infection oropharyngée par le VPH8. De nombreuses études sur les vaccins et les infections orales à VPH ont utilisé le VPH 16 oral comme marqueur ou la positivité des anticorps anti-VPH dans les échantillons oraux, tels que la salive, pour examiner la relation entre la vaccination contre le VPH et l'incidence du COP2,3. Un suivi à long terme permettra de déterminer l'efficacité des anticorps anti-VPH ou du VPH oral comme indicateur de l'immunité contre le COP associé au VPH. Il est impératif de poursuivre la recherche et les efforts de santé publique pour maximiser l'impact de la vaccination contre le VPH sur la prévention du COP2,9. Firoozeh Samim, DMD, MSc, FRCD(C), Dip ABOMP Professeure adjointe, Université McGill, Faculté de médecine dentaire et des sciences de la santé buccodentaire Réponse de l’auteur Références 1. Hausse des cancers oropharyngés. L’essentiel de l’ADC. 2024;11(1):22-23. [Consulté le 18 avril 2024]. Disponible : https://www.cda-adc. ca/fr/services/essentials/2024/issue1/22/ 2. Macilwraith P, Malsem E, Dushyanthen S. The effectiveness of HPV vaccination on the incidence of oropharyngeal cancers in men: a review. Infect Agent Cancer. 2023 Apr 24;18(1):24. 3. Katz J. The impact of HPV vaccination on the prevalence of oropharyngeal cancer (OPC) in a hospital-based population: A crosssectional study of patient's registry. J Oral Pathol Med. 2021 Jan;50(1):47-51. 4. Berman TA, Schiller JT. Human papillomavirus in cervical cancer and oropharyngeal cancer: One cause, two diseases. Cancer. 2017 Jun 15;123(12):2219-2229. 5. Wilkin TJ, Chen H, Cespedes MS, Leon-Cruz JT, Godfrey C, Chiao EY, et al. A randomized, placebo-controlled trial of the quadrivalent human papillomavirus vaccine in human immunodeficiency virus-infected adults aged 27 years or older: AIDS clinical trials group protocol A5298. Clin Infect Dis. 2018 Oct 15;67(9):1339-46. 6. Herrero R, Quint W, Hildesheim A, Gonzalez P, Struijk L, Katki HA, et al. Reduced prevalence of oral human papillomavirus (HPV) 4 years after bivalent HPV vaccination in a randomized clinical trial in Costa Rica. PLoS One. 2013 Jul 17;8(7):e68329. 7. Schlecht NF, Masika M, Diaz A, Nucci-Sack A, Salandy A, Pickering S, et al. Risk of oral human papillomavirus infection among sexually active female adolescents receiving the quadrivalent vaccine. JAMA Netw Open. 2019;2(10) 8. Mehanna H, Bryant TS, Babrah J, Louie K, Bryant JL, Spruce RJ, et al. Human papillomavirus (HPV) vaccine effectiveness and potential herd immunity for reducing oncogenic oropharyngeal HPV-16 prevalence in the United Kingdom: A cross-sectional study. Clin Infect Dis. 2019 Sep 27;69(8):1296-1302. 9. Chaturvedi AK, Graubard BI, Broutian T, Xiao W, Pickard RKL, Kahle L, et al. Prevalence of oral HPV infection in unvaccinated men and women in the United States, 2009-2016. JAMA. 2019 Sep 10;322(10):977-979 Lettres 41 Numéro 3 | 2024 |

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