Volume 11 • 2024 • Numéro 3

Gros plan : Les changements à l’œuvre sur le marché du travail au Canada Le Dr Arthur Sweetman, professeur d’économie, est titulaire de la chaire de recherche de l’Ontario en ressources humaines en santé à l’Université McMaster. La population active évolue au fil des grands changements culturels, épidémiologiques et démographiques. Certains de ces changements sont soudains, telle la pandémie de COVID-19, et d’autres sont lents et constants, tel le vieillissement de la population. «Certains décrivent le vieillissement de la population comme un tsunami gris, remarque le Dr Arthur Sweetman, professeur d’économie qui étudie les ressources humaines dans le domaine de la santé. Mais une métaphore bien plus juste serait celle d’une marée. Celle-ci n’est ni soudaine ni imprévisible. Elle est plutôt le fruit d’un processus graduel qui a d’énormes conséquences qu’il est possible de prévoir longtemps à l’avance. On peut s’y préparer. » En 2022, quelque 19 % de la population canadienne avait 65 ans ou plus. «À mesure que les gens vieillissent, leurs habitudes d’achat changent, précise le Dr Sweetman. Les jeunes personnes achètent davantage de biens matériels, mais les personnes âgées plus de services.» L’économie des services a pris de l’ampleur et continuera à croître, ce à quoi doit s’adapter le marché du travail. «Non seulement y a-t-il davantage de personnes âgées, mais elles ont aussi davantage de moyens qu’auparavant, ajoute-t-il. Les premiers baby-boomers ont eu 75 ans en 2021. À cet âge, les gens ont tendance à recourir davantage aux services de soins de santé. Nous verrons une augmentation de la demande de tous les types de services, mais surtout des services de santé.» Le Dr Sweetman rappelle que, lorsque la génération des baby-boomers était sur le marché du travail, il y avait un grand nombre de travailleurs par rapport aux retraités. «Mais maintenant la proportion de personnes en âge de travailler est moindre, ce qui fait qu’il y a une pénurie généralisée de travailleurs, constate-t-il. Aujourd’hui, le Canada a un grand bassin de travailleurs temporaires, et on espère qu’une hausse de l’immigration permettra de fournir davantage de travailleurs pour stimuler notre économie.» 35 Numéro 3 | 2024 |

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