Ma mère a obtenu son diplôme de médecine dentaire en 1955 à La Havane, sur l’île de Cuba, où je suis née. À l’époque, il était rare de voir des femmes dans la profession dentaire mais il y avait un vrai cabinet dentaire dans la maison où j’ai grandi. Nous avons immigré aux États-Unis quand j’avais 7 ans, et j’ai vu ma mère passer ses examens dans l’État de New York et ouvrir son premier cabinet à Manhattan. J’y allais le samedi matin et j’aidais à la stérilisation, à la réception et à des tâches simples. J’avais un modèle extraordinaire. inscrit à la résidence en prosthodontie et, peu de temps après l’obtention de mon diplôme, nous nous sommes mariés. Je l’ai suivi jusqu’au Canada. En tant que dentiste formée à l’étranger, j’ai passé l’examen du Bureau national d’examen dentaire du Canada à Montréal sur les prothèses dentaires amovibles, les pièces coulées, les restaurations à l’amalgame et en composite sur de vrais patients avant de commencer ma carrière. Heureusement, quelques mois après mon arrivée à Edmonton, je travaillais comme dentiste à temps plein. Je travaille dans le même cabinet de groupe depuis plus de 37 ans. Pendant plus de 25 ans, j’ai également été instructrice clinique à temps partiel et chargée de cours en parodontie, en dentisterie pédiatrique et en dentisterie implantaire à l’Université de l’Alberta. Je me suis aussi investie dans le monde associatif dentaire, la formation continue et les cercles d’études ayant des mentors pratiques ainsi que des postes de direction dans des organismes caritatifs aidant les femmes à réussir. Aux États-Unis, il y a depuis longtemps une association des femmes en médecine dentaire, et je voulais qu’on ait la même chose au Canada. Malgré tous les efforts, il a fallu du temps avant que les choses avancent sur la scène nationale, mais certains groupes locaux y arrivaient. En travaillant avec de merveilleuses collègues, nous avons lancé l’Association canadienne des femmes en médecine dentaire. À l’échelle nationale, nous pouvons engager des discussions sur les défis particuliers que rencontrent les femmes dentistes, étudiantes, spécialistes ou partenaires technologiques. Il est vraiment possible d’offrir des solutions et de créer des occasions de mentorat pour les jeunes femmes en médecine dentaire, et il y a un forum permettant aux collègues d’échanger des idées et d’obtenir le soutien dont elles ont tant besoin. En dentisterie, nous manquons de femmes qui donnent des conférences de formation continue ou qui sont présentes dans le monde universitaire ou celui de la publication. Comment remédier à cette lacune? Il y a des talents des deux côtés de la profession, et nous voulons nous assurer que les femmes ont des chances égales. En tant que mère de quatre enfants, je sais combien il est difficile de s’en sortir quand les enfants sont jeunes et que vous travaillez à temps plein en plus de diriger un cabinet. Mais les choses évoluent; aujourd’hui, il est possible d’amener un bébé lors d’une formation continue, ce qui aurait été impensable quand j’ai eu mes enfants! Nous savons qu’un cabinet peut avoir un horaire qui nous permet Dre Elena Hernandez-Kucey Aux États-Unis, il y a depuis longtemps une association des femmes en médecine dentaire, et je voulais qu’on ait la même chose au Canada. En travaillant avec de merveilleuses collègues, nous avons lancé l’Association canadienne des femmes en médecine dentaire. Ensuite, ma mère a décidé de passer les examens de la Floride, parce que notre famille voulait déménager à Miami. Durant ces examens, j’ai été appelée en renfort parce que l’assistante dentaire engagée n’a pas pu se présenter et j’étais la meilleure remplaçante. J’étais déjà intéressée par la profession dentaire, mais les rumeurs voulant qu’il était très difficile d’entrer à l’école de médecine dentaire me décourageaient. Je me suis d’abord inscrite à un programme d’hygiène dentaire, mais j’ai vite compris que j’étais prête à étudier la médecine dentaire. Au début de la vingtaine, j’ai commencé mes études de médecine dentaire à l’Université la Californie du Sud à Los Angeles. C’est là que j’ai rencontré un dentiste canadien 29 Numéro 3 | 2024 |
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