Volume 11 • 2024 • Numéro 1

Lemagazine de l’Association dentaire canadienne 2024 • Volume 11 • Numéro 1 PM40064661 Explorer le microbiome buccal Page 24 + DANS CE NUMÉRO Point sur le Régime canadien de soins dentaires P. 9 Gestion de la douleur chez les enfants P. 18 Soins tenant compte des traumatismes P. 30

Responsable des communications Zelda Burt Chef de la rédaction Sean McNamara Rédacteurs-réviseurs Sierra Bellows Gabriel Fulcher Pauline Mérindol Associée aux publications et médias électroniques Rachel Galipeau Concepteur graphique Carlos Castro Publicité Toute demande touchant la publicité doit être adressée à : Peter Greenhough Media Partners Inc. 15, chemin Wade Ancaster (Ontario) L9G 4G1 Publicité imprimée et publicité en ligne : Peter Greenhough pgreenhough@pgmpi.ca 647-955-0060, poste 101 Petites annonces : John Reid jreid@pgmpi.ca 647-955-0060, poste 102 Point de contact de Rachel Galipeau rgalipeau@cda-adc.ca Pour plus d’information, appelez l’ADC (au Canada) au : 1-800-267-6354 Partout ailleurs : 613-523-1770 Courriel : publications@cda-adc.ca cda-adc.ca L’essentiel de l’ADC est publié par l’Association dentaire canadienne dans les deux langues officielles. Entente d’envoi de poste-publications no 40064661. Retour des envois non distribuables aux adresses canadiennes à : Association dentaire canadienne, 1815, promenade Alta Vista, Ottawa (Ontario) K1G 3Y6. Port payé à Ottawa (Ontario). Veuillez aviser l’ADC de tout changement d’adresse à : reception@cda-adc.ca ISSN 2292-7387 (version imprimée) ISSN 2292-7395 (version électronique) © Association dentaire canadienne 2024 Avis de non-responsabilité Les collaborateurs assument l’entière responsabilité de leurs opinions et des faits dont ils font état et ceux-ci n’expriment pas nécessairement les opinions de l’Association dentaire canadienne (ADC). La publication d’une annonce commerciale ne signifie pas nécessairement que l’ADC en appuie ou en endosse le contenu. L’équipe éditoriale se réserve le droit de corriger les textes soumis pour publication dans L’essentiel de l’ADC. De plus, l’ADC ne peut être tenue responsable des erreurs de texte ou de traduction. Le contenu commandité est créé par Peter Greenhough Media Partners Inc., en partenariat avec ses clients. L’équipe éditoriale de L’essentiel de l’ADC n’est en aucun cas impliquée dans sa création. Conseilda’ dministrationde l’ADC Présidente Dre Heather Carr Dre Lesli Hapak Ontario Énoncédemissionde l’ADC L’Associationdentairecanadienne, porte-parole de la profession dentaire auCanada, se voue à la promotion d’une santé buccodentaire optimale, qui est une composante essentielle de la santé générale, ainsi qu’à l’avancement et au leadership d’une profession unifiée. est la publication imprimée officielle de l’ADC, offrant un dialogue entre l’association nationale et la communauté dentaire. Le magazine sert à informer les dentistes au sujet d’actualités, de nouvelles cliniques et d’enjeux pertinents à la profession. Dr Brian Baker Saskatchewan Président désigné Dr Joel Antel Vice-président Dr Bruce Ward Dre Dana Coles Île-du-Prince-Édouard Dr Jerrold Diamond Alberta Dre Mélissa Gagnon-Grenier T.N.-O./Nunavut/Yukon Dr Raymon Grewal Colombie-Britannique Dr Kirk Preston Nouveau-Brunswick Dr Stuart MacDonald Nouvelle-Écosse Dr Marc Mollot Manitoba Dr Jason Noel Terre-Neuve-et-Labrador 2024 • Volume 11 • Numéro 1 @CdnDentalAssoc canadian-dentalassociation CanadianDental Association cdndentalassoc cdaoasis Photo de couverture avec l’aimable autorisation de la Dre Jessica Mark Welch. 3 Numéro 1 | 2024 |

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Sommaire Le magazine de l’Association dentaire canadienne 2024 • Volume11 • Numéro1 L’ADC sur le terrain 7 Lutter pour l’avenir de la médecine dentaire au Canada 9 Le point sur le Régime canadien de soins dentaires L’observatoire 13 Faciliter l’accès aux soins grâce à un lève‑personne 15 En bref 18 Soulagement de la douleur chez les enfants Petites annonces 35 Cabinets, postes vacants, divers, index des annonceurs Point de mire 20 Méthode de communication pour changer un comportement 22 Hausse des cancers oropharyngés 24 Aperçu de l’histoire du microbiome buccal Dernier hommage 38 Dr Timothy Gould Pratico-pratique 30 Des soins dentaires tenant compte des traumatismes 33 Le changement est inévitable, la croissance optionnelle 9 18 22 30 5 Numéro 1 | 2024 |

Toutes les teintes. Un seul choix.

Lutter pour l’avenir de la médecine dentaire auCanada En décembre, j’ai assisté à l’annonce du lancement du Régime canadien de soins dentaires (RCSD) à Ottawa. À cette occasion, le ministre de la Santé, Mark Holland, s’est engagé à ce que le RCSD soit juste pour les dentistes. J’ai apprécié ses paroles, mais je veux les retrouver dans les détails du programme lorsqu’ils seront publiés. L’ADC était là pour représenter la profession et rappeler au gouvernement fédéral que cette initiative n’est possible que si les dentistes peuvent raisonnablement fournir des soins aux patients admissibles. De nombreux médias m’ont interrogée ce jour-là et les semaines suivantes, et à chaque fois, j’ai souligné nos graves préoccupations quant à la faisabilité du programme. En janvier, le ministre Holland a organisé une réunion de suivi dans mon cabinet de Halifax. Nous espérions qu’une discussion en personne permettrait d’éclairer les questions sans réponse qu’avaient l’ADC et les associations dentaires provinciales et territoriales (ADPT) réunies. Lors d’un échange franc, j’ai expliqué ce dont les dentistes avaient besoin pour assurer des soins optimaux pour tous les Canadiens, mais aussi les craintes qui pourraient les empêcher de participer au RCSD. Je lui ai dit que tous les dentistes de ma connaissance veulent soigner les patients n’ayant pas accès aux soins, MAIS pas si cela met en péril la pérennité de la dentisterie au Canada. J’ai assuré au ministre que les dentistes souhaitaient la réussite du RCSD et depuis l’annonce de décembre 2023, le gouvernement fédéral a consulté l’ADC. Mais le programme a été élaboré sans tenir compte de bon nombre de nos recommandations. Pour s’assurer qu’il aidera ceux qui en ont le plus besoin, la conception finale du programme doit prendre en compte les conseils de l’ADC et des ADPT. En tant que présidente de l’ADC et dentiste en exercice, je sais qu’il est essentiel que le RCSD protège le choix du patient et respecte sa relation avec le dentiste, mais le RCSD doit offrir des conditions équitables et des procédures raisonnables. La charge administrative liée à la participation doit être facile à gérer. Au cours de l’année écoulée, l’ADC, les ADPT et d’autres dentistes concernés ont lutté pour l’avenir de la dentisterie au Canada. Et ces efforts concernent les dentistes en exercice, mais aussi les nouveaux praticiens, comme mon fils, qui commencent leur carrière avec une dette d’études plus importante que jamais. Dans le cadre d’un système de santé buccodentaire solide, nous travaillons aussi à protéger les deux tiers des Canadiens qui reçoivent actuellement d’excellents soins et à aider les patients ayant besoin d’accéder à un traitement. Les choses évoluent rapidement et il y a encore beaucoup d’inconnues sur le RCSD et son fonctionnement, pour les patients et les dentistes. Bientôt, les dentistes seront invités par la Sun Life, au nom du gouvernement fédéral, à participer au programme. Basée sur les informations publiques limitées sur le RCSD, une enquête a été menée auprès d’un échantillon de dentistes dans tout le Canada, à l’exclusion du Québec. Près de la moitié des personnes interrogées ont déclaré qu’elles avaient besoin de plus de détails pour prendre une décision éclairée quant à leur participation. Ces dentistes ont dit clairement qu’ils avaient besoin d’une connexion transparente aux guides de tarifs suggérés existants, à la fois en termes de procédures et de tarifs habituels. Permettez-moi de vous donner le même conseil que celui que je donnerai à mon fils et à mes collègues au sujet du RCSD. Renseignez-vous le plus possible sur le programme et encouragez vos collègues dentistes à se tenir informés. Prenez le temps de bien réfléchir à la manière dont la participation au programme affectera vos patients et votre pratique, cette année, mais aussi et surtout à l’avenir. Il n’y a jamais eu de moment plus crucial pour s’informer et s’impliquer. Mot de la présidente Dre Heather Carr president@cda-adc.ca 7 Numéro 1 | 2024 | L’ADC sur le terrain

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Le point sur le Régime canadien de soins dentaires Le gouvernement fédéral a annoncé la mise en œuvre progressive du Régime canadien de soins dentaires (RCSD) en décembre 2023. Il reste cependant beaucoup d’inconnus quant au mode de fonctionnement de ce programme. Le gouvernement affirme qu’il étudiera régulièrement les données du RCSD pour s’assurer que ce programme répond aux besoins de la population canadienne. L’ADC continue d’espérer que le RCSD comprendra toutes les recommandations clés de son document d’orientation de février 2023, préparé en collaboration avec les associations dentaires provinciales et territoriales. L’ADC examinera le programme en entier une fois que davantage d’informations auront été rendues publiques, dans les prochains mois. Nous continuons de croire que tout programme de soins dentaires publics doit : z être compatible avec une approche holistique qui reconnaît l’interconnexion entre la santé buccodentaire, la santé globale et le bien-être z promouvoir les soins axés sur le patient et le droit des patients de choisir leur fournisseur de soins z accorder la priorité aux soins préventifs z favoriser la prestation de soins principalement par l’entremise du réseau existant de cabinets dentaires, en ayant recours à des cliniques publiques au besoin. Le RCSD doit arriver à assurer des soins dentaires optimaux et sans obstacle, et l’ADC continuera de travailler en ce sens pour les patients et les dentistes. À la fin de janvier 2024, l’information dévoilée sur le RCSD se résume à ce qui suit. Que savons-nous au sujet du RCSD? Le gouvernement fédéral a annoncé que les personnes admissibles pourraient s’inscrire au RCSD progressivement, en fonction de leur âge. Il entend assurer la couverture des soins dentaires des personnes qui n’ont pas de régime d’assurance dentaire et dont le revenu familial net rajusté est inférieur à 90000 $. Les aînés de 87 ans et plus constituent le premier groupe admissible qui peut s’inscrire au programme, et d’autres tranches d’âge et groupes s’ajouteront tout au long de 2024. Les adultes admissibles ayant un certificat valide pour le crédit d’impôt pour personnes handicapées ainsi que les enfants de moins de 18 ans pourront s’inscrire au RCSD à compter de juin 2024. Le gouvernement espère que toutes les autres personnes admissibles pourront s’y inscrire à compter de 2025. Le gouvernement désigne les personnes admissibles au RCSD comme étant des «participants». Le RCSD est une assurance dentaire du gouvernement et non pas un programme de soins dentaires gratuits. Il n’est pas conçu pour remplacer les régimes d’assurance dentaire privés ou parrainés par un milieu de travail. La Sun Life est le fournisseur de services sous contrat qui s’occupera de la gestion du RCSD au nom du gouvernement fédéral. Qui est admissible? Pour bénéficier du RCSD, les patients doivent répondre à des critères d’admissibilité, qui comprennent le fait de : z ne pas avoir accès à une assurance dentaire privée ou parrainée par un employeur ou un fonds de pension z avoir un revenu familial net rajusté inférieur à 90000 $ z être un résident canadien z avoir rempli une déclaration de revenus l’année précédente. L’Agence de revenu du Canada (ARC) exigera dorénavant que les employeurs déclarent sur les formulaires T4/T4A si leurs employés et leur famille ont accès à une assurance dentaire, y compris à un compte de dépenses de santé et de bien-être. 9 Numéro 1 | 2024 |

Quels traitements et services sont couverts? Le RCSD aidera à couvrir les coûts de divers services de soins dentaires préventifs, selon ce que recommande le fournisseur de soins buccodentaires. Les services que le RCSD pourrait couvrir comprennent le détartrage (nettoyage), le polissage, l’application de scellant et de fluorure, ainsi que des : z services de diagnostic, y compris des examens et des radiographies z services de restauration, y compris des obturations z services endodontiques, y compris des traitements de canal z services prosthodontiques, y compris des prothèses complètes ou des prothèses partielles amovibles z services parodontaux, y compris le détartrage en profondeur z services de chirurgie buccale, y compris des extractions. Il est à noter que certains de ces services seront seulement couverts à partir de la fin de 2024. Comment fonctionneront la facturation, l’indemnisation et les quotes-parts? Certains participants au RCSD devront payer une quote-part. Dans ce cas, la quote-part se définit comme le pourcentage du taux établi par le gouvernement qui n’est pas remboursé par le RCSD, soit la part que les participants au programme doivent payer directement aux fournisseurs de soins buccodentaires. Les participants ayant un revenu familial net ajusté de moins de 70000 $ seront admissibles à la couverture entière (100 %) du tarif établi par le gouvernement exigé pour les soins dentaires assurés par le RCSD. Pour ceux dont le revenu familial se situe entre 70 000 $ et 79 999 $ la couverture s’élèvera à 60 % du tarif établi par le gouvernement et elle sera de 40 % pour les participants dont le revenu familial se situe entre 80 000 $ et 89 999 $. Pour limiter les frais directement à la charge des patients, les dentistes inscrits au RCSD à titre de fournisseurs de services et qui offrent des soins buccodentaires factureront le RCSD pour obtenir leur indemnisation, au lieu que les patients soient responsables d’obtenir un remboursement de la Sun Life pour des services couverts par le programme. Les participants devront payer au dentiste les quotes-parts et tous les autres frais non couverts. Le RCSD paiera seulement le tarif établi par le gouvernement pour les soins buccodentaires couverts par le programme, et ce tarif n’a pas été encore annoncé. Bien que Santé Canada encourage les dentistes à facturer des honoraires correspondant aux montants prévus par le RCSD, les dentistes peuvent exiger leurs honoraires et frais accessoires habituels. Santé Canada conseille aux participants de confirmer les frais auprès de leur dentiste au moment de prendre leur rendez-vous. Comment les dentistes peuvent-ils s’inscrire au RCSD? Début 2024, les fournisseurs de soins buccodentaires pourront s’inscrire au RCSD sur une base volontaire. Le gouvernement lancera une campagne de sensibilisation auprès des fournisseurs, avec l’appui de la Sun Life, pour les inviter à s’inscrire. Les dentistes titulaires d’un permis d’exercice en règle dans la province ou le territoire où les services seront fournis pourront s’inscrire au RCSD. La participation à ce programme demeure cependant volontaire; les fournisseurs peuvent évaluer si le RCSD convient à leur pratique. Le RCSD s’arrimera-t-il aux programmes de soins dentaires provinciaux ou territoriaux? Pour l’instant, personne ne sait comment fonctionnera le RCSD par rapport aux programmes publics de soins déjà en place. Le gouvernement fédéral a précisé que les patients admissibles peuvent demander à bénéficier du RCSD, même s’ils sont couverts par un autre régime gouvernemental, et que des mesures seront mises en place pour veiller à ce qu’il n’y ait pas de dédoublement de couverture. Votre association dentaire provinciale ou territoriale peut vous conseiller et vous renseigner au sujet de l’incidence qu’aura le RCSD sur les dentistes dans votre région. Le gouvernement fédéral publiera toute nouvelle information sur le RCSD à l’adresse suivante : canada.ca/fr/services/prestations/dentaire/regimesoins-dentaires 10 | 2024 | Numéro 1

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Ce lève-personne facilite les soins dentaires pour les patients, mais il rend également le traitement moins exigeant physiquement pour laDreHundal et les autresmembres de l’équipe de son cabinet. Faciliter l’accès aux soins grâce à un lève‑personne L’installation d’un lève-personne facilite l’accès à des soins dentaires pour les patients en situation de handicap L’un des patients de la Dre Simar Hundal, du cabinet TranscenDental de Dartmouth, en Nouvelle-Écosse, lui a demandé s’il serait possible d’installer un lève-personne au plafond pour faciliter le transfert du fauteuil roulant au fauteuil dentaire. «Je soigne plusieurs patients dans leur fauteuil roulant, mais je ne m’étais jamais rendu compte qu’il y avait une meilleure solution avant que mon patient ne m’en parle, avoue la Dre Hundal. Il peut encore se transférer de fauteuil seul, mais il m’a expliqué que dans quelques années ce ne serait plus le cas.» Durant les rénovations de son cabinet, un lève-personne automatique, au coût de 10000 $, a été installé dans l’une des salles de traitement. Cet appareil fonctionne à partir d’un harnais amovible qui sert à soulever la personne jusqu’au fauteuil dentaire. «Un patient que j’aime beaucoup avait l’habitude de me faire voir son père de 90 ans, qui était complètement paralysé, raconte la Dre Hundal. Je lui prodiguais des soins buccodentaires du mieux que je le pouvais dans son fauteuil roulant, mais c’était difficile pour tout le monde. Et son fils pleurait chaque fois. Ça peut être très émouvant.» La Dre Hundal avait à cœur que les personnes en situation de handicap puissent avoir accès à des soins dentaires. «Mon père était paralysé, ce qui fait que j’ai vu de mes propres yeux toutes les difficultés que cela peut poser à de nombreux égards dans la vie, se souvient-elle. Et il est tellement important que tout le monde ait accès à des soins de santé. Avec le vieillissement de mes patients, je pense que ce genre d’aides fonctionnelles sera de plus en plus important.» Ce lève-personne facilite les soins dentaires pour les patients, mais il rend également le traitement moins exigeant physiquement pour la Dre Hundal et les autres membres de l’équipe de son cabinet. «L’ergonomie du traitement est toujours meilleure lorsque le patient est dans le fauteuil dentaire», déclare la Dre Hundal. LaDre SimarHundal (à gauche) et l’assistante dentaire CarolynDeschenes (ci‑dessus) avec le lève-personne installé au plafond au cabinet TranscenDental deDartmouth, enNouvelle-Écosse. 13 Numéro 1 | 2024 | L’observatoire

présentée conjointement avec l’Association dentaire canadienne Pacific Dental Conference Trois jours de séances de formation variées contemporaines en médecine dentaire (de tout pour toute l’équipe dentaire) Impressionnante série de conférenciers et de sujets pour les séances ouvertes et les cours pratiques, ainsi que des démonstrations sur scène dans la salle d’exposition Salle d’exposition de la CDP spacieuse avec toutes vos entreprises favorites qui ont hâte de reconnecter avec vous Les dîners et réceptions dans la salle d’exposition (jeudi/vendredi) sont inclus dans les frais d’inscription Des boutiques fantastiques, un magnifique accès au bord de mer à quelques pas de votre hôtel, et des possibilités de ski de printemps, de golf et de cyclisme pdconf.com Inscriptions et informations sur le programme sur... Conférenciers en vedette Conférencedentaire duPacifique Du 7 au 9mars 2024 Soyez des nôtres à Vancouver (C.-B.) À noter dans votre agenda! Jeff Brucia Matériaux/ Restauration Carolyn Stern Communication Theresa Gonzales Médecine légale/Pathologie Peter Nkansah Médecine d’urgence Ernest Lam Radiologie Tija Hunter Assistance dentaire Fernanda Almeida Alan M. Atlas Dani Botbyl William ‘Bo’ Bruce Mahmoud Ektefaie Derek Salisbury Rodrigo Sanches Cunha Karen Davis Amy Doneen Faraj Edher Chrissy Ford Jeffrey Hoos Nekky Jamal Carlos Quiñonez Mark Lin Brian Nový Giovanni Olivi Michael Wiseman Miles Cone Jeff Coil Bethany Valachi

Délais de remboursement du Compte d’urgence pour les entreprises canadiennes (CUEC) EN BREF Par l’entremise d’institutions financières de partout au Canada, le programme du Compte d’urgence pour les entreprises canadiennes (CUEC) a offert des prêts sans intérêts à de petites entreprises touchées par les fermetures durant la pandémie de COVID-19. La date limite de remboursement pour les détenteurs d’un prêt au titre du CUEC qui sont admissibles à une remise de prêt (jusqu’à 33 %) a été prolongée jusqu’au 18 janvier 2024. Toutefois, tout solde impayé à cette date a été converti en prêt à terme non amortissable dont le remboursement intégral du capital est exigible le 31 décembre 2026. Les détenteurs d’un prêt au titre du CUEC qui ont présenté une demande de refinancement à leur institution financière avant le 18 janvier 2024, mais qui ont besoin d’un délai de grâce pour terminer leur remboursement pourraient être admissibles à une remise de prêt partielle si le capital impayé est remboursé d’ici le 28 mars 2024. Pour les petites entreprises qui n’ont pas été en mesure de rembourser leur prêt dans les délais impartis, leCUECexaminera leur situation au cas par cas et travaillera avec elles pour établir une entente adaptée à leur capacité de remboursement. Date limite pour les remboursements au CUEC Fermeture soudaine de SmileDirectClub Le 8 décembre 2023, la société SmileDirectClub (SDC), spécialisée dans la vente directe d’aligneurs, a annoncé qu’elle avait mis fin à ses activités mondiales, y compris au Canada. Cette fermeture soudaine survient quelques mois après qu’elle se soit placée sous la protection du chapitre 11 de la loi sur les faillites aux États-Unis. L’activité principale de SDC consistait à vendre des gouttières dentaires directement aux clients. Ces derniers ont été avisés que la ligne d’assistance à la clientèle de SDC était fermée, bien que certains aligneurs aient encore besoin d’ajustements ou de retouches. Dans son site Web, SDC a écrit [en anglais] : « Si vous souhaitez poursuivre votre traitement à l’extérieur de notre plateforme, veuillez adresser toute question au sujet d’un futur traitement orthodontique avec un aligneur à votre médecin traitant ou au dentiste de votre communauté. » Pour les clients de SDC désireux d’obtenir un remboursement, la société a déclaré qu’elle aurait des précisions « une fois que la procédure de faillite aura déterminé les prochaines étapes ». Dans un communiqué de presse en décembre, l’American Dental Association (ADA) a déclaré : « Vu les récents reportages au sujet d’un fabricant et distributeur direct de gouttières dentaires, l’ADA réaffirme sa politique d’opposition ferme à la vente directe aux consommateurs d’appareils dentaires à cause des possibles torts irréversibles qu’ils peuvent causer aux acheteurs, qui sont traités comme des “clients” et non pas des patients. Dans les affaires de vente d’appareils dentaires directement aux consommateurs, l’ADA a toujours placé la sûreté des patients avant tout. » Toute question sur l’admissibilité à une remise de prêt, les options de remboursement ou de refinancement doit être adressée à l’institution financière qui a consenti le prêt. Pour tout renseignement, consultez ceba-cuec.ca/fr ou appelez le centre d’appels du CUEC au 1-888-324-4201. 15 Numéro 1 | 2024 |

Vous pouvez obtenir de l’aide. Vous pensez au suicide? 9-8-8 sans frais, en tout temps Une nouvelle organisation a été lancée en décembre 2023 pour améliorer la collecte et le partage de données sur les travailleurs et travailleuses de la santé au Canada. Baptisée Effectif de la santé Canada, cette entité fonctionnera à titre indépendant avec le soutien de l’Institut canadien d’information sur la santé (ICIS). Elle travaillera étroitement avec l’ICIS et d’autres intervenants du réseau de la santé pour échanger des données sur le personnel de la santé en vue de créer des solutions pratiques et des pratiques innovantes. « Effectif de la santé Canada nous aidera à mieux comprendre les causes profondes des défis qui touchent les travailleurs de la santé en cernant les lacunes dans les données et en appuyant les efforts de planification pour l’avenir », a déclaré le ministre de la Santé, Mark Holland. Cette organisation a vu le jour pour pallier le manque actuel de données sur le personnel de la santé. Elle devrait permettre d’améliorer la collecte, l’utilisation et la diffusion de données en vue d’assurer une meilleure planification du personnel de la santé au pays. Un nouveau service d’écoute sans frais sur la prévention du suicide a été lancé à l’échelle du pays le 30 novembre 2023. Les personnes ayant des idées suicidaires ou d’autres ennuis de santé mentale peuvent appeler ou texter au 988 pour parler à un intervenant qualifié jour et nuit, depuis n’importe où au Canada. L’initiative est financée et chapeautée par l’Agence de la santé publique du Canada et dirigée par le Centre de toxicomanie et de santé mentale (CTSM). Le réseau du 988 fonctionne avec du personnel d’organismes partenaires en santé mentale des quatre coins du Canada, dont Jeunesse, J’écoute et la ligne d’écoute de l’agence autochtone Espoir pour le mieuxêtre. Le service est offert en français et en anglais, mais d’autres langues s’ajouteront par l’entremise d’organismes partenaires. Le service d’écoute 988 est né de la ligne d’assistance de Parlons suicide Canada, qui avait un numéro gratuit sans frais à 10 chiffres mais sans le service de textos 24 heures sur 24. Selon le CTSM, « bien que le 988 soit axé sur la prévention du suicide, aucune personne qui entre en communication avec le service ne sera refusé. Qui que vous soyez, où que vous soyez au Canada, en appelant ou en textant au 988, vous pourrez parler à un intervenant qualifié qui est prêt à vous écouter sans poser de jugement. » Effectif de la santé Canada 988 : Ligne d’aide pour prévenir le suicide Info : 988.ca Info : healthworkforce.ca/fr 16 | 2024 | Numéro 1

Avec les fonds du CDSPI Créé par des dentistes, le CDSPI est un organisme sans but lucratif qui vous aide à protéger ce qui est important et à faire fructifier votre patrimoine. Toujours: Conseils d’experts de planificateurs financiers agréés Accès aux meilleurs fonds de placement du secteur à moindre coût Conseillers ne recevant aucune commission Jamais: Pression de vente IMAGINEZ PLANIFIEZ RÉALISEZ 1.800.561.9401 cdspi.com/fr/placements Un avantage aux membres

Soulagement de la douleur chez les enfants Le DrMarkDonaldson est professeur de clinique auDépartement de pharmacologie de l’Université du Montana àMissoula, professeur agrégé de clinique à l’École de médecine dentaire de l’Université de la santé et des sciences de l’Oregon à Portland, et professeur auxiliaire à la Faculté demédecine dentaire de l’Université de la Colombie-Britannique. Il est actuellement principal associé de pharmacie clinique pour la section Advisory Solutions de la société Vizient. En septembre 2023, l’Association dentaire américaine (ADA) a publié un guide de pratique clinique pour le traitement pharmacologique de la douleur dentaire aiguë chez les enfants1. «La prévalence des maux de dents chez les enfants de la naissance à 5 ans s’établit à environ 28 %, mais elle double presque chez les enfants de 6 à 10 ans pour atteindre 52%, explique leDrMark Donaldson. Des directives claires étaient nettement nécessaires pour la prise en charge appropriée des enfants souffrant d’une douleur orofaciale.» Avec l’épidémie d’abus d’opioïdes qui continue de sévir au sein de la population générale tant au Canada qu’aux États-Unis, la prescription excessive ou erronée d’opioïdes ou d’analgésiques contenant des narcotiques continue de représenter une menace pour la santé publique. 18 | 2024 | Numéro 1

La recherche montre qu’un patient sur cinq finira par consommer des opioïdes à long terme après s’en être tout d’abord vu prescrire pour dix jours, une posologie assez fréquente chez les médecins2. «Lorsqu’un patient se voit prescrire des opioïdes pour une journée, la probabilité qu’il finisse par en consommer pendant un an ou plus s’élève à 6 %, déclare le Dr Donaldson. Il est donc clair que nous devons cesser de dépendre des opioïdes.» Le Dr Donaldson souligne que les anciennes directives recommandaient les opioïdes pour contrer une douleur dentaire modérée à aiguë chez les enfants. «La Food and Drug Administration déconseille depuis 2017 ce genre d’analgésiques dans le cas d’une douleur postopératoire ou d’un mal de dents, rappelle-t-il3. Un rapport publié cette même année a montré qu’il faut éviter de donner de la codéine et du tramadol aux enfants4.» Trente et une instances en médecine dentaire, en médecine et en pédiatrie ont parrainé le nouveau guide de pratique de l’ADA. Celui-ci formule des recommandations sur le traitement pharmacologique de la douleur après l’extraction chirurgicale ou simple d’une ou de plusieurs dents chez un enfant. Il émet aussi des recommandations pour le traitement pharmacologique temporaire des maux de dents chez un enfant. «L’acétaminophène est un excellent analgésique, confie le Dr Donaldson. Les AINS ou anti-inflammatoires non stéroïdiens, dont l’ibuprofène est le plus courant, sont aussi fantastiques pour soulager la douleur. Les corticostéroïdes, comme la dexaméthasone, la méthylprednisone et la prednisone, forment la troisième catégorie demédicaments recommandés dans ces cas.» L’ibuprofène est le traitement de première ligne contre la douleur postopératoire et les maux de dents. Vient ensuite le naproxène, qui ne convient cependant pas aux enfants de moins de 2 ans. Pour les patients pour qui les AINS sont contre-indiqués, il est recommandé de prescrire de l’acétaminophène1. «Parfois, une association d’ibuprofène Le guide de pratique [en anglais seulement] se trouve dans le JADA : bit.ly/3U4fmGk et d’acétaminophène est la meilleure option, signale le Dr Donaldson. Ces médicaments agissent sur différents récepteurs de la douleur et semblent avoir des effets synergiques5 lorsqu’ils sont combinés. » L’ibuprofène et l’acétaminophène sont aussi offerts sous forme liquide, ce qui les rend faciles à administrer à des enfants au moyen d’un verre à médicaments ou d’une seringue orale. La posologie varie en fonction du poids de l’enfant, et le nouveau guide de pratique évalue des doses d’acétaminophène et d’AINS qui pourraient différer de la posologie imprimée sur les emballages en vente libre. « J’encourage les dentistes à lire le guide de l’ADA, invite le Dr Donaldson. Il est court, va droit au but et, surtout, permet de se rappeler les avantages de ce que vous faites peut-être déjà. » Références 1. Characteristics of initial prescription episodes and likelihood of long-term opioid use —United States, 2006-2015. CDC Weekly, March 17, 2017;66(10):265-69. 2. FDA drug safety communication: FDA restricts use of prescription codeine pain and cough medicines and tramadol pain medicines in children; recommends against use in breastfeeding women. US Food and Drug Administration. April 20, 2017. 3. FDA Drug Safety Podcast: FDA restricts use of prescription codeine pain and cough medicines and tramadol pain medicines in children; recommends against use in breastfeeding women. US Food and Drug Administration. April 20, 2017. 4. Carrasco-Labra A, Polk DE, Urquhart O, Aghaloo T, Claytor Jr JW. Evidence-based clinical practice guidelines for the pharmacologic management of acute dental pain in children. JADA. 2023 Sep;154(9):814-25.E2. 5. Donaldson M, Goodchild JH. Utilizing synergism to maximize therapeutic effects of postoperative analgesics. Gen Dent. 2023 Jan-Feb;71(1):6-11. Regardez la vidéo de l’entretien [en anglais] avec le Dr Donaldson sur CDA Oasis : bit.ly/3So6qul Parfois, une association d’ibuprofène et d’acétaminophène est la meilleure option. Ces médicaments agissent sur différents récepteurs de la douleur et semblent avoir des effets synergiques lorsqu’ils sont combinés. 19 Numéro 1 | 2024 | L’observatoire

Méthode de communication pour changer un comportement LaDreNoraMakansi est professeure adjointe à la Faculté demédecine dentaire et des sciences de la santé buccodentaire de l’UniversitéMcGill. Combien de fois avez-vous expliqué à vos patients qu’ils doivent passer la soie dentaire plus souvent, mais sans que leurs habitudes aient changé quand ils reviennent à votre cabinet? Selon la Dre Nora Makansi, il y a des façons deparler de changement à vos patients qui pourraient être porteuses. «L’entretien motivationnel est une méthode fondée sur des données probantes qui aide les gens à reconnaître et à exprimer les raisons d’adopter un changement, confie la Dre Makansi. En verbalisant ces raisons, ils acceptent plus volontiers de changer.» Cette approche psychologique peut être utile dans biendes contextes oùun changement de comportement s’impose pour améliorer les résultats en matière de santé. De nombreux essais contrôlés ont montré son efficacité pour le sevrage tabagique, le traitement de la dépendance, la prévention du suicide, la réticence à la vaccination et la prévention des caries. Selon la Dre Makansi, cette méthode offre un large cadre pour mener des échanges efficaces au sujet du changement, ce qui est utile en médecine dentaire. «Dans le domaine des soins de santé, la façon de faire classique consiste à diagnostiquer un trouble, puis à le régler, atteste la Dre Makansi. On a le réflexe de vouloir rétablir les choses, donc on s’empresse de dire au patient ce qu’il doit faire, ce qui n’est pas toujours la meilleure façon d’inciter quelqu’un à changer de comportement.» L’entretien motivationnel est une approche psychologique centrée sur la personne qui fait intervenir les valeurs et l’expérience du patient 20 | 2024 | Numéro 1

Il faut prendre le temps de tisser des liens avec les patients au moyen de questions ouvertes et d’écoute active. Les vidéos éducatives sur les techniques d’entretien motivationnel [en anglais] se trouvent ici : bit.ly/4b5tzsW dans la discussion. Au lieu de se contenter d’être directif, un dentiste peut adopter une approche d’accompagnement en misant sur les sentiments, l’expérience et la volonté de changement du patient. «Il s’agit de tenir une conversation pour sonder les motifs et la résistance au changement du patient, ce qui peut l’amener à exprimer sa propre motivation et à planifier un changement», décrit-elle. Les questions ouvertes encouragent le patient à s’exprimer, permettent d’éviter de poser des jugements prématurés et aident à faire progresser la conversation.Ces questions commencent souvent par des formulations telles que «comment», «pourquoi», «parlez-moi de» ou «décrivez-moi». Dans la plupart des cas, il est possible d’amorcer l’échange par une question générale puis d’enchaîner avec des questions précises pour clarifier un point et canaliser la discussion. L’entretien motivationnel aide à nouer une relation de confiance mutuelle. «Il faut tenir pour acquis que nos patients ont la sagesse nécessaire pour déterminer ce qui est bon pour eux, tout en respectant là où ils sont rendus sur le continuum de changement, précise-t-elle. Et nos patients se rendent vite compte qu’on les écoute et qu’on comprend leur point de vue et leurs valeurs.» En collaboration avec la Dre Aimée Dawson de l’Université Laval, la Dre Makansi a créé un outil vidéo pédagogique pour présenter les techniques d’entretien motivationnel en classe. «Les vidéos montrent différentes façons grossies de tenir des conversations sur le changement de comportement pour amener les étudiants à en discuter, explique-t-elle. Mais elles peuvent aussi servir de rappel des techniques d’entretien motivationnel pour les dentistes et leur équipe.» La DreMakansi est d’avis que, pour maîtriser ces techniques, il faut s’y exercer. Il faut prendre le temps de tisser des liens avec les patients au moyen de questions ouvertes et d’écoute active. Les questions diagnostiques nécessaires au dossier médical sont certes importantes, mais elles ne doivent pas prendre le pas sur le côté humain de la relation avec le patient. L’approche motivationnelle peut sembler demander beaucoup de temps au début, mais elle finit par porter ses fruits, parce que les patients s’engagent vraiment dans les objectifs qu’ils ont fixés eux-mêmes. Cela permet non seulement de gagner du temps, mais aussi de prévenir l’épuisement professionnel chez les dentistes. Regardez l’entretien en entier [en anglais] avec la Dre Makansi sur CDA Oasis : bit.ly/3O4dauU COMPÉTENCES DE BASE POUR L’ENTRETIEN MOTIVATIONNEL Les énoncés d’affirmation s’utilisent pour valider les sentiments, les idées ou les efforts du patient. Ils servent aussi à montrer que l’on reconnaît et comprend les difficultés de l’autre et ses forces pour surmonter les problèmes. Ils aident le patient à avoir confiance en ses capacités, ce qui est nécessaire au changement. L’écoute réflective exige une écoute active dans le but de vraiment comprendre ce que dit le patient. Il peut s’agir simplement de reprendre les paroles du patient ou de dégager le sens de ce qu’il a dit pour le reformuler.L’écoute réflective est un moyen d’extraire le sens des paroles pour montrer que vous avez bien entendu et que vous comprenez le patient. L’acte de résumer les propos renforce ce qui a été dit,montre que vous avez écouté attentivement et prépare le patient à passer d’une idée à l’autre. Le résumé n’a pas besoin d’être exhaustif; vous pouvez choisir l’information que vous allez inclure, condenser ou omettre afin de bien recentrer la conversation sur le changement.Vous pouvez aussi ajouter de l’information pour répondre aux sentiments d’ambivalence du patient. 21 Numéro 1 | 2024 | Point de mire

Hausse des cancers oropharyngés au Canada Statistique Canada a publié un rapport sur les taux de cancer au pays en 2020, première année des confinements liés à la COVID-19. Ces taux sont inférieurs pour nombre de cancerscouramment diagnostiqués,maisconsidérablement supérieurs pour les cancers oropharyngés. «Par rapport aux taux moyens entre 2015 et 2019, ces cancers ont connu une hausse de 13,9 % en 2020, explique la Dre Firoozeh Samim. Et si on prend les 20 dernières années, leurs taux ont bondi de plus de 200 %, ce qui appelle les spécialistes de la cavité buccale à une grande vigilance. » LaDreFiroozehSamimest spécialiste enmédecine buccale et enpathologie buccodentaire etmaxillofaciale et assistante professeure à laFaculté de médecine dentaire et des sciences de la santé buccodentaire de l’UniversitéMcGill. L es cancers de l’oropharynx comprennent les cancers du palais mou, de la base de la langue, des amygdales linguales et palatines et des tissus environnants. Le bord latéral de la langue est souvent l’endroit où la Dre Samim décèle des ulcères chez ses patients. Selon elle, les facteurs de risques habituels comme le tabac et l’alcool ont diminué ces dernières années. «L’augmentation du taux de cancers oropharyngés est liée au papillomavirus humain [VPH], avance-t-elle. La recherche montre que près de 70 % de ces cancers sont causés par une souche particulière, leVPH16.»

Lesdentistesontunavantageparce qu’avec nos fauteuils dentaires et notre éclairage, nous pouvons voir davantage de recoins de la cavité dentaire que la plupart des autres professionnels de la santé. Les dentistes ont la possibilité de parler duVPH à leurs patients et peuvent contribuer à prévenir et à dépister les cancers de l’oropharynx. «Comme le VPH se transmet par voie sexuelle, il peut être délicat au début pour les dentistes d’aborder le sujet, avoue la Dre Samim. Je les encourage à inclure l’activité sexuelle dans leur questionnaire d’anamnèse.» Les cancers buccaux s’accompagnent parfois de douleurs, mais pas toujours. «Il faut chercher des ulcères, des rougeurs, des changements dans les tissus, des tissus qui semblent différents de leur milieu environnant. Les tissus présentant des zones rouges ou blanches sont particulièrement préoccupants», souligne la Dre Samim. Des douleurs buccales ou articulaires, des maux de gorge, un changement de voix ou des difficultés à avaler sont autant de symptômes possibles d’un cancer de l’oropharynx. LaDre Samimajoute qu’il est très important de palper les ganglions lymphatiques lors de l’examen de la tête et du cou parce qu’un gonflement pourrait indiquer un cancer oropharyngé de stade avancé. «Si quelque chose vous semble inhabituel, adressez le patient à un pathologiste buccal et maxillofacial ou à un oto-rhino-laryngologiste qui pourra pratiquer une biopsie, conseille-t-elle. Ne tardez pas. Un dépistage précoce peut changer le cours des choses.» À ce jour, il n’a pas été démontré que la vaccination contre le VPH prévient les cancers oropharyngés, mais la Dre Samim encourage ses patients à se faire vacciner. Selon les Centres de contrôle et de prévention des maladies des États-Unis, l’utilisation d’un contraceptif mécanique, tels qu’un préservatif ou une digue dentaire, pendant les rapports sexuels oraux réduit le risque de développer un cancer de l’oropharynx. Avec leur profil d’âge bimodal, les cancers oropharyngés associés au VPH se manifestent le plus souvent chez les jeunes hommes et les hommes dans la soixantaine. Ces cancers sont plus courants chez les personnes de race blanche de statut socioéconomique élevé. «Mais il y a quelques années, on a aussi remarqué une augmentation de ces cancers chez les femmes entre 30 et 40 ans qui n’avaient pas de facteurs de risque. Alors, je crois qu’il est important d’inclure tout le monde dans le dépistage» estime la Dre Samim. Un examen clinique complet de la cavité buccale est essentiel pour le dépistage. «Les dentistes ont un avantage parce qu’avec nos fauteuils dentaires et notre éclairage, nous pouvons voir davantage de recoins de la cavité buccale que la plupart des autres professionnels de la santé», admet la Dre Samim. Regardez l’entretien [en anglais] avec la Dre Samim sur CDA Oasis : bit.ly/3SnU45e 23 Numéro 1 | 2024 | Point de mire

Aperçu de l’histoire du microbiome buccal JessicaMarkWelch, Ph. D., est chercheuse principale à l’Institut Forsythde l’ADA, qui se consacre à l’amélioration de la santé buccodentaire grâce à l’innovation et à la recherche scientifiques. Les premières observations de bactéries, faites par Antoni Van Leeuwenhoek à travers son microscope artisanal dans les années 1670, montraient de la plaque prélevée de ses dents. Les découvertes de Leeuwenhoek, qu’il a nommées des animalcules, ont révélé un monde d’organismes vivants trop petits pour être vus à l’œil nu. « Il a fait de petits dessins de bactéries reconnaissables de nos jours, souligne Jessica Mark Welch, Ph. D., de l’Institut Forsyth de l’ADA. Les microbiologistes étudient les bactéries de la bouche depuis l’invention de ce domaine d’études. » Communauté bactérienne provenant d’un échantillon prélevé sur la langue. Les bactéries sur la langue ont une architecture et un type tous deux différents de ceux des bactéries sur les dents. Images publiées avec l’aimable autorisation de la Dre Jessica Mark Welch. 24 | 2024 | Numéro 1

Antoni Van Leeuwenhoek a réalisé ces dessins, dans les années 1670, de petits organismes qu’il a vus dans son microscope en observant de la plaque prélevée sur des dents. La plupart des études misent sur la méthode de culture – des échantillons de microbes sont prélevés sur le terrain et cultivés en laboratoire sur une gélose. «Mais seulement certaines bactéries vont se développer dans ces conditions, lance la Dre Mark Welch. Cela signifie que nous étudions un nombre limité de bactéries. » Limité jusqu’à quel point? Seul un dixième de 1 % des microbes peuvent être cultivés à partir des méthodes traditionnelles. Dans un échantillon de sol contenant 1000 sortes différentes de microbes, une seule se développera en laboratoire. «Ce phénomène s’appelle la grande anomalie du dénombrement sur lame, précise-t-elle, parce que nous savons qu’il y a davantage de bactéries que ce que nous arrivons à compter sur nos lames de microscope. » dépositaire de la base de données. Environ les deux tiers de ces bactéries sont cultivables. Le Dr Dewhirst fait aujourd’hui porter ses travaux de recherche sur l’autre tiers pour que nous puissions avoir un tableau aussi complet que possible du microbiome buccal. » La mission Le groupe de recherche de Jessica Mark Welch travaille à comprendre la structure et la fonction des communautés bactériennes dans la bouche. Les membres étudient comment les différentes bactéries sont interreliées et quel est leur effet sur la santé humaine. «Certaines bactéries vivraient toujours aux côtés d’autres types de bactéries; il y aurait une relation nécessaire entre les deux, ce qui expliquerait que certaines ne se développent pas en culture, avance-t-elle. L’habitat naturel des bactéries se trouve dans cet énorme biofilm complexe, qui réunit toutes sortes de bactéries se développant dans une matrice qu’elles fabriquent. Un type de bactérie sécrète probablement des métabolites et des substances chimiques, de sorte que les bactéries à ses côtés savent qu’elles peuvent en bénéficier sans avoir besoin d’en fabriquer elles-mêmes. » Entre 1970 et le début des années 1990, les chercheurs ont commencé à utiliser le séquençage des gènes pour identifier les bactéries non cultivables. « Ils ont utilisé un gène présent dans tout organisme, l’ARN ribosomique (ARNr), explique la Dre Mark Welch. En comparant ces gènes, ils ont pu identifier des bactéries qu’ils n’avaient jamais vues auparavant. » Le Dr Floyd Dewhirst, un collègue de Jessica Mark Welch à l’Institut Forsyth de l’ADA, a fait de la recherche d’avantgarde sur la diversité, la capacité génétique et le potentiel pathogène d’organismes dans la bouche. Il a utilisé le séquençage du gène de l’ARNr 16S pour les microbes buccaux cultivés et encore non cultivés afin d’identifier les bactéries buccales et d’en établir la taxinomie, c’est-àdire la classification biologique. Le Dr Dewhirst est devenu le premier conservateur de la Base de données sur le microbiome buccal humain, qui compte actuellement près de 700 espèces de bactéries humaines. «Cette base de données comprend la séquence d’ARNr et un nom pour toutes les bactéries, ce qui fait que nous arrivons à reconnaître les bactéries que nous voyons. Une fois qu’une bactérie obtient un nom stable, nous pouvons l’étudier, déclare la Dre Mark Welch, aujourd’hui L’habitat naturel des bactéries se trouve dans cet énorme biofilm complexe, qui réunit toutes sortes de bactéries se développant dans une matrice qu’elles fabriquent. 25 Numéro 1 | 2024 | Point de mire

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