Volume 9 • 2022 • Numéro 4

Nous avons tenu une série de séances virtuelles pour profiter de l’expertise des dentistes et du secteur de la santé buccodentaire auCanada. Les dentistes craignent sérieusement que leurs patients perdent leur régime d’assurance financé par leur employeur qui fonctionne actuellement très bien. Toutefois, je pense que le gouvernement fédéral s’attellera ensuite à la négociation d’ententes à long terme avec les provinces et les territoires. Il est probable que le public n’apprendra rien officiellement sur ce programme avant la fin de l’année. Q Pouvez-vous nous en dire plus sur les efforts de sensibilisation menés par l’ADC dans ce dossier dans les deux derniers mois? AB : L’ADC s’efforce de parler d’une voix unie qui représente les multiples intervenants dans les discussions politiques, et nous avons entendu dire que les élus fédéraux sont reconnaissants de l’expertise que nous amenons à la table. Nous avons rencontré des représentants de Santé Canada et d’autres intervenants en santé buccodentaire le 25 avril, puis nous avons écrit au ministre de la Santé, Jean-Yves Duclos pour lui faire part de nos remarques préliminaires sur l’investissement fédéral. Le 12 mai, nous avons également rencontré le ministre Duclos lors des Journées sur la colline de l’ADC ( p. 13 ). Le ministre nous a rencontrés à nouveau, avec d’autres intervenants, en juin. Nous avons aussi témoigné devant le Comité des finances de la Chambre des communes sur le budget de 2022. Récemment, nous avons envoyé une lettre au ministre de la Santé pour suggérer à son cabinet de travailler consciemment et avec volonté afin de s’assurer que ce financement réponde au mieux aux besoins de santé buccodentaire des membres les plus vulnérables de la population. Nous avons aussi souligné l’importance de collaborer dès que possible avec les gouvernements provinciaux et territoriaux. Q Lors de notre dernière conversation, vous avezmentionné que l’ADC tenait des tables rondes virtuelles. Comment se sont-elles passées? AB : Depuis mai, nous avons tenu une série de séances virtuelles pour profiter de l’expertise des dentistes et du secteur de la santé buccodentaire au Canada. Cet exercice vise à éclairer les efforts de sensibilisation continus de l’ADC auprès du gouvernement fédéral dans ce dossier promettant un investissement sans précédent dans les soins dentaires. Au cours de ces séances, nous avons recueilli les points de vue, les recommandations et les préoccupations des dentistes en exercice des quatre coins du Canada, ce qui a été utile parce que les fonctionnaires comptent sur l’ADC pour leur fournir des informations détaillées. Nous compilons actuellement toutes les informations recueillies lors de ces tables rondes virtuelles, mais nous arrivons déjà à dégager quelques fils conducteurs. D’abord, le contexte varie énormément d’un endroit à l’autre. Certains dentistes sont heureux des améliorations récentes apportées au programme de soins dentaires de leur province. D’autres éprouvent beaucoup de mécontentement à l’égard de leur programme et se sentent sous-estimés par leur gouvernement. Dans certaines régions, des services importants, par exemple les soins préventifs, ne sont pas inclus dans les programmes provinciaux et territoriaux. Le taux d’indemnisation est très faible dans certaines provinces et constitue une préoccupation réelle pour les dentistes. Dans presque tous les cas, les programmes provinciaux et territoriaux imposent déjà un lourd fardeau administratif aux cabinets dentaires. Les dentistes craignent aussi sérieusement que leurs patients perdent leur régime d’assurance financé par leur employeur qui fonctionne actuellement très bien. Nous avons aussi demandé aux dentistes ce qu’ils entrevoyaient quand ils pensent à un financement public amélioré pour les soins dentaires. L’ADC a entendu qu’ils souhaiteraient un taux d’indemnisation équivalent à celui des régimes financés par les employeurs. Ils veulent aussi que le régime soit facile à administrer; s’ils pouvaient traiter les demandes d’indemnisation de la même manière que celles des autres régimes d’assurance, cela leur faciliterait les choses. Comme vous pouvez le constater, nous continuons nos activités d’information à mesure que la situation évolue. Q Quelle est la prochaine étape pour l’ADC sur cette question? AB : Au cours de l’été, l’ADC poursuivra ses conversations sur ce sujet névralgique pour les soins de santé. Nous devons inciter le gouvernement fédéral à agir posément et délibérément pour créer un programme qui fonctionne bien et à ne pas se précipiter dans une direction qui mettrait à l’épreuve l’ensemble du système des soins dentaires, qui a déjà été mis à mal par la pandémie. L’ampleur de l’investissement présente une occasion unique pour notre génération de répondre aux besoins buccodentaires à combler de millions de personnes au Canada, et nous voulons que ce changement contribue durablement à améliorer la santé de la population. Il est essentiel que nous travaillions tous ensemble pour que le gouvernement fédéral puisse faire ce qu’il faut. 10 | 2022 | Numéro 4 L’ADC sur le terrain

RkJQdWJsaXNoZXIy OTE5MTI=