Volume 9 • 2022 • Numéro 2

Le Dr Aaron Burry, directeur général par intérim de l’ADC et chef de l’équipe de riposte à la COVID-19, répond à des questions liées à la pandémie en mars qui sont d’intérêt en médecine dentaire. Q À votre avis, où en est rendue la pandémie? Dr Aaron Burry (AB) : Après avoir atteint une moyenne quotidienne d’environ 40 000 nouveaux cas de COVID au Canada au début de janvier, le nombre de cas a baissé à environ 6 000 par jour à la fin de février. Il semble donc que nous ayons atteint un plateau et que les cas continuent de diminuer. La plupart d’entre nous connaissent maintenant quelqu’un – un ami ou un membre de la famille – qui a eu la COVID ou peut-être l’avons-nous eu nous-mêmes. Au Canada, nous sommes très chanceux que notre taux de vaccination élevé ait protégé un si grand nombre de personnes contre la possibilité d’une maladie grave. Avec les premiers variants de la COVID, le taux de mortalité mondial est resté constant, à environ 2 % des personnes infectées. La vaccination a réduit considérablement ce taux, particulièrement au Canada, et avec le variant Omicron qui cause généralement une forme moins grave de la maladie, le taux de mortalité a continué de baisser pour se rapprocher de 1 %. Heureusement, un variant hautement contagieux mais moins grave, associé à un taux de vaccination élevé, a permis d’épargner des vies et de réduire la pression sur le système de santé. De nouvelles données suggèrent que les personnes ayant certaines combinaisons de gènes courent un risque largement supérieur d’être gravement malades si elles contractent le SRAS-CoV-2, quel que soit leur âge et même si elles sont jeunes et en bonne santé. Aux États-Unis, il y a eu des cas de personnes de 18 à 40 ans, non vaccinées et en parfaite santé, qui sont décédées de la COVID probablement à cause de leur profil génétique particulier. Mais l’arrivée du printemps en Amérique du Nord nous amènera à passer plus de temps dehors. Je suis d’un optimisme prudent et je pense que nous verrons les taux d’infection diminuer considérablement. Q Comment la diminution du nombre de cas de COVID-19 se fait-elle sentir au Canada? AB : La volonté de la population de se soumettre à des mesures de santé publique diminue lorsque la perception du risque ou du danger diminue. L’intérêt pour la vaccination et le port du masque s’affaiblira à mesure que les cas de COVID diminueront. Nous avons déjà noté que les personnes admissibles à une dose de rappel sont moins susceptibles de se faire vacciner qu’au début de la pandémie. C’est regrettable, car un système immunitaire renforcé serait mieux préparé à affronter tout ce qui pourrait se présenter à l’automne prochain. Au cours des prochainsmois, bon nombre desmesures de santé publique imposées par les gouvernements provinciaux seront levées. Il sera encore recommandé de les suivre, mais elles ne seront plus obligatoires. La responsabilité de la gestion des risques passera du gouvernement aux particuliers. Q Que signifie ce transfert de responsabilité sur les épaules de chacun pour la profession dentaire? AB : La pandémie a foncièrement changé la façon dont s’exerce la médecine dentaire et l’importance que nous accordons aux protocoles de prévention des infections pour éviter les maladies respiratoires. Nos protocoles fonctionnent. Nos normes sont plus serrées qu’avant la pandémie, ce qui est heureux. Le public nous fait confiance pour protéger sa santé. J’espère que les dentistes continuent de se faire vacciner pour la dose de rappel et d’être sensibles à leur propre niveau de risque d’exposition à l’extérieur de leur cabinet. Une infection à la COVID, même si elle n’est pas grave, reste un défi logistique pour un cabinet Dr Aaron Burry Réponses à vos questions liées à la COVID-19 9 Numéro 2 | 2022 | L’ADC sur le terrain

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