Volume 9 • 2022 • Numéro 2

« Des études ont montré que les personnes qui fument ou vapotent sont plus susceptibles de contracter la COVID et d’avoir une comorbidité, ce qui les expose à un risque accru de maladie grave associée à la COVID, précise la Dre Purnima Kumar, membre du comité de surveillance du groupe ACE du conseil des affaires scientifiques de l’ADA. Aussi, nous avons vu que l’incidence du tabagisme atteint un pic pendant une crise mondiale. » La Dre Kumar croit que, pour s’occuper de la santé buccodentaire d’une personne, il faut s’occuper d’elle dans son entièreté. « Les ennuis de santé sont causés par une panoplie de facteurs, tels que la situation socioéconomique, le comportement et le génotype, explique-t-elle. Comme dentistes, nous avons le devoir de nous occuper de nos patients en tant que personnes, et non seulement de leurs dents. » Traiter unemaladie des gencives sans parler de renoncement au tabagisme, c’est comme « pelleter quand il neige encore », ironise la Dre Kumar. Le sondage de l’ADA a été envoyé en mai 2021, et 982 patients y ont répondu. Selon les résultats, 41 % des répondants offrent des conseils pour cesser de fumer, 8 % offrent des conseils et un traitement, et 1 % offrent seulement un traitement. Parmi les répondants, 69 % prescrivent des agents pharmacologiques pour faciliter l’abandon du tabac, du vapotage et du tabac sans fumée s’ils ont le droit de délivrer des ordonnances. Quelque 82 % pratiquent des interventions chirurgicales sur des patients qui fument, vapotent ou consomment du tabac sans fumée, et 45 % d’entre eux demandent à leurs patients de modifier leur consommation de ces produits. Seulement 50 % ont répondu qu’ils installeraient un implant chirurgical à des patients qui fument, vapotent ou consomment du tabac sans fumée ou en recommanderaient la pose. La Dre Kumar a été impressionnée qu’autant de ses collègues conseillent à leurs patients de cesser de fumer. « Cela exige du temps et de l’énergie, concède-t-elle. Et nous avons appris que, bien souvent, de nombreux membres de l’équipe le faisaient, y compris des assistants dentaires et des hygiénistes. » Bien des répondants souhaitaient davantage de ressources. « Ils voulaient savoir à qui adresser leurs patients pour les aider à cesser de fumer, précise la Dre Kumar. Le renoncement au tabac nécessite souvent un soutien supplémentaire, comme une thérapie ou des médicaments sur ordonnance. » Elle ajoute que, même si certains assureurs dédommagent les De nombreux aspects émotionnels et psychologiques interviennent dans le tabagisme, qui est un comportement complexe. Il serait utile pour les dentistes d’avoir une formation sur la façon d’aborder le sujet avec leurs patients. 26 | 2022 | Numéro 2 L’observatoire

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