Volume 9 • 2022 • Numéro 1

Les mesures de santé publique, le port du masque, la distanciation, l’ÉPI, le dépistage du virus chez les patients avant leur rendez‑vous et les consultations en mode virtuel sont autant de moyens qui ensemble ont contribué à un taux d’infection inférieur. Q uand les cabinets ont commencé à reprendre leurs activités après les fermetures du début de la pandémie, personne ne savait vraiment quelle serait l’incidence de la COVID-19 sur les dentistes. Le Dr Sreenath Madathil, professeur adjoint à la Faculté de médecine dentaire de l’Université McGill, et ses collègues de partout au Canada ont voulu le savoir. Combien de dentistes contractaient le virus? Jusqu’à quel point l’équipement de protection individuelle (ÉPI) et les autres mesures protégeaient-ils contre la transmission du virus? « Les professionnels des soins buccodentaires sont souvent exclus des études sur l’incidence de la COVID-19 chez les travailleurs de la santé », précise le Dr Madathil. Pour cette raison, il a collaboré avec huit chercheurs du Canada pour concevoir et mener une étude. « Nous avons demandé aux dentistes s’ils avaient reçu un diagnostic de COVID. « Nous leur avons aussi posé des questions sur leurs symptômes, le genre de traitements dentaires qu’ils effectuaient dans leur cabinet, le nombre de patients qu’ils voyaient, l’ÉPI qu’ils utilisaient et les précautions qu’ils prenaient à l’extérieur du travail. » Les chercheurs ont aussi analysé des échantillons de salive de 226 participants toutes les quatre semaines afin de dépister les cas asymptomatiques. L’analyse intermédiaire a montré que l’incidence de la COVID chez les dentistes était légèrement inférieure à celle au sein de la population générale. « Le faible taux d’infection résulte de l’effet cumulatif de toutes les mesures de protection utilisées, signale le Dr Madathil. Les mesures de santé publique, le port du masque, la distanciation, l’ÉPI utilisé par les dentistes, le dépistage du virus chez les patients avant leur rendez-vous et les consultations en mode virtuel sont autant de moyens qui ensemble ont contribué à un taux d’infection inférieur. » Des études sur l’incidence de la COVID chez les dentistes en France et aux États-Unis ont aussi montré de faibles taux par rapport à la population générale, ajoute le Dr Madathil. Et maintenant? Le Dr Madathil et ses collègues étudient l’incidence de la COVID chez les hygiénistes dentaires du Canada. « Nous amenons la même équipe à faire davantage de recherches pancanadiennes, dit-il. Notre collaboration a été très fructueuse. » « Nous avons recueilli des données pendant une année, explique le Dr Madathil. L’article que nous venons de publier est une analyse intermédiaire des six premiers mois. » Pour le Dr Madathil, il a été particulièrement étonnant que l’analyse des échantillons de salive n’ait permis de déceler aucun cas positif. « Nous nous attendions à trouver un cas asymptomatique, mais il n’y a rien eu de tel dans les six premiers mois, remarque-t-il. Il se pourrait qu’aucun des 226 dentistes n’ait été infecté ou encore que des cas asymptomatiques nous aient échappé dans l’intervalle de quatre semaines entre les prélèvements de salive. » Dr Sreenath Madathil Référence 1. Madathil S, Siqueira WL, Marin LM, Sanaulla FB, Faraj N, Quiñonez CR, et al. The incidence of COVID-19 among dentists practicing in the community in Canada: A prospective cohort study over a six-month period. J Am Dent Assoc; 2021. https://doi.org/10.1016/j.adaj.2021.10.006 23 Numéro 1 | 2022 | L’observatoire

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