Volume 8 • 2021 • Numéro 6

Le Dr Clive Friedman fait le point sur ses 40 ans de carrière en dentisterie pédiatrique et auprès des personnes handicapées. Uneconnexion avec le divin N é et élevé à Johannesburg à l’époque de l’apartheid, le Dr Friedman a su dès son plus jeune âge qu’il n’allait pas passer sa vie en Afrique du Sud. Sous un régime ouvertement raciste et marqué, au quotidien, par la brutalité policière, la dentisterie allait être sa porte de sortie. Il était déterminé à partir, peu importe la destination. « Ma dernière année à la faculté de médecine dentaire a confirmé ma décision, explique-t-il. Nous avions l’habitude de manifester sur le terrain de l’université, et parce qu’il s’agissait d’une propriété privée, en théorie, les policiers n’étaient pas autorisés à venir sur le campus. Mais de temps à autre, ils venaient quand même, avec leurs chiens et leurs matraques. En tant qu’étudiant de dernière année en médecine dentaire, je pense que j’ai dû réparer une cinquantaine de mâchoires. Pour moi, c’était la goutte qui a fait déborder le vase. C’en était fini pour moi de l’Afrique du Sud. » La plupart des dentistes choisissent sans nul doute de faire carrière dans cette voie pour quelques motifs assez prévisibles : la perspective d’une profession stimulante, une passion pour les soins de santé et un désir d’aider les autres, ou peut-être simplement un engouement pour l’aspect hautement technique ou artistique du métier. Mais pour le Dr Clive Friedman, un dentiste pédiatrique à London, en Ontario, la décision d’opter pour la dentisterie était motivée par un tout autre facteur; c’était pour lui une façon de fuir l’Afrique du Sud des années 1970. 32 | 2021 | Numéro 6

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