Volume 8 • 2021 • Numéro 6

Au cours des prochains mois, nous devrons être prudents quant aux activités que nous pratiquons en dehors du travail. Les activités intérieures, même si chacun porte unmasque, posent plus de risques que les activités extérieures. Les opinions exprimées sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement les opinions ni les politiques officielles de l’Association dentaire canadienne. syncytial (VRS), car notre système immunitaire n’y a pas été exposé depuis près de deux ans. Disons que c’est un peu comme s’il fallait préparer son système immunitaire avant qu’il puisse entrer en action. Q Les enfants canadiens entre 5 et 11 ans devraient bientôt être admissibles à la vaccination. Quelle incidence cela aura-t-il? AB : Ce sera un autre outil utile dans l’arsenal de lutte contre la COVID. En épidémiologie, les enfants sont ordinairement les premiers vaccinés, car les écoles sont souvent des foyers de transmission. Les enfants attrapent des virus à l’école puis les transmettent aux membres de leur famille à la maison. La vaccination des enfants aidera à réduire la transmission. Heureusement, 99 % des enfants qui attrapent la COVID ne sont pas très malades. À l’heure actuelle, environ 8%des personnes admissibles à la vaccination au Canada ne sont pas vaccinées. Les maladies graves et les hospitalisations ont surtout lieu chez ce groupe de la population. Une infection postvaccinale est possible, mais elle n’est généralement pas grave. Q À quoi peuvent s’attendre les dentistes dans les prochains mois? AB : Je suppose qu’à mesure que la COVID deviendra une maladie endémique, la lutte se fera sur trois plans. Le premier est la vaccination de la population, y compris les doses de rappel. Le deuxième a trait aux mesures de santé publique, comme le port du masque à l’intérieur, que nous devrons continuer de suivre. Au troisième plan, il y aura de nouveaux médicaments qui, s’ils sont pris dans les trois jours suivant l’apparition de la maladie, pourront diminuer la probabilité d’hospitalisation chez les personnes les plus à risque et qui pourront être éventuellement utilisés comme complément pour prévenir l’hospitalisation chez les personnes non vaccinées. En plus du sotrovimab de GlaxoSmithKline, anticorps monoclonal à dose unique qui présente des limites importantes pour les personnes plus gravement malades, il y a deux médicaments pour le traitement de la COVID, l’un de Merck et l’autre de Pfizer. Jusqu’à présent, il n’y a eu que de petits essais cliniques, dont l’un qui portait sur seulement 700 personnes. Par ailleurs, il arrive souvent que les premiers essais cliniques des sociétés pharmaceutiques donnent un taux d’efficacité qui semble plus élevé que celui que connaîtrait la population générale. Il sera intéressant d’avoir un autre outil dans notre arsenal qui sera particulièrement utile pour les jeunes enfants ou les personnes qui ne peuvent être vaccinées, pourvu qu’elles subissent rapidement un test de dépistage et qu’elles puissent vite se faire soigner. Au cours des prochains mois, nous devrons être prudents quant aux activités que nous pratiquons en dehors du travail. Les activités intérieures, même si chacun porte un masque, posent plus de risques que les activités extérieures. Malheureusement pour nous qui sommes amateurs de hockey au Canada, les risques sont plus grands sur les patinoires intérieures qu’en plein air. Il est logique de limiter le nombre de personnes dans un espace intérieur. En Europe de l’Est, la recrudescence des cas de COVID s’explique en partie par le fait que les gens se sont installés à l’intérieur quand il s’est mis à faire froid et que, dans de nombreux immeubles, il n’y a pas de ventilation quand les fenêtres sont fermées. Q Quel message souhaitez-vous transmettre à vos collègues en cette fin d’année? AB : L’Ontario a annoncé qu’elle lèvera les dernières mesures de restriction contre la COVID-19 d’ici la fin de mars 2022. Je me demande quel sera l’effet psychologique d’une telle déclaration. Pour certains, elle pourrait les aider à composer avec la situation s’ils savent qu’il y a une date limite et que les contraintes achèvent. Mais la pandémie s’est avérée assez imprévisible et je crains que, si en mars les restrictions doivent être prolongées ou même remises en place, certains aient plus de mal et aient l’impression d’avoir été floués. Pour les dentistes, nos protocoles devront être maintenus pendant encore un certain temps. Quand il sera possible de les changer, il faudra y aller graduellement et prudemment. J’aime garder à l’esprit que l’an dernier, il n’y avait ni vaccin ni médicament. Il y a un an, nous retournions en confinement et nous nous demandions quels protocoles de santé publique étaient les plus importants et si le virus se transmettait effectivement par des aérosols. Alors, il est réconfortant de savoir que malgré tout, il y a eu des progrès et que le chemin vers la lumière au bout du tunnel est maintenant plus clair. Référence 1. Cohn BA, Cirillo PM, Murphy CC, KrigbaumNY,Wallace AW. SARS- CoV-2 vaccine protection and deaths amongUS veterans during 2021. Science . 2021Nov 4;eabm0620. doi: 10.1126/science.abm0620. 10 | 2021 | Numéro 6 L’ADC sur le terrain

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