Volume 8 • 2021 • Numéro 5

Des soins buccodentaires pour la santé de tous U ne bonne partie des Canadiens et Canadiennes bénéficient d’excellents soins buccodentaires, mais ce n’est pas le cas de tous. Certaines des personnes négligées ont des besoins particuliers. D’autres sont des adultes vivant dans des centres de soins de longue durée. D’autres encore habitent dans des régions éloignées ou vivent dans la pauvreté. La profession dentaire a le devoir de servir la population. Que je sache, elle est aussi guidée par de grands idéaux, comme celui de chercher à améliorer la vie des membres de nos collectivités. De nombreux dentistes que je connais font des pieds et des mains pour pallier les lacunes du système de soins buccodentaires. J’ai vu des collègues faire des sacrifices personnels pour fournir des soins à des personnes qui n’en auraient autrement pas reçu. L’un de mes mentors, le Dr David Richardson, était un dentiste pédiatrique de l’Île-du- Prince-Édouard qui, tous les ans, allait travailler dans les communautés nordiques et assurait des soins hospitaliers aux enfants sans assurance. Souvent, ces patients étaient assurés par notre programme de soins dentaires provincial. Aussi bon que puisse avoir été ce programme, il ne remboursait jamais entièrement les frais prévus au guide des honoraires, et le dentiste se trouvait à subventionner les soins, à divers degrés. Mais le Dr Richardson estimait qu’il était de son devoir d’offrir ces soins. À l’instar duDr Richardson, de nombreux dentistes donnent sans compter pour s’occuper des populations qui seraient autrement négligées. Je suis régulièrement témoin de tels actes de générosité. Cela me rend fier de faire partie de notre profession. Si chaque dentiste peut faire une petite part, je crois qu’ensemble nous pouvons faire encore plus pour améliorer l’accès aux soins. J’ai longtemps travaillé dans des foyers de groupe avec des adultes ayant des troubles cognitifs et j’ai fourni des services hospitaliers à des adultes ayant des besoins particuliers. De nombreux patients de mon cabinet, que je connais et soigne depuis des décennies, sont aujourd’hui âgés, vivent avec un revenu fixe, n’ont pas d’assurance ou ont emménagé dans un centre de soins de longue durée. À cause de leur mobilité réduite, de leur mauvaise santé ou de leur démence, certains ont de la difficulté à se rendre dans un cabinet pour y recevoir des soins buccodentaires. Pourtant, j’ai vu tout le bien que de tels soins leur procurent, que ce soit pour cesser d’avoir mal, pour manger et parler ou pour avoir la confiance d’interagir avec les autres. Je sais que la pandémie a été difficile financièrement pour bien des dentistes, ce qui complique la tâche d’offrir des soins qui ne couvrent pas nos honoraires habituels ni l’augmentation des frais généraux. Comment rendre le régime de soins buccodentaires inclusif? Il faut nous pencher sur cette question complexe et difficile. Nous devrons voir grand et innover pour nous sortir du statu quo. Les programmes dentaires publics se sont érodés ces dernières années et continuent de décliner. Lors des Journées sur la Colline et de la campagne électorale fédérale, l’ADC a invité les politiciens de tous les partis à se pencher sur cette question. Nous avons demandé que le gouvernement fédéral investisse immédiatement dans les programmes dentaires provinciaux et territoriaux en place, qui sont financés presque entièrement par les gouvernements régionaux. Un investissement de 600 millions de dollars au cours des cinq prochaines années constituerait un bon point de départ. Le gouvernement fédéral se trouverait ainsi à assumer environ la même proportion des coûts pour les programmes dentaires que pour les autres programmes de santé. Nous travaillons aussi pour que toute nouvelle norme nationale afférente aux centres de soins de longue durée fasse en sorte d’inclure la santé buccodentaire. À mon avis, notre profession a une grande contribution à apporter à la société. Nous nous occupons de gens depuis l’apparition de leur première dent jusqu’à leur vieillesse pour qu’ils puissent être en bonne santé et mener une vie enrichissante. Lorsque j’imagine un avenir meilleur, je vois que chaque personne aura accès à de tels soins de qualité tout au long de sa vie. Mot du président Richard Holden B. Sc., DDS president@cda-adc.ca 7 Numéro 5 | 2021 | L’ADC sur le terrain

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