Volume 8 • 2021 • Numéro 2

« On nous attribue des chercheurs prêts à figurer dans nos œuvres », expliquent-ils. Chaque histoire est bien fouillée. « On commence par des lectures de fond, un entretien approfondi avec le chercheur et une visite du laboratoire ou de l’hôpital, explique le Dr Ha. Mais ma dernière visite s’est faite virtuellement à cause la pandémie. » À partir de l’entretien, les artistes dégagent les éléments clés qu’ils souhaitent faire ressortir, puis ils passent à la conception, ce qui comprend la création d’un scénarimage et des illustrations. Pour la Dre Jocelyne Feine et sa recherche sur l’édentulisme, par exemple, le Dr Ha a habilement utilisé les différentes lunettes caractéristiques de la chercheuse comme élément visuel tout au long de la bande dessinée. Les œuvres nées de cette résidence touchent à bien des sujets de recherche, dont l’écologie buccale, l’accessibilité aux soins, l’expérience des patients, les polyphénols, la parodontie et l’implantologie. La résidence, qui devait durer seulement une année, a été prolongée d’une année. « D’expérience, je sais qu’il peut être difficile de travailler avec des chercheurs, raconte M. Patenaude- Monette. Ils redoutent que leurs travaux soient représentés dans un format grand public, comme une bande dessinée. Certains s’opposent à ce que leurs travaux soient réduits à leur plus simple expression ou hésitent à ce qu’ils soient traduits en dessins, de peur de ce qu’en diront leurs pairs, Pour tout savoir sur l’initiative Art et science du RSBO et pour consulter les bandes dessinées en entier, reportez-vous à rsbo.ca/art-et-science Depuis plus de 25 ans, le Réseau de recherche en santé buccodentaire et osseuse (RSBO) œuvre dans le milieu scientifique du Québec. Il compte plus de 100 chercheurs provenant principalement de l’Université de Montréal, de l’Université Laval et de l’Université McGill et des établissements affiliés. Les spécialistes du RSBO effectuent de la recherche fondamentale, des études cliniques et des essais thérapeutiques portant autant sur la génétique et la santé publique, que sur la microbiologie, l’ingénierie tissulaire et les biomatériaux. Le RSBO a pour mission de faire avancer et de diffuser les connaissances sur la santé et les maladies buccodentaires, craniofaciales et osseuses. Ce faisant, il veille à la promotion de la qualité de vie de la population québécoise et à la diminution des iniquités en matière de santé. En plus d’offrir un appui financier à des chercheurs, des étudiants et des stagiaires, le RSBO s’efforce de diffuser les grands résultats de recherche auprès des professionnels et du public. Pour tout savoir, consultez le site www.rsbo.ca et suivez le RSBO dans les médias sociaux. précise-t-il. Mais jusqu’à maintenant, la collaboration avec les chercheurs du RSBO a été excellente. Ils sont intéressés et prêts à contribuer à l’initiative, surtout quand ils voient le résultat. » « La bande dessinée n’est pas toujours vue comme un médium artistique sérieux », ajoute M. Patenaude- Monette. Selon lui, elle est surtout associée à la littérature jeunesse et à des thèmes humoristiques. « C’est un cliché de penser que les bédéistes dessinent seulement des choses drôles et des superhéros! » Il explique combien l’humour – utilisée adroitement – peut toutefois être un outil de sensibilisation efficace. « L’utilisation de l’humour pour aider les lecteurs à comprendre les concepts clés d’une recherche peut rendre intéressant et accessible un sujet qui est complexe. » P oint de mire 30 | 2021 | Numéro 2

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