Volume 8 • 2021 • Numéro 2

Une passion pour les soins communautaires Elle a choisi la médecine dentaire en croyant qu’elle ferait carrière dans un cabinet privé. Mais peu après son stage en médecine dentaire, elle a trouvé un poste au service de santé publique de North York, en Ontario, pour traiter des patients marginalisés sur le plan socioéconomique. Ce stage a bouleversé ses plans et a allumé une étincelle qui allait changer le cours prévu de sa carrière. « Je suis tombée dans la potion magique de la santé publique, dit-elle. J’ai commencé par accepter un contrat de courte durée pour remplacer une dentiste en congé de maternité. J’étais fière de travailler à cet endroit. Nous savions que nous nous occupions d’une population qui autrement n’aurait pas reçu de soins dentaires. » Pourtant, même si elle avait trouvé sa place, la Dre Waschuk décrit le début de sa carrière comme étant très stressant, à cause surtout de ses propres doutes quant à sa capacité d’assurer tout le champ de pratique attendu d’elle à ses différents lieux de travail de l’époque, sans compter ses difficultés à composer avec le stress. La situation était intenable et, quand le stress a commencé à l’empêcher de faire un assez bon travail pour ses patients, elle a commencé à chercher une issue. Attirée par le monde universitaire et de plus en plus par l’enseignement, la Dre Waschuk a commencé à s’intéresser de près au travail non clinique et elle a entrepris d’acquérir les compétences nécessaires. Elle a siégé bénévolement à divers comités de travail et a suivi un cours de rédaction commerciale. En 1998, elle s’est inscrite à une maîtrise en éducation à l’Institut d’études pédagogiques de l’Ontario de l’Université de Toronto et a continué à enseigner en parallèle, utilisant ses évaluations à titre d’enseignante comme des occasions de perfectionner la pratique réfléchie de l’enseignement. Quand elle est enfin arrivée dans le monde associatif dentaire, la Dre Waschuk espérait que ce serait permanent, que ce serait le premier pas d’une carrière ascendante. Elle n’avait aucunement l’intention de reprendre l’exercice de la médecine dentaire. Pendant plus de 20 ans, elle a travaillé au CRCDO à divers titres, y compris ceux d’agente de surveillance, de conseillère principale en matière de pratique et enfin de conseillère principale en enseignement, un poste qui consistait à enseigner la tenue de dossiers en médecine dentaire et à organiser des cours cliniques pratiques livrés par d’autres formateurs. Retour à la pratique Mais comme laDreWaschukn’exerçait plus, sonenseignement se limitait au diagnostic, à la planification de traitements et à d’autres cours non cliniques. Elle ne pouvait pas donner certains cours vu qu’elle n’était pas dentiste traitante. Il était évident que si elle voulait continuer à enseigner dans un cadre clinique, elle devait se perfectionner. C’est ainsi qu’après 21 ans dans le monde associatif dentaire, elle a amorcé son retour à l’exercice. « Ma décision était fondée en partie sur une conviction et en partie sur une volonté d’être Je suis passionnée par l’accès aux soins et il y a d’autres moyens de travailler en ce sens. Mais ce serait plus facile si je pouvais exercer aussi et m’occuper des traitements courants en milieu communautaire. consciencieuse, précise-t-elle. Je savais que je n’avais pas exercé depuis tellement longtemps que je devais retrouver toutes mes compétences cliniques si je voulais continuer à être une bonne professeure de clinique. Et je voulais vraiment l’être parce que j’aime enseigner. » Comme dans tout choix de carrière, la décision de retourner à l’exercice n’est jamais facile à prendre. Pourtant, la Dre Waschuk semble motivée à la base par un facteur puissant : une passion bien enracinée pour les soins communautaires qui est née dès les premiers jours de sa pratique. « Quelle est cette passion, demande-t-elle? Suis-je passionnée par l’accès aux soins ou par la médecine dentaire? » Pendant un instant, elle semble attendre que je réponde. Peu importe, je sais déjà ce qu’elle dira. « Je suis passionnée par l’accès aux soins, dit-elle, et il y a d’autres moyens de travailler en ce sens. Mais ce serait plus facile si je pouvais exercer aussi et m’occuper des traitements courants en milieu communautaire. » Soutien et mentorat Puisqu’elle a maintenu son certificat d’inscription au fil des ans, rien n’empêche la Dre Waschuk de retourner à la pratique, mais elle sent qu’elle a l’obligation éthique et morale de retrouver ses compétences cliniques. Comme elle a enseigné à des étudiants en médecine dentaire et qu’elle a évalué des dentistes, elle est bien consciente qu’elle doit respecter les normes de pratique. À cette fin, elle a trouvé à la fois du soutien et des mentors auprès de Prep Doctors, un fournisseur de services de formation et de soutien pour les dentistes formés à l’étranger (DFÉ) où elle travaille actuellement en tant qu’élaboratrice de programmes de formation continue. Le fait de côtoyer des DFÉ, dont bon nombre ont dû surmonter de grandes difficultés sur la route P oint de mire 25 Numéro 2 | 2021 |

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