Volume 7 • 2020 • Numéro 7

James Armstrong B. Sc., MBA, DMD president@cda-adc.ca Les opinions exprimées sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement les opinions ni les politiques officielles de l’Association dentaire canadienne. Mot du président Savoirfairepreuved’ingéniosité L a pandémie a rendu le contexte économique imprévisible et souvent instable au pays. À la fin d’octobre, le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, a déclaré que « l’économie canadienne va prendre pas mal de temps à se remettre complètement de la pandémie… il faudra jusqu’en 2023 pour qu’[elle] rattrape le retard accumulé. » Il a averti que l’économie pourrait ralentir vers la fin de 2020, après que les autorités de tout le pays auront imposé de nouvelles restrictions aux entreprises à cause de la recrudescence des cas de coronavirus. Comme je suis moi-même dentiste et aussi professeur en administration des affaires, je réfléchis à des stratégies pratiques pour surmonter l’incertitude à court et à moyen termes. J’ai confiance en la viabilité de notre profession à long terme parce que nous offrons un service essentiel qui sera toujours recherché. Notre profession a déjà connu des périodes difficiles. Je me souviens de la récession et des taux d’intérêt élevés du début des années 1980, quand j’ai commencé ma carrière en médecine dentaire. L’année de mon diplôme, ces taux s’élevaient à 21 %. Fonder un cabinet était un pari risqué qui nécessitait un solide sens de l’économie et une bonne dose d’ingéniosité. Un de mes camarades de classe s’est versé un salaire inférieur à celui de son assistante dentaire agréée pendant les sept premières années de sa pratique. Il s’est occupé lui-même des soins d’hygiène dentaire jusqu’à ce qu’il puisse embaucher une hygiéniste. Il conduisait un camion d’occasion. Je me souviens d’être allé avec lui chercher du matériel d’occasion pour son cabinet qu’il a fait remettre à neuf dans un atelier de réparation automobile. Un autre collègue, qui a ouvert un cabinet au centre-ville de Toronto en 1983, avait une dette plus grande après une année d’exercice qu’à ses débuts parce que les taux d’intérêt étaient tellement élevés et que les affaires tournaient au ralenti. Il a accepté une place à mi-temps dans un cabinet de banlieue achalandé et dans un cabinet d’orthodontie pour offrir des soins d’hygiène dentaire jusqu’à ce qu’il puisse rembourser une partie de sa dette et se constituer une clientèle solide. Parfois, de tels défis nous amenaient à nous surpasser parce que nous devions faire preuve de créativité et de souplesse. D’autres fois, il était difficile de travailler si fort sans savoir si nous allions nous en sortir. Au bout du compte, mes confrères et moi avons réussi à mener de belles carrières sur plusieurs décennies. Je doute que les deux dernières décennies en médecine dentaire puissent être prises pour norme; ces belles années ont mené à une augmentation importante du pourcentage de grands cabinets dirigés par des associés ou des auxiliaires dans bien des provinces. Je pense que nous reviendrons à un modèle de pratique courant dans les années 1950 à 1990 : de petits cabinets efficaces et dirigés par des dentistes. Le ralentissement économique sera difficile pour ceux qui comptent sur le revenu discrétionnaire. La pandémie a causé deux fois plus de pertes d’emploi que la récession de 2008. Il se pourrait que l’incertitude financière amène des patients à éviter des dépenses discrétionnaires, même s’il s’agit de soins de santé. Heureusement, bien des dentistes rencontrés au fil de ma carrière ont choisi leur profession parce qu’elle leur permet d’être utiles à la société, d’être autonomes et d’avoir du temps pour les amis et la famille, autant de facteurs qui ont toujours été plus importants pour l’épanouissement professionnel que les avantages financiers. L’année en cours a été tellement exigeante pour les dentistes. Nous avons tous dû redoubler d’ardeur et de débrouillardise. Je prévois que la prochaine année aussi sera difficile. À l’ADC, nous continuerons de défendre vos intérêts et de vous offrir des ressources et un soutien pour tenir le coup. En terminant, j’ai lu une étude récemment sur les facteurs qui favorisent une expérience positive chez le dentiste. Ce n’est pas la technologie de pointe ni le chic d’une salle d’attente (ni même un stationnement, de nos jours!). Ce qui importe le plus, c’est un dentiste à l’écoute du patient et prêt à répondre à ses préoccupations. J’en conclus que ce que nos patients apprécient le plus n’est pas quelque chose qui s’achète : c’est vous! L’ADC sur le terrain 7 Numéro 7 | 2020 |

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