Volume 7 • 2020 • Numéro 7

Les antiviraux neutralisent le mécanisme d’action des virus. • Le remdésivir est un antiviral à large spectre mis au point pour combattre le virus d’Ebola. Il inhibe l’ARN polymérase, un enzyme important de la réplication virale. Il a obtenu des résultats discordants lors de l’étude de son efficacité pour le traitement de la COVID-19. Malgré cela, la U.S. Food and Drug Administration (FDA) a autorisé son utilisation comme traitement d’urgence chez les patients hospitalisés qui sont atteints de la COVID-19. • La ribavirine est un inhibiteur de l’ARN polymérase. Les résultats d’études sur son efficacité pour le traitement de la COVID-19 sont discordants. Il se pourrait que l’association de la ribavirine et de l’interféron soit bénéfique. • Le médicament Kaletra est un antirétroviral (associant lopinavir et ritonavir) utilisé dans la prise en charge des personnes séropositives. Le lopinavir est un inhibiteur de la protéase du VIH, enzyme nécessaire à l’assemblage viral. Vu sa faible biodisponibilité et sa vaste biotransformation, il est administré avec du ritonavir. Dans un essai contrôlé randomisé de 2020, ce traitement d’association n’a montré aucun bienfait par rapport aux soins standards. Toutefois, d’autres essais ont montré certains avantages à administrer le Kaletra en association avec l’interféron. • Le favipiravir est un inhibiteur de l’ARN conçu au Japon et homologué dans certains pays pour le traitement du virus d’Ebola, de l’influenza et du norovirus. Les résultats préliminaires d’essais cliniques montrent une amélioration considérable de la santé respiratoire (déterminée par radiographies pulmonaires) chez les patients atteints de COVID-19 par comparaison à l’association lopinavir et ritonavir. Des essais montrent aussi une diminution des symptômes respiratoires, une réductiondu temps d’élimination du virus et un nombre inférieur d’événements indésirables. Malheureusement, le favipiravir n’est pas efficace pour traiter les patients gravement atteints de la COVID-19. • La chloroquine et l’ hydroxychloroquine sont indiquées pour le traitement des maladies inflammatoires, tels l’arthrite rhumatoïde et le lupus, et de la malaria. Malgré les allégations entourant l’efficacité de ces médicaments, la plupart des essais cliniques ont montré qu’ils ne sont pas efficaces contre la COVID-19. Vu le risque de complications cardiaques, la FDA a émis une mise en garde sur leur usage contre la COVID-19. • L’ arbidol est homologué pour la prophylaxie et le traitement de l’influenza A et de l’influenza B en Russie et en Chine. Il a obtenu de bons résultats in vitro. Une étude a montré que le SRAS-CoV-2 était impossible à détecter après 14 jours chez 95 % des patients traités par l’arbidol par rapport à 50 % des patients du groupe témoin. Les immunomodulateurs modifient ou suppriment la réponse immunitaire. • L’ Actemra est un anticorps monoclonal. Bien qu’il n’y ait pas de données recommandant ce médicament, certains experts ont suggéré qu’il pourrait être utile. • Les interférons forment un groupe de protéines de signalisation produites et libérées par des cellules hôtes en réactionàunvirus.Généralement,unecelluleinfectéelibérera des interférons, qui stimuleront la ligne de défense antivirale des cellules avoisinantes. L’interféron bêta 1a et l’interféron bêta 1b servent au traitement et à la prise en charge de la sclérose en plaques, une maladie auto-immune. L’utilisation d’interférons, en association avec d’autres traitements contre la COVID-19, semble quelque peu prometteuse. • L’ azithromycine est un antibiotique de la classe des macrolides. Certains essais sur son efficacité pour le traitement de la COVID-19 ne sont pas probants. D’autres essais montrent que l’azithromycine associée à l’hydroxychloroquine pourrait avoir des bienfaits. Les corticoïdes ont un rôle anti-inflammatoire et immunosuppressif. • Les corticoïdes sont souvent utilisés pour traiter la pneumonie grave et prévenir les lésions pulmonaires puisqu’ils suppriment l’inflammation systémique. Il semble qu’ils seraient aussi efficaces comme traitement adjuvant contre la COVID-19. De faibles doses de stéroïdes corticaux pourraient avoir un effet thérapeutique chez les patients ayant des symptômes graves. Pour regarder toute l’entrevue avec le Dr Ouanounou, consultez le site de CDA Oasis à : bit.ly/35gx52q [en anglais] P ratico - pratique 33 Numéro 7 | 2020 |

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