Volume 7 • 2020 • Numéro 7

Sept ans après la tragédie de Lac-Mégantic Des dentistes du Québec jouent un rôle crucial dans l’identification des victimes Sept années se sont écoulées depuis l’accident ferroviaire meurtrier de Lac-Mégantic, au Québec. En pleine nuit du 6 juillet 2013, un train de marchandises à la dérive dévale une pente et déraille au centre-ville de Lac-Mégantic, ce qui provoque l’explosion de ses wagons-citernes remplis de pétrole brut et un incendie. Cette catastrophe coûtera la vie à 47 personnes. Cette année, Lac-Mégantic a inauguré un mémorial, Espace mémoire, conceptualisé par les architectes Pierre Thibault et Jérôme Lapierre pour se rappeler la tragédie et les victimes. L’essentiel de l’ADC a voulu rendre hommage aux odontologistes judiciaires pour leur travail dans les jours et les semaines qui ont suivi l’accident. Les coroners, les pathologistes, la police et les proches se tournent souvent vers les odontologistes judiciaires pour identifier les victimes, puisque les dents et les dossiers dentaires sont des outils importants dans de telles situations. Q uatre des odontologistes judiciaires qui ont mis leur expertise à contribution pour identifier les victimes de Lac-Mégantic sont les Drs Sylvain Desranleau, Robert Dorion, Sylvain Laforte et André Ruest. Le Dr Dorion est fondateur et ancien directeur du service d’odontologie judiciaire du Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale (LSJML) du ministère de la Sécurité publique du Québec. Ce service a travaillé sans relâche aux enquêtes de Lac-Mégantic. En 2013, le Dr Desranleau a précisé à L’essentiel de l’ADC que l’équipe travaillait plus de 12 heures par jour à l’affaire du Lac-Mégantic. Il a expliqué comment les odontologistes judiciaires ont joué un rôle clé dans l’identification des corps. L’incendie lié à l’explosion a détruit une grande partie des preuves matérielles et des objets personnels, de sorte que les dossiers dentaires ont été d’une importance cruciale. « Nous utilisions les radiographies tirées des dossiers dentaires des personnes portées disparues et nous les comparions aux radiographies prises sur les restes humains retrouvés sur le site de l’explosion et de l’incendie », se souvient-il. Il a fallu une bonne coordination et tout un travail d’équipe entre les autorités et les spécialistes au site de la tragédie, la morgue et le LSJML. Par exemple, la Sûreté du Québec avait la responsabilité de réunir les dossiers médicaux et dentaires avant décès. Une fois au laboratoire, ces dossiers ont dû être étiquetés, catalogués et entrés dans une base de données, tout comme les échantillons recueillis après le décès. Le mélange des restes humains sur le site de la tragédie a compliqué la tâche. Photo : L’Écho de Frontenac 28 | 2020 | Numéro 7

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