Volume 7 • 2020 • Numéro 7

Je suppose que les coûts d’une technologie et l’apprentissage qu’elle nécessite jouent un rôle important dans la décision d’une personne. Les pressions exercées par les patients, lorsqu’une nouvelle technologie peut être perçue comme un gagedequalitédes soinsdentaires, doivent également être prises en compte et peuvent influencer la rapidité d’adoption. J’ai aussi l’impressionque les technologies couvertes durant les études en médecine dentaire se retrouvent bien souvent dans les cabinets. Toutefois, les coûts et l’apprentissage nécessaire pour inclure des technologies dans la formation soulèvent aussi des difficultés, tout comme la réticence possible – ou réelle – du corps professoral à modifier ses habitudes. Q Dans votre article, vous parlez de futures technologies qui pourraient perturber la médecine dentaire. Quelles sont celles qui vous enthousiasment le plus? DR : Je trouve que la télémédecine dentaire est particulièrement prometteuse. Même si certaines régions comptent beaucoup de cabinets dentaires, bien d’autres n'en ont pas assez pour répondre aux besoins de leur population. Aussi, il est difficilepour certainespersonnes – tels les résidents des centres de soins de longue durée, les travailleurs sur les plateformes pétrolières, les chercheurs dans l’Arctique, les marins, les prisonniers – d’aller chez le dentiste. La télémédecine dentaire est d’une importance cruciale pour elles. Bien que ces groupes ne pourraient pas bénéficier de tous les services dentaires, la technologie permettrait de faire des évaluations à distance de l’état de la personne et de ses symptômes. Aussi, vu qu’une partie des données peut être transférée numériquement, du personnel moins qualifié pourrait être guidé par communication virtuelle pour assurer au moins une partie des soins. Enfin, bien entendu, la télémédecine dentaire offre une plateforme pour les évaluations à distance, de sorte que les personnes difficilement mobiles n’auront à se rendre à un cabinet que dans le cas d’une urgence nécessitant un milieu clinique complet. Cela dit, comme nous l’avons vu avec les systèmes de CAO/FAO qui ont conduit à la conception et à l’utilisation de nouveaux matériaux, la possibilité que de nouvelles technologies changent les choses est très enthousiasmante et peut mener à la création de technologies complémentaires. Tout est possible, si on y pense. Référence 1. Rekow E. Digital dentistry: The new state of the art — Is it disruptive or destructive? Dent Mater . 2020;36(1):9-24. doi : 10.1016/j.dental.2019.08.103. Epub 2019 Sep 14. Dianne Rekow, DDS, Ph. D., est professeure émérite et ancienne doyenne exécutive de la Faculté de médecine dentaire et des sciences buccales et craniofaciales du King’s College de Londres. Auparavant, elle a occupé des postes de recherche et d’administration à l’Université de New York pendant 10 ans, notamment celui de doyenne de l’Institut polytechnique de Brooklyn au moment de sa fusion pour devenir l’École d’ingénierie Tandon de l’Université de New York. La Dre Rekow a été présidente des associations internationale et américaine de recherches dentaires (AIRD/AARD). P oint de mire 26 | 2020 | Numéro 7

RkJQdWJsaXNoZXIy OTE5MTI=