Volume 7 • 2020 • Numéro 7

La médecine dentaire rehausse ses normes de prévention des infections. Les cabinets dentaires cherchent plus que jamais à fonctionner comme de « petits hôpitaux ». En conséquence, les mesures de prévention des infections se resserrent. Les opinions exprimées sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement les opinions ni les politiques officielles de l’Association dentaire canadienne. encore trop tôt pour émettre des suppositions ou savoir quoi que ce soit de solide. La manipulation des premiers vaccins sera vraisemblablement très complexe. Un vaccin contre la grippe peut être gardé dans un réfrigérateur réservé. Certains des vaccins contre la COVID-19 nécessitent un entreposage à -70 °C avant d’être reconstitués et injectés. D’après ce que je comprends, ces vaccins (comme ceux annoncés récemment par Pfizer et Moderna) semblent prometteurs, mais ils devront être administrés dans un centre de vaccination spécial en raison de la manipulation complexe sur le plan technique. Le dépistage est une tout autre affaire. Je pense que les dentistes ont toutes les compétences pour faire les prélèvements nécessaires au dépistage. La difficulté, c’est l’analyse en laboratoire. Il y a des retards et toutes sortes de problèmes à l’échelle provinciale, et le secteur de la médecine dentaire n’y peut rien. Si le dépistage de la COVID-19 en vient à se faire de façon routinière, la médecine dentaire pourrait certainement jouer un rôle. Mais encore là, à l’heure actuelle, ce ne serait pas logique d’un point de vue logistique dans bien des régions du pays. Q Qu’entendez-vous des dentistes du pays au sujet des problèmes d’approvisionnement? AB : Oh, c’est un cauchemar. Les économies de partout dans le monde subissent des perturbations imprévues, ce qui fait qu’il n’est pas possible de prévoir les prochains articles qui seront touchés. Récemment, le nombre de cas de COVID-19 était très élevé dans certaines parties d’Europe, ce qui a entraîné des fermetures, faisant tout à coup disparaître un élément clé d’une chaîne d’approvisionnement. J’ai entendu dire que les anesthésiques locaux se faisaient rares depuis quelque temps parce que les usines de fabrication de verre en Allemagne et ailleurs en Europe étaient fermées, empêchant ainsi la fabrication des flacons de verre contenant les anesthésiques. C’est un peu comme jouer au Jeu de la taupe; dès qu’un problème est réglé, un autre surgit! Et ce n’est pas prêt d’arrêter. Les économies des quatre coins du monde continueront à évoluer en dents de scie. Dès le départ, nous avons conseillé aux dentistes – et nous continuons de le faire – de se constituer des réserves plus importantes que d’habitude. Teniez-vous une réserve de deux semaines auparavant? Essayez d’avoir assez de matériel pour six semaines au lieu. J’ai moi-même constaté que si un article n’est pas en stock, le fournisseur essayera de le remplacer par un autre. Notre centre de santé utilise des blouses jetables pour les opérations, mais le fournisseur ne les avait plus en stock et a livré un modèle de rechange. C’était comme porter un sac de poubelle; la blouse ne respirait pas du tout. Après 30 minutes, nous étions tout en sueur. Q Croyez-vous que les changements apportés en médecine dentaire en raison de la COVID-19 perdureront? Y a-t-il des changements qui sont positifs? AB : La médecine dentaire rehausse ses normes de prévention des infections. Les cabinets dentaires cherchent plus que jamais à fonctionner comme de « petits hôpitaux ». En conséquence, les mesures de prévention des infections se resserrent. Quand j’étais aux études en médecine dentaire dans les années 1980, notre discipline a commencé à utiliser des masques et des gants. Avant, les dentistes exerçaient à mains nues et respiraient tout ce que l’air contenait. Mon père était dentiste et il a été exposé à des aérosols et de la poussière de différentes sources au cours de sa carrière. Les dentistes fraisaient des dents à longueur de journée. Ils travaillaient avec des modèles en plâtre. Cette exposition ne semblait pas avoir d’effets à court terme, mais sur une longue carrière, elle ne devait pas être bonne. Le masque a fait une grande différence pour les dentistes de ma génération. La COVID-19 nous a poussés à déterminer comment mieux nous protéger contre les risques de notre milieu de travail. Nous revoyons l’importance de la sûreté. Nous améliorons ce que ce nous faisons pour être prêts à l’arrivée du prochain virus. Q Alors, en terminant, y a-t-il une lueur d’espoir? AB : Oui! Il y a bon nombre de vaccins bien avancés dans la phase des essais cliniques. Les premiers poseront de grands défis pour maintenir la chaîne de froid, mais d’autres sont en développement et utiliseront des réfrigérateurs et des chaînes de froid traditionnels. Selon l’histoire du développement de vaccins, les premiers ne seront pas nécessairement optimaux, mais au fil du temps les nouvelles itérations seront plus faciles à administrer, auront moins d’effets indésirables et seront plus efficaces. L’ADC sur le terrain 10 | 2020 | Numéro 7

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