Volume 7 • 2020 • Numéro 6

équipe dédiée à la prévention des infections qui faisait le tour des unités pour les guider dans les bonnes façons de faire. Chacun y mettait du sien pour que tout le monde soit protégé. » Le confinement a pesé lourd sur la santé mentale et générale de bien des résidents. « À cause des restrictions sur les visites et les sorties, bon nombre d’entre eux ont souffert de solitude et de dépression. C’était d’une grande tristesse à voir. Certains résidents étaient confinés dans leur chambre parce que le personnel craignait qu’ils en infectent d’autres. Certains dépérissaient à vue d’œil faute de séances de physiothérapie et d’exercice, confie la Dre Pollock. Je me souviens d’une dame en particulier qui ne pouvait plus sortir de son lit après avoir été autorisée à quitter sa chambre, parce que ses muscles s’étaient atrophiés. Elle a eu beaucoup de peine d’être transférée dans un fauteuil roulant. » Selon l’Institut canadien d’information sur la sante 1 , plus de 80 % des décès liés à la COVID-19 au Canada ont eu lieu dans un centre de soins de longue durée. « Même si je n’ai pas travaillé directement auprès de patients atteints de la COVID-19 qui sont décédés, le fait de trier leurs affaires et de voir tant de lits vides à l’étage a rendu leur départ bien réel. On peut voir le poids de la pandémie, c’est sûr. » Après plusieurs semaines critiques, le personnel a pu constater les fruits des efforts et du dévouement de chacun. Grâce à la distanciation et aux mesures resserrées de prévention des infections pour contenir l’épidémie, la Dre Pollock a constaté une nette amélioration dans les dernières semaines. « Je dirais que plus de la moitié du centre est vert aujourd’hui – les résidents se sont remis de la COVID-19 ou ne l’ont jamais contractée. La situation s’améliore beaucoup. » Même si la Dre Pollock ne faisait pas de bénévolat à titre de dentiste, cette expérience lui a fait voir que des améliorations des soins buccodentaires dans les CHSLD s’imposent. « Malheureusement, la santé buccodentaire a été l’un des aspects les plus négligés pendant que j’étais là. » En fin de compte, la pandémie a mis au jour les forces et les faiblesses du système de soins de santé canadien. L’ADC a rappelé récemment la nécessité de renforcer les normes de soins buccodentaires dans les centres de soins de longue durée lors son passage devant le Comité permanent de la santé de la Chambre des communes. Dans l’ensemble, cette expérience a ouvert les yeux de la Dre Pollock. « J’y ai beaucoup réfléchi. J’ai maintenant le goût de continuer à m’engager dans les centres de soins de longue durée quand je rentrerai en Colombie-Britannique, soit à titre de dentiste, soit comme bénévole, pour passer du temps avec les aînés, parce qu’ils ont besoin de beaucoup d’attention et ne devraient pas être laissés de côté, dit-elle. Je veux dire aux gens – surtout de ma génération – de ne pas hésiter et de s’investir auprès de la population vieillissante. Il y a beaucoup de belles interactions à avoir et de bien à faire. » À cause des restrictions sur les visites et les sorties, bon nombre d’entre eux ont souffert de solitude et de dépression. C’était d’une grande tristesse à voir. Référence 1.Analysedel’ICIS.Lapandémiedanslesecteursdessoinsdelongue durée (Juin2020). Enligne:https://www.cihi.ca/sites/default/files/ document/covid-19-rapid-response-long-term-care-snapshot-fr. pdf?emktg_lang=fr&emktg_order=1 P oint de mire 30 | 2020 | Numéro 6

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