Volume 7 • 2020 • Numéro 6

Le plus important est de se tenir au courant de ce qui se passe dans sa collectivité. Le dépistage est la première arme de défense. Il est très important de connaître les personnes qui se présentent au cabinet et avec qui elles ont été en contact. Les opinions exprimées sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement les opinions ni les politiques officielles de l’Association dentaire canadienne. tests à grande échelle pour déterminer la présence de COVID-19. Les tests instantanés sont très utiles quand il y a des foyers d’éclosion et qu’il faut déterminer qui a effectivement été infecté. Q Qu’en est-il de l’ÉPI fabriqué au Canada? AB : Le gouvernement soutient les investissements dans la fabrication de N95 au Canada, mais il n’y en aura sûrement pas sur le marché avant 2021, et peut-être même 2022. Je pense qu’il continuera à y avoir des pénuries. Bien des sociétés qui s’étaient engagées à en fabriquer ont abandonné l’idée ou n’ont pas réussi. Il est plus difficile qu’il y en a l’air de fabriquer un respirateur de cette qualité et les matériaux pour le faire proviennent d’un petit nombre de fournisseurs dans le monde. Les prototypes étaient inconfortables, rendaient la respiration difficile ou ne répondaient pas aux normes. Certaines sociétés se sont converties dans la fabrication de masques de niveau 3, mais la fabrication canadienne n’est pas lancée. Quand les fabricants étrangers de respirateurs et d’autres pièces d’ÉPI reprendront leurs exportations, il est à craindre que la création d’une capacité de fabrication au Canada soit moins viable. Q Et où se situe le développement d’un vaccin? AB : Il y a quelques centaines de vaccins en cours d’élaboration et certains d’entre eux font actuellement l’objet de vastes essais cliniques sur environ 30 000 personnes. Il y aura un vaccin contre la COVID-19. Il reste à savoir quelles en seront l’innocuité et l’efficacité. Un vaccin efficace pourrait grandement changer la donne; un vaccin moins efficace, pas tellement. Il faut aussi se demander comment se feront la fabrication et la distribution d’une quantité suffisante de doses de vaccination. Les vaccins nécessitent des usines de fabrication spécialisées et il n’y en a pas qui sont inactives et qui attendent l’approbation d’un vaccin contre la COVID-19 pour entrer en production. Les chaînes d’approvisionnement ont connu de grandes perturbations durant la pandémie, ce qui n’a rien de rassurant. Et puis il faudra décider qui obtiendra le vaccin en premier et comment celui-ci sera distribué équitablement et efficacement. Q Avec l’assouplissement des mesures de restriction, les dentistes ont recommencé à offrir des services réguliers. Qu’avez-vous entendu sur les défis de la nouvelle normalité? AB : Je pense que la plus grande difficulté est tout le travail que requiert maintenant la médecine dentaire. Le dépistage avant un rendez-vous, la distanciation physique, les nouveaux protocoles – tout cela exige du temps et des efforts tous les jours. Moi, je suis exténué à la fin de ma journée au cabinet. C’est aussi difficile, sur le plan émotif, de toujours se tenir à bonne distance du personnel et des autres. J’ai hâte que les protocoles soient moins contraignants et que je puisse consacrer davantage de temps et d’énergie aux relations avec mes patients et mes proches. Q Nombreux sont ceux qui craignent une seconde vague de COVID-19 à l’automne ou à l’hiver. Que conseillez-vous aux dentistes pour qu’ils s’y préparent? AB : Le plus important est de se tenir au courant de ce qui se passe dans leur collectivité. Le dépistage est la première arme de défense. Il est très important de connaître les personnes qui se présentent à leur cabinet et avec qui elles ont été en contact pour pouvoir bien évaluer le niveau de risque. Selon les dernières informations, les personnes largement asymptomatiques ont une faible probabilité d’en infecter d’autres. Les personnes dont il faut le plus se méfier sont celles qui sont présymptomatiques, celles qui ont un petit picotement dans la gorge ou d’autres symptômes qui devraient faire qu’elles ne se rendent pas à un cabinet dentaire. Les protocoles en place dans les cabinets sont très efficaces pour prévenir la transmission de la maladie. Très peu de membres du personnel médical ont contracté le virus, même ceux qui traitent surtout des patients atteints de la COVID-19. Les cabinets dentaires se préoccupent de la transmission d’un membre du personnel à un autre, surtout là où la transmission communautaire est clairement confirmée. Nous devons continuer à faire preuve de vigilance entourant ce qui se passe à l’extérieur de nos cabinets, quand nous côtoyons d’autres personnes dans un milieu non médical. L’ADC sur le terrain 14 | 2020 | Numéro 6

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