Volume 7 • 2020 • Numéro 5

• Les macro-traumatismes sont causés par un événement unique, par exemple un coup sur la mâchoire lorsqu’un coussin gonflable frappe le visage ou la mâchoire.  Â Craquements symptomatiques La première chose que nous recommandons aux patients qui présentent des craquements symptomatiques de l’articulation, c’est d’éviter les activités qui causent les craquements, comme manger des aliments durs ou qui nécessitent une mastication prolongée. Ces patients devraient aussi éviter de se mordre les joues ou de serrer les dents durant le jour, et ils devraient faire des exercices articulaires pour favoriser la lubrification de leur mâchoire (voir p. 28). Dans ma pratique, je prescris souvent de la nabumatone, Celebrex ou Vimovo. Ce sont d’excellents médicaments qui sont faciles à utiliser et qui réduisent efficacement la douleur. Si vous recommandez la prise d’ibuprofène, n’oubliez pas que ce médicament doit être pris plus fréquemment, ce qui peut réduire l’observance du traitement par les patients et augmenter le risque de troubles gastro-intestinaux. Lorsque les patients demeurent très symptomatiques, j’associe parfois au traitement l’acétaminophène (p. ex. Tylenol) ou Tylenol avec codéine. Cependant, les dentistes qui prescrivent ces médicaments doivent s’assurer de faire une analyse exhaustive des interactions médicamenteuses possibles et confirmer que le patient ne présente pas de problèmes de santé qui interdiraient l’usage de ces médicaments ou constitueraient une contre-indication. Lorsqu’il est confirmé que le patient peut prendre un anti-inflammatoire stéroïdien, je prescris habituellement une dose de 2 mg de dexaméthasone, à prendre d’abord deux fois par jour pendant trois à quatre jours, puis une fois par jour pendant trois jours.  Â Craquements asymptomatiques Chez la plupart des patients, les craquements de l’articulation sont asymptomatiques. Lorsqu’un patient se présente pour un nettoyage, vous remarquerez peut-être que sa mâchoire craque lorsqu’il ouvre la bouche ou qu’il parle. Le patient pourrait aussi vous demander pourquoi sa mâchoire craque mais n’est pas douloureuse. Dans ces cas, je renseigne le patient sur les choses à éviter pour réduire le nombre de craquements. Je recommande de réduire le nombre à cinq craquements ou moins par jour et, souvent, cela fait rire le patient, mais cela importe peu. Le simple fait de sensibiliser le patient par exemple à la façon de manger une pomme peut les empêcher d’essayer de croquer à pleine bouche dans le fruit. Nous voulons éviter qu’un craquement asymptomatique devienne un déplacement du disque sans réduction. Les patients disent souvent : « Avant que je reçoive un coup au visage, ma mâchoire craquait tout le temps » ou « Je croquais dans un aliment lorsque, soudainement, ma mâchoire a cessé de craquer. Je ressens maintenant une vive douleur et je ne peux désormais ouvrir ma bouche qu’à moitié. » La mâchoire ne craque plus, car il n’y a plus de réduction. Déplacement du disque sans réduction L’absence de réduction du disque est due à une élongation telle des ligaments que le disque ne peut plus se remettre en place. On parle alors d’un déplacement du disque sans réduction. Dans un tel cas, les ligaments étirés sont sensibles et le condyle est en contact continu avec la bande postérieure du tissu. L’amplitude des mouvements mandibulaires du patient devient limitée et l’ouverture buccale est réduite à 25-35 mm. Les dentistes doivent d’abord prendre le temps de rassurer le patient. Le déplacement du disque sans réduction provoque généralement de la panique, de l’anxiété, du stress et de la douleur. Il est important de dire au patient que ce problème est temporaire. Pour les patients en phase aiguë – laquelle survient entre une et trois semaines après le déplacement – je suggère souvent l’injection d’un anesthésique local et d’un stéroïde dans l’articulation pour essayer de mobiliser la mâchoire en vue d’en rétablir l’amplitude de mouvement. Pour le traitement de la douleur sans injection, les anti‑inflammatoires non stéroïdiens comme la nabumatone, Celebrex ou l’ibuprofène sont excellents. Parfois, la prise de Tylenol, avec ou sans codéine, ou de Tramadol est justifiée. Des stéroïdes sont souvent prescrits, en particulier si le patient ne veut pas d’injection; je prescris alors un anti-inflammatoire stéroïdien et cherche à rétablir l’amplitude de mouvement du patient. Les patients doivent également appliquer de la glace pour atténuer leurs symptômes et manger des aliments mous pendant un certain temps. Durant la phase aiguë, je fais souvent des injections dans l’articulation (ill. 1) . Deux médicaments sont généralement utilisés à cette fin : 1.  L’acide hyaluronique 2.  Un corticostéroïde (avec un anesthésique local) Des injections d’acide hyaluronique peuvent être administrées tous les trois à sixmois pour le traitement de craquements articulaires douloureux. Cependant, ce lubrifiant articulaire a la viscosité du miel, ce qui peut créer de l’inconfort. Afin de rendre la procédure plus agréable pour le patient, j’applique parfois quelques gouttes de lidocaïne dans la zone juste avant l’injection d’acide hyaluronique. Dans d’autres cas, j’utilise un stéroïde et un anesthésique local. Chez la plupart des patients, les craquements de l’articulation sont asymptomatiques. Lorsqu’un patient se présente pour un nettoyage, vous remarquerez peut-être que sa mâchoire craque lorsqu’il ouvre la bouche ou qu’il parle. Le patient pourrait aussi vous demander pourquoi sa mâchoire craque mais n’est pas douloureuse. P ratico - pratique 27 Numéro 5 | 2020 |

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