Volume 7 • 2020 • Numéro 5

a ses limites. Ainsi, comme nous l’avons précisé dans les résultats de la méta-analyse, il y a une certaine variation entre les analyses conclues selon les études. Cette variation dépend non seulement de la différence dans la conception des études incluses dans la méta-analyse, mais aussi du nombre et de la qualité des articles inclus. Comme vous pouvez le constater, il s’agit d’une démarche complexe. Toute revue systématique nécessite une interprétation minutieuse des résultats. Je suppose qu’on pourrait comparer la démarche à la préparation d’un repas. Tout bon chef n’ajoute pas chaque ingrédient auquel il a accès dans l’espoir que pour finir le goût sera acceptable. Il y a une recette à suivre et seulement certains ingrédients à employer pour que le résultat soit réussi et que la qualité de certains ingrédients brille. Q Que faut-il faire pour que la gomme à mâcher sans sucre soit acceptée et utilisée en santé publique? AB : En gros, il faut approfondir la recherche clinique de grande qualité. Il faut des essais avec des mesures de suivi adéquates, un nombre de patients suffisant, durant une période déterminée pour voir les effets sur la santé buccodentaire ou les changements et il faut consigner adéquatement des données non biaisées, y compris les effets indésirables, l’incidence sur l’environnement et le point de vue de la société. Vous comprendrez que de telles recherches cliniques sur des soins primaires dans le monde moderne ne sont pas faciles à mener, ni rapides, ni bon marché. Référence 1. Newton JT, Awojobi O, Nasseripour M, Warburton F, Di Giorgio S, Gallagher JE, Banerjee A. A systematic review and meta-analysis of the role of sugar-free chewing gum in dental caries. JDR Clin Trans Res . 2020;5(3):214-33. Santé buccodentaire des aînés et des personnes atteintes de démence « Plus de 432 000 personnes de 65 ans et plus au Canada vivent avec un trouble de démence diagnostiqué. Avec l’accroissement et le vieillissement de la population, il faut s’attendre à ce que le nombre de personnes atteintes de démence augmente », dit le Dr James Taylor, dentiste en chef du Canada. E n 2019, l’Agence de la santé publique du Canada a publié la première stratégie nationale au pays. Elle « établit une vision pour l’avenir et définit des principes et des objectifs nationaux communs pour aider à orienter les mesures prises par tous les ordres de gouvernement, les organisations non gouvernementales, les collectivités, les familles et les particuliers », explique le Dr Taylor. Le Bureau du dentiste en chef du Canada a conçu des ressources pour cette stratégie nationale et pour les personnes âgées qui ne sont pas atteintes de démence. Ces ressources visent à informer les aînés ainsi que les aidants des besoins spécifiques des personnes âgées en matière de soins buccodentaires. Le Bureau a chargé des chercheurs de l’Université de l’Alberta de mener une revue exhaustive des données dans ce domaine. « Cette revue a servi à l’élaboration de ressources concises, conviviales et fondées sur des données probantes », fait valoir le Dr Taylor. Grâce à ces ressources, les aînés et les aidants peuvent s’informer sur les liens entre la santé buccodentaire et des maladies comme la pneumonie, le diabète, les crises cardiaques et les accidents vasculaires cérébraux. Ils peuvent aussi obtenir de l’information pratique sur les modifications aux brosses à dents ainsi que sur les signes précurseurs de troubles buccodentaires courants chez les aînés. Ces ressources se trouvent à : canada.ca/fr/sante-publique/sujets/sante-buccodentaire/soin-vos-dents-bouche/ personnes-agees.html L’ observatoire 21 Numéro 5 | 2020 |

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