Volume 7 • 2020 • Numéro 5

plastique qu’il est possible de remplacer au besoin et chaque membre du personnel en a plusieurs qu’il peut désinfecter et changer. Je crois que des solutions novatrices arriveront sur le marché et nous permettront de maintenir les coûts à un faible niveau. Des fabricants commencent d’ailleurs à s’intéresser aumarché dentaire. Ces innovations contribueront à repenser nos façons de faire. Nous devrons, collectivement, revoir notre façon de travailler. Q Comment dois-je procéder pour les rendez-vous de rappel? Vais-je pouvoir sortir d’une salle de traitement pour aller dans une autre puis revenir? AB : Pour l’instant, cela n’est pas réaliste partout au Canada, et notamment en Ontario. Il faudrait utiliser une quantité énorme d’ÉPI. Nous devons repenser notre façon de faire. Je suppose que la moitié de la journée pourrait être consacrée aux rendez-vous de rappel. Certains dentistes pourraient peut-être s’occuper eux-mêmes des soins d’hygiène dentaire. Nous pourrions aussi planifier davantage de rendez-vous combinés pour arriver à faire plus d’une intervention. Peut-être que des patients ne verront que l’hygiéniste. La situation actuelle fait que nous évitons le polissage à jet d’air et les interventions qui génèrent des aérosols. Nous revenons au détartrage manuel. Nous n’allons probablement pas polir les dents parce que cela produit des aérosols et des éclaboussures. Nous ignorons combien de temps la pandémie nous forcera à changer nos façons de faire. Il s’agit d’un nouveau virus avec une évolution imprévisible et inconnue. Q À quels changements doit-on s’attendre pour les soins dentaires des enfants? AB : J’exerce dans un cabinet public. J’ai beaucoup de plaisir à travailler avec des enfants. La première fois qu’ils viennent, d’habitude ils pleurent et ils crient parce qu’ils ne me connaissent pas. Dans notre milieu, nous utilisons beaucoup de fluorure de diamine d’argent et aussi du verre ionomère. C’est une façon de faire notre travail sans générer d’aérosols et d’utiliser de l’ÉPI que nos petits ont l’habitude de voir. Avec les enfants, je pense que les soins buccodentaires visent à stabiliser leur état et à nouer une relation. C’est l’un de nos défis actuellement puisqu’il y a encore des limites sur les soins que nous pouvons offrir et nous ne voyons pas les enfants pour le genre de soins de prévention et de travail avec les parents qui sont tellement essentiels. Il est difficile de savoir comment nous allons rétablir cette partie de notre exercice en plus de répondre aux besoins des enfants ayant des besoins particuliers ou des enfants autistes. Q Quand les enfants ont un rendez-vous chez le dentiste, que faites-vous si les parents insistent pour entrer dans la salle de traitement? AB : Nous autorisons seulement un parent dans la salle. Nous lui expliquons en long et en large ce qui sera différent. Il doit se tenir debout là où il y avait des chaises auparavant et il ne peut rien prendre avec lui dans la salle de traitement. Aussi, les parents doivent répondre à un questionnaire de dépistage avant d’entrer dans notre cabinet. Chez nous, les parents sont soumis aux mêmes protocoles et vérifications que les patients. Le parent est conduit dans la salle de traitement puis la porte est fermée. Nous lui rappelons qu’il ne peut toucher ni aux murs ni à la rampe et que tout le monde dans le cabinet doit se désinfecter les mains et porter un masque. Notre cabinet accueille bon nombre de personnes qui ont une santé vulnérable. Alors, nous redoublons de prudence avant de les laisser entrer dans le cabinet et nous vérifions leur moyen de transport et ce dont elles ont besoin pour rentrer directement chez elles après leur rendez-vous Q Avez-vous d’autres conseils à offrir aux dentistes? AB : Dans la salle de traitement, les dentistes et le personnel suivent scrupuleusement les protocoles de prévention des infections. Nous en avons nettement l’habitude. Nous savons bien comment nous y prendre. À mesure que s’estompent la nouveauté du retour dans les cabinets ainsi que l’intensité et l’incertitude des premières semaines, il faut quand même maintenir la distanciation dans des endroits comme les salles de toilette, les couloirs, les salles de pause et les coins repas. L’adaptation a été difficile, mais nous n’avons plus de coin repas et nous limitons les déplacements dans les autres parties du cabinet. Quand la nouveauté se perd, il est facile de revenir à ses anciennes habitudes. Mais la menace existe toujours. Nous devons nous protéger et protéger les autres en respectant les mesures exemplaires de distanciation. Avec les enfants, je pense que les soins buccodentaires visent à stabiliser leur état et à nouer une relation. C’est l’un de nos défis actuellement puisqu’il y a encore des limites sur les soins que nous pouvons offrir et nous ne voyons pas les enfants pour le genre de soins de prévention et de travail avec les parents qui sont tellement essentiels. Les opinions exprimées sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement les opinions ni les politiques officielles de l’Association dentaire canadienne. L’ADC sur le terrain 19 Numéro 5 | 2020 |

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