Volume 7 • 2020 • Numéro 4

La télémédecine dentaire à la rescousse durant la pandémie À la mi-mars, la Dre Jeanie Luong retournait à son cabinet de Toronto après un congé de maternité. « Puis, le Collège royal des chirurgiens dentistes de l’Ontario (CRCDO) a recommandé la fermeture de tous les cabinets, sauf pour les urgences », raconte-t-elle. Elle s’est tout de suite demandé si son cabinet avait ce qu’il fallait pour assurer des soins urgents. Et qu’est-ce qui constituait une urgence dentaire? De quel équipement de protection individuelle disposait- elle? Serait-ce suffisant pour prévenir la transmission du nouveau coronavirus? Dre Jeanie Luong Centre dentaire Baywell, Toronto (Ontario) «Q uand le CRCDO a précisé les éléments nécessaires pour offrir des services d’urgences, qui nécessitent souvent des interventions générant des aérosols, nous avons compris que nous n’avions pas ce qu’il fallait, précise la Dre Luong. Nous n’avions pas de masques N95. Nous avions seulement deux boîtes de blouses. » Elle a fermé son cabinet et a passé la semaine qui a suivi au téléphone avec ses institutions financières pour déterminer combien de temps le cabinet pourrait survivre sans rentrée de fonds. La pandémie a de lourdes conséquences financières pour les jeunes dentistes. La Dre Luong, qui est née et a grandi à Toronto, exerce depuis qu’elle a obtenu son diplôme de la Faculté de médecine dentaire de l’Université de Toronto en 2010. Elle a d’abord été associée pendant cinq ans, puis elle a acheté un cabinet au centre-ville de Toronto. « Il y a beaucoup de spéculations sur ce qui arrivera à l’exercice dentaire une fois que cette partie de la crise sera passée, dit-elle. Mais je sais que je n’y peux en grande partie rien. » Alors, elle s’est demandé ce qui était de son ressort à elle. « Même si la fermeture du cabinet a de lourdes conséquences, je suis vite passée en mode de gestion de crise, dit-elle. Après quelques semaines, j’ai compris que la pandémie allait forcer une fermeture de plusieurs mois et que nos patients allaient avoir besoin d’aide. » Le CRCDO a compilé une liste des cabinets dentaires en mesure d’assurer des soins d’urgence, tant par des spécialistes que des généralistes. « J’ai décidé que je pouvais aider mes patients en établissant un protocole de dépistage pour qu’ils s’y retrouvent dans les soins qui étaient offerts », explique la Dre Luong. Par l’entremise de son site Web et sa présence dans les médias sociaux, elle a annoncé qu’elle et son associée, la Dre Sydney Cormier, étaient disponibles pour des consultations par Zoom, par téléphone ou par courriel. « Conformément à la définition d’urgence du CRCDO, je peux évaluer la situation et orienter le patient vers le cabinet qui conviendra. Par exemple, si je soupçonne que le patient a besoin d’un traitement de canal urgent pour une molaire supérieure, je peux lui prescrire un antibiotique et l’adresser à un endodontiste. Si je vois des images d’une couronne P oint de mire 17 Numéro 4 | 2020 |

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