Volume 7 • 2020 • Numéro 4

Réponses à vos questions liées à laCOVID-19 À lami-mai, le Dr Aaron Burry, chef de l’équipe de réaction à la COVID-19 de l’ADC, spécialiste en santé publique et directeur adjoint aux affaires professionnelles de l’ADC, a répondu à quelques questions des dentistes aumoment où les gouvernements commencent peu à peu à lever les restrictions imposées à l’exercice de lamédecine dentaire en raison de la pandémie. Q Pourquoi le fait de soumettre un patient à des questions de dépistage de la COVID-19 avant un rendez-vous n’est‑il pas suffisant pour qu’un dentiste puisse offrir des soins en usant de prudence et en ayant une bonne emprise sur l’aérosolisation? Dr Aaron Burry (AB) : Ce type de dépistage est compliqué parce que nous ne disposons pas de données scientifiques sur les personnes atteintes de la COVID-19 qui sont présymptomatiques ou asymptomatiques. Il n’y a pas de moyens efficaces de repérer les patients ignorant qu’ils sont infectés et ne présentant aucun symptôme, mais qui sont contagieux. Je peux vous dire d’expérience qu’il se peut que vous traitiez en urgence une personne qui semble en bonne santé, mais qui vous rappelle ou revient vous voir quelques jours plus tard pour vous dire : « Désolée, mais je viens d’apprendre que j’ai la COVID-19 ». En période où nos soins sont limités aux urgences, il est crucial de recourir à la distanciation spatiale et à d’autres mesures pour limiter la propagation du virus. Actuellement, les taux d’infection sont faibles et à la baisse dans bien des régions du Canada. Ces facteurs diminuent le risque relatif des aérosols. Néanmoins, nous devons composer avec un virus très contagieux et même mortel pour certaines personnes. Nous sommes encore en train d’en apprendre sur ce virus et ses propriétés. Q Où en sont rendus les tests de dépistage de la COVID-19? Ces tests aideraient-ils les cabinets dentaires à faire le tri des patients? AB : Seraient-ils utiles? Tout à fait. Ils aideraient s’ils étaient faciles d’accès et fiables. Si vous suivez l’actualité, vous savez sans doute qu’il y a plusieurs types de dépistage de la COVID-19. Le test habituel, celui que bien des autorités de santé publique utilisent, consiste à faire un prélèvement et à l’envoyer à un laboratoire pour qu’il soit analysé en 24 à 48 heures. Ces tests sont très fiables parce qu’ils sont effectués par des professionnels formés qui suivent un protocole strict. Bien des personnes s’intéressent aux tests instantanés qui permettent de faire un prélèvement, de l’insérer dans une machine sur place et d’obtenir un résultat en une heure. Or, ces tests de dépistage instantanés ne sont pas « homologués », mais certaines sociétés ont reçu l’autorisation d’en mettre en marché dans l’urgence de la pandémie. Depuis, certains tests ont dû être retirés ou temporairement suspendus à cause de faux résultats positifs ou de faux résultats négatifs ou d’autres problèmes. Ce sont les faux résultats négatifs qui sont vraiment inquiétants. Généralement, quand un test donne de faux négatifs, il n’obtient pas d’homologation. Nous devons composer avec un virus très contagieux et même mortel pour certaines personnes. Dr Aaron Burry L’ADC sur le terrain 14 | 2020 | Numéro 4

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