Volume 7 • 2020 • Numéro 3

ont contribué à former le professionnel que je suis devenu. » Il ajoute à la blague que le Dr Christie avait aussi un bon sens des affaires, mais que « cette qualité n’a jamais déteint sur moi. » Le Dr Nette est lui-même devenu mentor, même s’il ne s’en vante pas. Il enseigne à temps partiel à l’Université Dalhousie. « Je pensais qu’un mentor était avant tout un enseignant, mais en fait j’apprends beaucoup en enseignant, avoue-t-il. À l’université, j’ai la chance de côtoyer des gens qui donnent en retour à la profession. » Le Dr Nette encadre aussi des étudiants au Centre médical communautaire North End, sur la rue Gottingen, à Halifax, tous les mercredis. Depuis le début des années 1980, ce centre offre des services aux personnes défavorisées et aux sans-abri. De fait, le Dr Nette y a travaillé quelques jours par semaine en 1982-1983, pendant qu’il établissait son propre cabinet à Wolfville. « C’est fantastique parce qu’il n’y a que quatre étudiants avancés par enseignant, ajoute le Dr Nette. Et pour les étudiants, ce centre offre l’occasion unique de constater à quel point la médecine dentaire profite souvent aux personnes nanties et moins aux personnes démunies. Nous ne croyons pas offrir un service élitiste, mais c’est le cas. » Au Centre, les étudiants découvrent de première main l’importance des soins dentaires et autres services pour la communauté et leur capacité à changer le cours des choses pour les gens. Souvent, le midi, le Dr Nette et quelques étudiants s’assoient ensemble autour de la table ovale du centre de la rue Gottingen pour dîner. « Il y a beaucoup d’occasions durant la journée de discuter, de faire rapport et de réfléchir ensemble, raconte le Dr Nette. Alors, je pense qu’à l’heure du dîner les étudiants ont compris qu’ils peuvent parler de tout ce qu’ils veulent. » Quel est le meilleur conseil que le Dr Nette pense avoir à donner aux étudiants? « Ce n’est pas tant ce que je sais ou les petites perles de sagesse que j’ai acquises au fil du temps, dit-il. C’est plutôt mon enthousiasme après tant d’années à exercer la médecine dentaire. Il est plus fort que jamais. J’aime tellement ma profession. » Il se dévoue pour montrer que l’exercice de la médecine dentaire est une vocation vraiment gratifiante. Selon le Dr Nette, il peut être très agréable de s’investir dans sa profession, mais à l’instar de sa définition du mentorat, il accorde un « Un dentiste qui place toujours le bien-être de ses patients au haut de ses priorités aimera beaucoup plus son travail que celui qui priorise son solde bancaire. Je l’ai constaté chez des dentistes que j’ai rencontrés au fil des ans. Ils continuent à exercer plus longtemps. Ils ont tout simplement plus de plaisir. Les dentistes les plus heureux font passer leurs patients et leur personnel avant leur solde bancaire. Et y a-t-il mieux que d’être heureux au travail? » sens très large à l’idée de s’investir. « Chaque personne aura sa façon de s’engager », précise-t-il. Participer à un cercle d’études formel est valable, tout comme s’engager dans l’association dentaire de sa région, suivre un cours de perfectionnement professionnel, siéger bénévolement à un comité ou contribuer à la formation dentaire. « Il faut comprendre que vous avez beaucoup à apprendre des autres, ajoute-t-il. Mais vous vous y prenez comme vous voulez. » La fille du Dr Nette est dentiste et il travaille d’ailleurs quelques jours par semaine au cabinet de celle-ci. Il se sent donc très branché sur l’avenir de la profession. « Comme bien d’autres personnes, je m’inquiète du modèle des grandes sociétés, concède-t-il. J’aime savoir que chaque dentiste qui exerce seul ou dans un cabinet collectif a l’autonomie de prendre des décisions sur-le-champ guidées par l’intérêt supérieur du patient. De ce que je sais, le modèle corporatif impose généralement des quotas, ce qui peut modifier le fonctionnement des dentistes. » Le Dr Nette se demande aussi comment la technologie changera la communication. « J’ai le sentiment qu’il sera de plus en plus difficile d’établir de vrais liens avec les autres, explique-t- il. J’espère qu’il y aura toujours des réunions de sociétés dentaires locales dans un restaurant, autour d’un burger et d’une bière, avec un conférencier invité et des gens qui discutent avant et après la rencontre. Je souhaite que tout ça continue. » Souvent, lemidi, leDrNette et quelques étudiants s’assoient ensemble pour dîner. « Je pense que les étudiants ont compris qu’ils peuvent parler de tout ce qu’ils veulent », dit-il. Consultez CDA Oasis pour entendre toute la conversation avec le Dr Nette : oasisdiscussions.ca/2020/01/24/dr-andrew-nette-the-life-of-a-mentor [en anglais] Un petit conseil de la part du Dr Nette P oint de mire 26 | 2020 | Numéro 3

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