Volume 7 • 2020 • Numéro 3

« Nous avons déménagé au Canada il y a neuf ans et demi, quand ma fille avait six mois. Ma femme était une dentiste infatigable et talentueuse. Elle m’a beaucoup appris. Je lui disais souvent “tu es meilleure que moi” », a confié le Dr Hamed Esmaeilion à Matt Galloway dans une entrevue à la radio de la CBC en février, un mois après le décès de sa femme et de sa fille. Née en Iran en 1977, la Dre Parisa Eghbalian a obtenu son diplôme de l’Université des sciences médicales de Tabriz en 2001. Au début de cette même année, elle a épousé le Dr Esmaeilion, avec qui elle étudiait. Ensuite, elle a été associée pendant neuf ans avant d’immigrer au Canada en 2010 avec son mari et leur fille Reera. Peu de temps après son arrivée au Canada, la Dre Eghbalian a réussi à obtenir ses équivalences pour son permis d’exercice de la médecine dentaire. Depuis 2011, elle exerçait comme associée dans le Sud de l’Ontario, notamment à Hanover, Guelph et Toronto. En 2017, elle et son mari ont ouvert leur propre cabinet, Aurora E&E Dentistry, à Aurora. Elle a aussi travaillé au Centre dentaire Dawson à Guelph. Ses patients ont dit qu’elle était gentille, attentionnée et compétente. La Dre Eghbalian rentrait au Canada avec sa fille après avoir assisté à une fête pour les fiançailles de sa sœur. À la radio de la CBC, le Dr Esmaeilion a parlé de sa femme et sa fille avec tristesse, mais fierté. « Reera m’a demandé plusieurs fois pourquoi nous avions déménagé au Canada, a-t-il dit. Je voulais m’éloigner de la guerre, des tensions. Elle comprenait ça. » Il a avoué qu’il trouvait difficile d’être seul à la maison, avec ses souvenirs. « Nous étions une famille heureuse au Canada. » Dre Parisa Eghbalian : dentiste de RichmondHill Dre Sharieh Faghihi : dentiste d’Halifax « Sharieh est venue au Canada pour que ses enfants puissent avoir une meilleure vie et elle a réussi à leur donner ça », explique le Dr Ebrahim Kiani-Moghadam, dentiste d’Halifax qui a été l’étudiant de la Dre Sharieh Faghihi en Iran. Le fils de la Dre Faghihi a un doctorat en informatique et sa fille finit ses études en pharmacie. À 16 ans, laDre Faghihi a commencé ses études à l’École de médecine dentaire de l’Université de Téhéran et a obtenu son diplôme en 1985. Elle a obtenu sa spécialisation en parodontologie en 1989, avant de devenir professeure en plus d’exercer la médecine dentaire. Elle a enseigné pendant 24 ans et est devenue directrice du département de parodontologie et directrice de la recherche à l’Université des sciences médicales de Chiraz, en Iran. Le Dr Kiani-Moghadam était son étudiant à l’Université de Chiraz en 1994. « Elle était l’une des meilleures parodontistes et chirurgiennes implantaires et l’un des professeurs les plus gentils et généreux que j’ai eus », confie-t-il. En 2011, le Dr Kiani-Moghadam a retrouvé la Dre Faghihi, qui immigrait à Toronto avec sa famille. Ils passaient tous deux par le processus du Bureau national d’examen dentaire du Canada pour les dentistes formés à l’étranger. « Nous avons fait tout le travail de qualification ensemble pendant deux ans à Toronto et nous avons été acceptés les deux à l’Université Dalhousie en 2014 », indique le Dr Kiani-Moghadam. « Elle était perfectionniste et travaillait fort pour bien faire les choses, explique la Dre Cynthia Andrews, qui lui a enseigné à Dalhousie. Elle était très douce et humble. » La Dre Andrews a travaillé avec elle à titre de conseillère pour un concours d’affiches de projets de recherche (pour lequel la Dre Faghihi a remporté la deuxième place). Les deux dentistes ont appris à se connaître. « Nous avons parlé de médecine dentaire et de nos familles. Elle était tellement fière de ses enfants. Elle avait une vie de famille unie et heureuse », explique la Dre Andrews. Une fois que la Dre Faghihi a obtenu son diplôme en 2016, la Dre Andrews lui a demandé si elle souhaitait enseigner à temps partiel. « Son CV m’a beaucoup impressionnée. Elle n’était pas du genre à se vanter, mais elle avait publié, avait une vaste expérience de l’enseignement de la parodontie au premier cycle et au cycle supérieur. » La Dre Faghihi a enseigné la parodontie à temps partiel au premier cycle à Dalhousie et a travaillé dans plusieurs cabinets dentaires d’Halifax, y compris au Centre dentaire Gladstone. La Dre Faghihi était allée rendre visite à sa mère en Iran. Le Dr Kiani-Moghadam dit qu’il n’oubliera pas son rire. « C’était une merveilleuse dentiste, professeure, femme, mère et amie, ajoute-t-il. Elle avait l’art d’améliorer tout ce qu’elle touchait. » La Dre Parisa Eghabalian avec sa fille, Reera. Dre Sharieh Faghihi P oint de mire 23 Numéro 3 | 2020 |

RkJQdWJsaXNoZXIy OTE5MTI=