Volume 7 • 2020 • Numéro 3

voiture et s’est mise en route vers Edmonton pour aller habiter avec son frère et sa famille, qui a des maisons à Edmonton et à Fort McMurray. En début de soirée, la plus grande évacuation de l’histoire de l’Alberta à cause d’un feu de forêt a forcé 88 000 personnes à quitter Fort McMurray et les environs. Il faudrait des mois avant que les dentistes puissent retourner sur les lieux de leur domicile et de leur cabinet. Le Dr Heinzelman n’avait que le sac de vêtements de sport qu’il avait pris pour sa formation d’une semaine à Edmonton. « Je n’avais pas pris de passeport ni même de vêtements pour sortir », dit-il. « C’était une période très étrange, se rappelle le Dr Tran. Nous ignorions ce qui se passait. » Le Dr Tran, qui a aussi un cabinet à Edmonton, a hébergé sa sœur et sa famille pendant plusieurs mois. Il a reçu les patients de Fort McMurray qui avait besoin de soins urgents à son cabinet d’Edmonton. « Nous étions bien entendu inquiets pour nos employés, parce qu’en tant que propriétaires d’entreprise, nous devions nous occuper d’eux, précise le Dr Heinzelman. Même si nos cabinets étaient fermés, les employés devaient continuer à payer leurs factures. » Il a dit se sentir parfois impuissant. Le Dr Heinzelman n’a pu retourner à Fort McMurray après sa formation sur la sédation intraveineuse et il ignorait combien de temps durerait l’évacuation. Il a logé à l’hôtel pendant un moment. « J’ai fini par aller rendre visite à un ami à Calgary, puis à des amis à Kelowna, raconte-t-il. J’errais d’un endroit à l’autre parce que personne ne savait quand nous pourrions retourner. Certains disaient que nous le pourrions dans une semaine, d’autres dans un mois. Je suis retourné dans ma ville natale, Prince George, et j’ai habité avec ma famille pendant quelque temps. » L’attitude des dentistes devant l’incertitude cet été-là a été de rester optimistes. « Ma maison était pleine, mais c’était l’occasion de passer du temps en famille, dit le Dr Tran. En période de crise, on se rend compte qu’il y a des choses plus importantes que le travail et l’argent. » « J’essaie toujours de voir le beau côté des choses, dit le Dr Heinzelman. C’était l’été, alors j’ai traversé les montagnes en voiture. Je ne me suis pas laissé envahir par tout le stress de la situation à longueur de journée. » Grâce à l’assurance, j’ai pu payer les employés durant l’interruption des activités, leur évitant ainsi de faire une demande à l’assurance-emploi. « Les banques nous ont aidés en reportant nos paiements, précise leDr Heinzelman. Il a aussi senti tout le soutien du pays envers les personnes chassées par l’incendie. « Il y avait des pancartes dans les vitrines des magasins en Colombie-Britannique et en Alberta offrant 70 % de rabais aux résidents de Fort McMurray, ce qui a été très utile », avoue-t-il. Les résidents de Fort McMurray ont pu retourner chez eux suivant un processus de réintégration progressif en fonction du quartier. Le Dr Heinzelman L’attitude des dentistes devant l’incertitude cet été-là a été de rester optimistes. « Ma maison était pleine, mais c’était l’occasion de passer du temps en famille, dit le Dr Tran. En période de crise, on se rend compte qu’il y a des choses plus importantes que le travail et l’argent. » P oint de mire

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