L’essentiel de l’ADC • Volume 6 • Numéro 5

9 Numéro 6 | 2019 | L’ADC sur le terrain Mot du président Alexander (Sandy)Mutchmor, dmd president@cda-adc.ca Soins dentaires pour les patients ayant des besoins particuliers D ans notre pratique, il y a des moments où notre façon de procéder habituelle ne pourra pas fonctionner. Pour facili- ter le rendez-vous d’un membre d’un groupe vulnérable de la population, que ce soit un enfant autiste ou un aîné atteint d’alzheimer ou d’une autre forme de démence, il peut falloir changer notre façon de fournir des soins, ce qui peut semer le doute faute de formation ou d’expérience. Bien que certaines personnes ayant des besoins particuliers soient obligées de se faire soigner à l’hôpital ou dans un milieu spécialisé, la plupart peuvent être vues dans un cabinet dentaire généraliste. Dans mon cabinet, je traite ces patients de la même manière que les autres, sauf que je prends le temps d’expliquer ce que je fais pour solliciter leur coopération. L’un de mes patients est un adolescent autiste qui bouge constamment, qui ne peut rester assis longtemps et qui pose des questions sans arrêt. Ensemble, nous sommes arrivés à une entente : j’ai promis de répondre à toutes ses questions s’il me laisse d’abord accomplir une tâche. Son père s’assoit toujours dans la salle de soins avec nous pour le rassurer. Nos rendez- vous se passent bien parce que je comprends ses besoins, mais ce qui fonctionne avec un patient n’est pas nécessairement une formule gagnante avec tous les patients. L’an dernier, l’ADC a commandé une recherche sur l’accès aux soins pour les personnes ayant un handicap intellectuel ou cognitif (voir p. 11) . Des dentistes ont participé aux groupes de discussion, aux entrevues téléphoniques et au sondage en ligne. Les chercheurs ont demandé aux dentistes de tout le pays les défis qu’ils percevaient et les domaines pour lesquels ils estimaient manquer de connaissances ou de formation. Les résultats montrent que la majorité des dentistes sondés soignent les patients ayant des besoins particuliers dans leur pratique régulière. Mais ils révèlent aussi que plus de la moitié des participants, comme moi, n’ont pas de formation formelle pour s’occuper de ces patients. Nombre de participants voient la gestion du risque comme un défi potentiel et souhaiteraient avoir une formation sur des stratégies de prise en charge dans différentes situations, pour savoir notamment comment transférer un patient en toute sécurité entre son fauteuil roulant et le fauteuil dentaire, maîtriser les comportements agressifs ou violents, et aider un patient à surmonter son anxiété ou son stress. La recherche a confirmé que les dentistes ont besoin d’appui à cet égard, comme des pratiques exemplaires pour accueillir et soigner les patients atteints d’une maladie précise, tels un trouble du spectre de l’autisme, le syndrome de Down, ou l’alzheimer et d’autres formes de démence. Ils cherchent aussi de l’aide pour savoir quand traiter un patient ou l’adresser à un autre professionnel et comment interagir avec un patient et son aidant pour, par exemple, communiquer un plan de traitement, recueillir les antécédents médicaux et obtenir un consentement éclairé avant un traitement. L’ADC travaille avec des experts pour concevoir des ressources qui seront consultables sur notre site Web et CDA Oasis. Pour que les personnes ayant un handicap intellectuel ou cognitif aient accès à des soins buccodentaires, il faut poursuivre nos efforts afin d’éliminer les obstacles et les idées fausses à leur sujet. Les ressources et la formation joueront un grand rôle en ce sens, mais nous pouvons commencer par traiter tous les patients avec compassion et empathie – des capacités qui ne sont pas toujours enseignées, mais qui s’acquièrent par l’expérience.

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