L’essentiel de l’ADC • Volume 6 • Numéro 5

40 | 2019 | Numéro 6 P ratico - pratique Prévention et contrôle des infections en cabinet dentaire cinq tubulures, chacune fournira 20 % de l’échantillon total. Toutefois, un échantillon global peut mener à une interprétation trompeuse de la qualité de l’eau (mesurée en fonction des UFC/ml). Par exemple, si la qualité de l’eau dans une des tubulures n’est pas acceptable (c.-à-d. que la concentration de bactéries hétérotrophes s’établit à >500 UFC/ml), mais que celle des quatre autres tubulures est très bonne (p. ex. une concentration de 10 UFC/ml), l’analyse de l’échantillon global donnera un résultat dans la moyenne acceptable (soit <500 UFC/ml). Pour cette raison, je recommande de commencer par tester chaque tubulure individuellement. • L’Organization for Safety and Asepsis Prevention (OSAP) 3 suggère de faire appel à une entreprise externe d’analyse de l’eau. Leurs tests peuvent donner des mesures quantitatives de la contamination microbienne et identifier les organismes. Mais deux facteurs pourraient jouer en défaveur d’une telle solution. D’une part, il y a le risque de faux résultats si les échantillons d’eau ne sont pas manipulés, transportés et conservés exactement selon les directives de l’entreprise d’analyse. D’autre part, il y le fait qu’une analyse à l’interne est bien plus économique et facile à faire, et que les résultats sont plus rapides. Chaque cabinet devra soupeser le pour et le contre de chaque option. Toutefois, il serait bon d’envisager de faire faire une analyse externe au moins une fois par année pour obtenir des résultats qualitatifs et quantitatifs. • Une fois que vous aurez obtenu les premiers résultats, si l’analyse de l’eau à la source donne des concentrations élevées, changez la source d’eau et refaites le test. Si la concentration dans de toutes les tubulures s’approche des 500 UFC/ml, administrez un traitement choc, refaites les tests et continuez. • Une fois que l’analyse de toutes les tubulures donne des résultats largement inférieurs à 500 UFC/ml, l’OSAP recommande de refaire les tests mensuellement sur une base globale 3 . Toutefois, si les conditions changent continuellement dans votre cabinet, et les besoins varieront d’un cabinet et d’un fauteuil à l’autre, il serait prudent d’établir un calendrier d’analyse (peut-être une fois par semaine ou juste avant un traitement choc) pour veiller à ce que la stratégie de désinfection réponde aux besoins cernés. • Une fois que des analyses de la qualité de l’eau auront été menées régulièrement et qu’il n’y aura pas eu de changements de personnel, de matériel, de source d’eau, de température dans le cabinet ou de nombre de patients, les analyses pourront être menées trimestriellement. Il faut tout consigner par écrit. Des tendances qui se dégagent après une année d’analyses régulières peuvent mettre en évidence des problèmes nécessitant un suivi régulier. a Références 1. Chandler J. Dental Waterlines: Understanding and Controlling Biofilms and Other Contaminants. Vista Research Group, LLC. En ligne : hu-friedy.com/sites/default/files/SpecialReport_DentalWaterlines_ FINAL.pdf (Consulté le 2 juillet 2019) 2. Santé Canada. Conseils sur l’utilisation de la numération des bactéries hétérotrophes dans les approvisionnements d’eau potable au Canada. 2012-01. En ligne : .canada.ca/fr/sante-canada/services/ publications/vie-saine/conseils-utilisation-numeration-bacteries-heterotrophes-approvisionnements-eau-potable-canada.html (Consulté le 31 juillet 2019) 3. Mills S, Porteous N, Zawada J. Dental UnitWater Quality: Organization for Safety, Asepsis and PreventionWhite Paper and Recommendations – 2018. Journal of Dental Infection Control and Safety. 2018; 1(1): 1-27. La canalisation doit être purgée au début de la journée de traitement et entre chaque patient; chaque tubulure utilisée durant un traitement doit être purgée pendant au moins 20 secondes pour éliminer tout reflux de fluide buccal. ➜ † Les normes établies par Santé Canada pour l’eau potable ne se fondent pas sur la numération des bactéries hétérotrophes. Vu qu’il n’y a pas de norme pour l’eau de la tubulure des unités dentaires au Canada, nous utilisons par défaut celle des Centers for Disease Control and Prevention qui est de 500 UFC/ml.

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