L’essentiel de l’ADC • Volume 6 • Numéro 5

Après la pose d’un implant dentaire, les chirurgiens buccodentaires doivent veiller à la prévention des infections au site opératoire et à une bonne cicatrisation de la plaie. Le risque d’infection s’élève à 10-15 %, bien qu’il puisse être réduit grâce à une bonne technique et à une antibioprophylaxie  1 . Or, l’utilisation d’antibiotiques pour ces interventions demeure controversée. Une revue systématique récente 2 et une méta-analyse ont cherché à déterminer l’efficacité d’une antibioprophylaxie et d’une antibiothérapie précise pour prévenir l’infection postopératoire associée à la pose d’un implant dentaire. Des essais randomisés contrôlés comparant une antibiothérapie à un traitement sans antibiotique ou par placebo pour la pose d’un implant dentaire ont été étudiés. Le résultat principal était une infection postopératoire (précoce, tardive, totale) et les résultats secondaires comprenaient une déhiscence de la plaie, de la douleur et les effets indésirables d’une antibiothérapie. Dix essais randomisés contrôlés portant sur 1 934 patients ont été inclus. Aucune des dix études n’a reporté de différences statistiquement significatives pour ce qui est de l’infection postopératoire. La méta-analyse n’a relevé aucune différence statistiquement significative entre les groupes traités par un antibiotique et ceux n’ayant reçu aucun antibiotique pour ce qui est de l’infection précoce, tardive ou totale, de la déhiscence de la plaie ou des effets indésirables. Selon les auteurs : « Les résultats de la présente revue systématique et de la méta-analyse indiquent que l’antibioprophylaxie pourrait ne pas être indiquée pour prévenir les infections postopératoires dans le cas de la pose d’un implant dentaire chez des patients en bonne santé générale. Ces résultats, compte tenu des risques associés aux antibiotiques pour la santé individuelle et publique, demandent que soit revue la prescription systématique d’une antibioprophylaxie pour la pose d’un implant dentaire 2 . » Dans l’ensemble, un très faible taux d’infections postopératoires a été signalé. Les examinateurs soulignent le manque de clarté dans la définition d’une infection postopératoire et de la déhiscence d’une plaie, de sorte que la revue se fonde sur les définitions fournies dans les différentes études. De toute évidence, il serait utile d’avoir des ensembles de résultats communs reconnus et d’améliorer la qualité des examens systématiques. Dans les dix études, une solution à la chlorhexidine a été administrée comme rince-bouche préopératoire et postopératoire, ce qui a probablement contribué au faible taux d’infections. Cet article n’a trouvé aucune différence du taux d’infection entre les groupes traités par un antibiotique et ceux n’ayant pas reçu d’antibiotique ou ayant reçu un placebo, ce qui suggère qu’il n’y a pas d’avantages à administrer un antibiotique aux patients en bonne santé générale 1 . a Références 1. Richards D. Antibiotic prophylaxis for dental implants in healthy patients, is it necessary? The Dental Elf . May 9, 2019. En ligne à : nationalelfservice.net/dentistry/restorative-dentistry/ antibiotic-prophylaxis-dental-implants-healthy-patients-necessary (page consultée le 13 mai 2019). 2. Khouly I, Braun RS, Chambrone L. Antibiotic prophylaxis may not be indicated for prevention of dental implant infections in healthy patients. A systematic review and meta- analysis. Clin Oral Investig. 2019 Apr;23(4):1525-53. L’antibioprophylaxie pour la pose d’implants dentaires Est-ce pertinent chez les patients en santé? 31 Numéro 6 | 2019 |

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