L’essentiel de l’ADC • Volume 6 • Numéro 5

12 | 2019 | Numéro 6 L’ADC sur le terrain La Dre Heather Carr, présidente du groupe de travail et dentiste traitante à Halifax, explique que cette recherche a dégagé deux principales actions qui doivent être menées : 1. Élaborer des pratiques exemplaires pour améliorer la prestation de soins buccodentaires pour certains groupes de patients, comme ceux atteints d’une maladie mentale, d’alzheimer/de démence ou d’un trouble du spectre de l’autisme. 2. Élaborer des pratiques exemplaires et des protocoles pour aider à déterminer quand : a) traiter un patient ayant un handicap intellectuel ou cognitif; b) adresser un patient ayant un handicap intellectuel ou cognitif à un autre professionnel; c) ne pas traiter un patient ayant un handicap intellectuel ou cognitif. Nous avons demandé à la Dre Carr d’expliquer les résultats de cette recherche et en quoi ils serviront à améliorer l’accès aux soins pour les groupes de patients vulnérables. La recherche a porté sur des groupes de patients particuliers qui se définissent comme suit du point de vue des dentistes : Chez les enfants, un handicap intellectuel se définit comme : • une capacité réduite à comprendre des renseignements nouveaux ou complexes • des difficultés à mettre en pratique de nouvelles aptitudes • une capacité d’autonomie réduite Chez les enfants, un handicap de développement se définit comme : • un handicap intellectuel allié à d’autres troubles chroniques sérieux d’ordre cognitif, physique ou les deux (p. ex. : troubles du spectre de l’autisme, paralysie cérébrale, épilepsie ou syndrome de Down) Chez les adultes et les aînés, les difficultés cognitives se définissent comme : • un déclin des capacités cognitives, telles que la mémoire et les facultés de raisonnement (p. ex. : alzheimer et autres formes de démence) Définition des groupes de patients ➲ Pouvez-vous nous parler des défis particuliers que les dentistes doivent relever pour s’occuper des personnes handicapées? Heather Carr (HC) : La plupart des personnes handicapées sont comme tous les autres patients qui ont besoin d’accommodements mineurs pour recevoir des soins dentaires. Malheureusement, certains dentistes hésitent à les soigner, faute d’expérience et de formation dans ce domaine. La possibilité qu’un patient ne respecte pas une consigne, souvent en raison d’un trouble comportemental, est une préoccupation qui revient souvent. Cela peut être difficile pour l’équipe dentaire, le patient et les personnes aidantes, surtout si le temps fait défaut lors d’une journée chargée au cabinet. Il peut aussi être difficile de communiquer des instructions au patient et à son aidant concernant les soins buccodentaires avant et après un rendez-vous. ➲ Quel type de soutien les dentistes cherchent-ils? HC : La recherche a fait ressortir que bien des dentistes cherchent des ressources pour les aider à s’occuper de patients qui ont un trouble cognitif précis. Ils veulent des lignes directrices ou des pratiques exemplaires par écrit, des conférences et des modules de formation en ligne. ➲ Les pratiques exemplaires visent-elles seulement un handicap ou un état particulier? Ou y a-t-il des principes généraux qui valent pour le traitement de tous les patients handicapés? HC : Selon mon expérience, certaines approches thérapeutiques fonctionnent pour tous les patients, y compris ceux ayant un handicap cognitif. En revanche, d’autres sont particulières au genre de handicap d’une personne, qu’il s’agisse de stratégies pour donner des rendez- vous à un moment particulier de la journée ou de pratiques exemplaires en matière de communication et de soins pour ces patients. L’ADC examine des données probantes qui portent sur ces questions. Nous analysons actuellement les publications et ressources sur les soins dentaires des personnes atteintes d’un trouble du spectre de l’autisme, d’alzheimer ou d’une autre forme de démence, et nous collaborons avec des spécialistes du domaine en vue d’élaborer des ressources qui aideront les dentistes et l’équipe dentaire à prodiguer des soins à ces groupes de patients. Nous espérons que toute l’équipe dentaire utilisera ces ressources, ce qui jettera les bases de futurs efforts pour améliorer l’accès aux soins dentaires pour d’autres groupes de la population. ➲ Les dentistes généralistes devraient-ils s’occuper de personnes ayant un handicap intellectuel ou cognitif ou faut-il avoir des compétences précises et se conformer à des exigences particulières, visant l’aménagement des locaux, le matériel ou la formation? HC : Près de 80 % des dentistes ayant participé à la recherche ont déclaré que le traitement des patients ayant des besoins particuliers fait partie de leur pratique régulière, et la majorité

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