L’essentiel de l’ADC • Volume 6 • Numéro 5

9 Numéro 5 | 2019 | L’ADC sur le terrain Mot du président Alexander (Sandy)Mutchmor, dmd president@cda-adc.ca L’ADC à la défense des plus vulnérables L ors des Journées sur la Colline de cette année, j’ai eu le privilège de mener la délégation qui s’est retrouvée à Ottawa pour demander des changements poli- tiques en vue d’améliorer la santé de la population canadienne (p. 10). Ces deux jours de réunion avec les parlementaires ont galvanisé mes énergies. Je suis heureux d’avoir pu travailler avec d’aussi remarquables personnes, dont des dentistes de partout au Canada et des représentants de l’Assemblée des Premières Nations. La délégation de l’ADC a réclamé des changements qui profiteraient aux groupes vulnérables – ceux qui n’ont pas accès à des soins buccodentaires et dont les besoins sont généralement les plus grands. Nous avons recommandé des investissements ciblés pour les programmes de soins buccodentaires existants ou caducs administrés par les provinces ou les territoires. Partout au pays, le nombre de personnes qui recourent aux programmes de soins buccodentaires publics est en hausse spectaculaire, surtout chez les aînés à faible revenu, les enfants et les personnes à mobilité réduite ou ayant des troubles développementaux, physiques ou de santé mentale. Malgré cela, le financement n’a pas bougé depuis une décennie. Contrairement aux années antérieures, nous avons aussi discuté avec des décideurs politiques qui ne se concentrent pas sur la médecine dentaire. Nous avons recommandé que tout nouveau programme national d’assurance-médicaments mette l’accent sur l’accès aux soins pour les personnes sans assurance et que le système actuel de paiement des médicaments d’ordonnance par l’entremise d’un régime parrainé par les employeurs ou d’un régime privé soit maintenu. L’ADC estime que cette approche politique – soit celle de combler les lacunes du système au lieu d’offrir une protection complète universelle – permettra de cibler les fonds publics dans des domaines clés pour assurer la viabilité du système. Nous avons recommandé au ministère des Services aux Autochtones Canada de s’occuper urgemment du problème d’eau potable dans les communautés autochtones. Sans eau potable, il n’y a aucun espoir de combler les disparités en matière de santé buccodentaire chez les enfants autochtones, qui ont un taux de carie de quatre à cinq fois supérieur à la moyenne nationale, un taux élevé de maladie parodontale et un nombre nettement supérieur de chirurgies ambulatoires sous anesthésie générale pour la carie de la petite enfance. Le gouvernement doit maintenir ses efforts pour que cessent les avis d’ébullition de l’eau dans les collectivités autochtones et il doit s’engager à trouver des solutions durables et à long terme pour fournir de l’eau potable. Il peut sembler inhabituel que l’ADC défende des dossiers hors des préoccupations immédiates de notre profession. Mais l’ADC reconnaît qu’il faut faire davantage pour favoriser l’équité en matière de santé au Canada et que les mesures pour améliorer la santé buccodentaire des populations les plus vulnérables ne peuvent faire fi du contexte social et économique de ces personnes, de leur revenu, de leur statut social et de leur accès à de l’eau potable. Et, en offrant à nos patients des traitements qui tiennent compte de tout le contexte dans lequel ils vivent, nous serons mieux en mesure de les aider à obtenir les meilleurs résultats buccodentaires.

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