L’essentiel de l’ADC • Volume 6 • Numéro 4

9 Numéro 4 | 2019 | L’ADC sur le terrain Mot du président Alexander (Sandy)Mutchmor, dmd president@cda-adc.ca Table ronde sur la santé buccodentaire Définir la santé buccodentaire E n avril, je me suis joint aux dirigeants d’organismes du secteur de la médecine dentaire et de l’extérieur pour discuter – pour la première fois au Canada – d’une question centrale soulevée par le Groupe de travail de l’ADC sur l’avenir de la profession : comment définir la santé buccodentaire? Préoccupés par les iniquités en matière de santé buccodentaire, nous nous sommes réunis à Ottawa pour la Table ronde canadienne sur la santé buccodentaire, un événement annuel organisé par l’ADC (p. 11). Collectivement, nous pouvons faire davantage pour améliorer la santé buccodentaire de chaque personne. Si nous engageons une discussion sur le sens de la santé buccodentaire, celle-ci s’inscrira dans le cadre plus large d’une discussion sur les déterminants sociaux de la santé. La recherche d’un point de convergence entre différentes disciplines favorise le genre de collaboration nécessaire pour mieux servir les personnes les plus à risque d’avoir une mauvaise santé buccodentaire – soit les quelque 20-25 % de la population privés d’un accès à des soins buccodentaires adéquats, en grande partie à cause de programmes publics sous-financés ou de facteurs d’abordabilité. Actuellement, il n’y a pas de norme de soins établie qui permettrait d’assurer la satisfaction des besoins buccodentaires de base de toute la population canadienne. Ma collègue, la Dre Lynn Tomkins, qui siège au conseil d’administration de l’ADC avec moi et qui préside le Groupe de travail sur la prestation de soins, a donné trois éléments des « soins dentaires essentiels » : (1) des soins fondés sur une définition commune de la santé buccodentaire; (2) des soins axés sur la personne, c’est-à-dire qui tiennent compte des besoins individuels, de la conception à la fin de la vie; (3) des soins qui couvrent tout l’éventail de la prestation de soins de santé, y compris les soins courants, les soins complexes prodigués par des spécialistes et les soins spécialisés en milieu hospitalier, selon les besoins du patient. Les participants se sont penchés sur la définition de la santé buccodentaire adoptée par la Fédération dentaire internationale en 2016 qui reflète tant les aspects physiques que mentaux du bien- être. Les discussions ont fait ressortir que la santé buccodentaire a un sens différent pour chacun. Pourtant, il est impossible de discuter de soins buccodentaires essentiels sans d’abord convenir d’une définition claire. Il est important que la santé buccodentaire soit comprise de la même manière par les autres professionnels de la santé et par les autres groupes. Le fait d’être sur la même longueur d’onde facilitera les efforts de sensibilisation conjoints auprès des gouvernements et des répondants d’un régime d’assurance pour améliorer l’accès aux soins, et aidera les négociations avec les tiers payeurs, tels les assureurs. À défaut d’une définition parfaite de la santé buccodentaire, le conseil d’administration de l’ADC a adopté officiellement celle de la FDI (p. 11), emboîtant ainsi le pas à plusieurs associations dentaires nationales. Il faudra maintenant élaborer des messages clés qui trouveront un écho auprès du plus grand nombre possible d’intervenants. L’établissement d’une définition des soins dentaires essentiels pourrait aider certaines personnes à obtenir les soins nécessaires pour atteindre des résultats importants à leurs yeux. Cette définition pourrait servir de fondement à la création de programmes, à la prestation de services et à la formation du personnel. Et pour notre profession, elle constituerait un premier pas vers la concrétisation du principe d’équité des soins que nous nous sommes engagés à respecter.

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