L’essentiel de l’ADC • Volume 6 • Numéro 3

27 Numéro 3 | 2019 | P oint de mire Le nombre de jeunes qui utilisent la cigarette électronique (une pratique également connue sous le nom de vapotage) augmente rapi- dement – et cette pratique représente une menace imminente pour la santé publique. Selon les données d’une étude préliminaire, le taux de tabagisme chez les jeunes est en hausse au Canada pour la première fois en 30 ans, et la cigarette électronique en serait la cause. De même, des données récentes des Centers for Disease Control aux États-Unis révèlent que le nombre de jeunes utilisant a cigarette électronique a augmenté de 1,5 million de 2017 à 2018. Or, si cette pratique n’est pas encadrée par une réglementation stricte, la prochaine génération de jeunes pourrait bien devenir celle qui affichera la plus forte dépendance à la nicotine et le plus haut taux de tabagisme des dernières années. En tant que chercheurs sur la lutte contre le tabagisme et la bioéthique pédiatrique, nous visons à protéger les enfants et les jeunes d’une dépendance à vie à la nicotine et des lésions pulmonaires associées à l’utilisation de la cigarette électronique, ainsi qu’à leur éviter de commencer à fumer la cigarette. Le moyen le plus efficace de protéger les enfants est d’élaborer des politiques fondées sur des données probantes pour faire échec aux raisons qui incitent les jeunes à commen- cer à utiliser la cigarette électronique. Il a été Opinion LE VAPOTAGE : UNEMENACE IMMINENTE POUR LA SANTÉ PUBLIQUE Les données scientifiques montrent que le vapotage est en voie de créer une génération de jeunes dépendants à la nicotine, qui commencent par utiliser des cigarettes électroniques pour ensuite fumer des produits du tabac. démontré que la publicité sur les dispositifs de vapotage véhicule une image de marque po- sitive et incite les jeunes à en faire l’essai, et le marketing sur les médias sociaux a été associé à une hausse fulgurante des ventes. Il faudrait donc interdire rapidement toute publicité sur la cigarette électronique. On devrait également rendre obligatoire l’emballage neutre des produits de vapotage, interdire la consommation de ces produits par- tout où l’usage du tabac est interdit et limiter ri- goureusement l’accès des jeunes – en exigeant que les cigarettes électroniques soient placées derrière le comptoir dans les pharmacies. Un produit qui incite à commencer à fumer De nombreux intervenants du milieu de la santé communautaire (nous y compris) espéraient que la cigarette électronique offrirait un moyen efficace d’aider les gens à cesser de fumer. Nous fondions nos espérances sur le fait que ces dispositifs à piles libèrent de la nicotine et moins de substances nocives que les quelque 7 000 substances chimiques toxiques présentes dans les cigarettes ordinaires. Cependant, les cigarettes électroniques renfer- ment tout de même des substances potentiel- lement nocives, notamment des métaux lourds (tels que le plomb), des composés organiques volatils et des agents cancérogènes; qui plus est, Lesopinionsexpriméessontcellesdesauteurs etnereflètentpasnécessairement lespositions ni lespolitiquesofficiellesde l’Association dentairecanadienne. L’article qui suit a initialement été publié sur le site The Conversation (theconversation.com/ca ) et est réimprimé avec l’autorisation des auteurs. par Elliott M. Reichardt et Juliet R. Guichon Dre Guichon, Ph. D., est professeure adjointe à la Faculté de médecine Cumming, Université de Calgary. Dr Reichardt est associé de recherche à l’Université de Calgary.

RkJQdWJsaXNoZXIy OTE5MTI=