L’essentiel de l’ADC • Volume 6 • Numéro 3

15 Numéro 3 | 2019 | L’ADC sur le terrain Les dentistes qui assurent des soins buccodentaires aux détenus dans les établissements correctionnels fédéraux doivent composer à la fois avec des ressources réduites et des occasions limitées de fournir des soins de base, selon le Dr Mitch Taillon, président sortant de l’ADC. En février, devant le Comité sénatorial permanent des droits de la personne, le Dr Taillon a présenté le point de vue des dentistes de ces établissements. Ce comité avait invité l’ADC et d’autres organismes nationaux dont les membres travaillent auprès des détenus à contribuer à son étude pluriannuelle sur les droits de la personne dont jouissent les prisonniers dans le système correctionnel fédéral. Les soins buccodentaires dans les établissements correctionnels fédéraux sont assurés par des dentistes embauchés à forfait par Service correctionnel Canada (SCC). Ceux-ci sont tenus de respecter le Cadre national relatif des services de santé essentiels de SCC. Ce cadre stipule que les soins buccodentaires essentiels comprennent le soulagement de la douleur et de l’infection, le traitement de maladies et la sensibilisation a une bonne hygiène buccale. La majorité des services autorisés par SCC sont de nature urgente, tels que l’extraction d’une dent et le drainage d’un abcès; il n’y a pas de soins préventifs, à moins d’une autorisation spéciale. « Nous nous en remettons aux dentistes qui entrent dans ces établissements pour y offrir des soins, a expliqué le Dr Taillon au comité. Ceux-ci nous disent que le travail pose des défis de taille en raison des listes d’attente et de la population carcérale croissante. Nous avons eu des échos de leur part particulièrement en 2014, à l’époque de l’entrée en vigueur de changements au programme et de compressions budgétaires qui ont radicalement modifié la façon de travailler de ces dentistes. » Certains dentistes ont vu leur contrat passer de plusieurs visites par semaine à une seule par mois. En conséquence, il n’y a presque jamais de soins préventifs de base, ce qui pourrait réduire la nécessité des soins d’urgence. « Les dentistes qui acceptent de travailler dans les établissements correctionnels fédéraux assurent un service important et ils le font par véritable souci des détenus, a fait valoir le Dr Taillon. Mais ces dentistes sentent de plus en plus que les services qu’ils peuvent offrir ont été changés de manière arbitraire et sans égard à leurs connaissances professionnelles ou à leur volonté de continuer à servir ces patients. » Quand le comité terminera son étude, il publiera un rapport et des recommandations pour le gouvernement fédéral. Le rapport provisoire se trouve dans le site Web du Sénat. a Accès aux soins buccodentaires dans le système correctionnel

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