L’essentiel de l’ADC • Volume 6 • Numéro 1

20 | 2019 | Numéro 1 L es formateurs en médecine dentaire sont toujours à l’affût de nouvelles méthodes d’évaluation pour s’assurer que les étudiants maîtrisent les techniques nécessaires à l’obtention du diplôme. « En médecine dentaire et en chirurgie buccale, nous avons tendance à utiliser des examens écrits, oraux et à choix multiples pour évaluer les connaissances et la capacité de résolution de problèmes, précise le Dr Caminiti. Même si ces examens sont utiles pour juger des capacités décisionnelles et des connaissances des candidats, ils n’évaluent pas vraiment le cœur même de la formation, soit la pratique d’une chirurgie. » Ainsi, le Dr Caminiti et son équipe ont misé sur l’évaluation structurée et objective des habiletés techniques (OSAT, pour Objective Structured Assessment of Technical Skills ) utilisée dans CHIRURGIE BUCCALE ET MAXILLOFACIALE Lancement d’une nouvelle évaluation En 2018, la Faculté de médecine dentaire de l’Université de Toronto a tenu le premier examen visant à évaluer et à mesurer objectivement les compétences techniques des résidents en fin de spécialisation en chirurgie buccale et maxillofaciale (CBMF). Le Dr Marco Caminiti, professeur adjoint et directeur du programme de spécialisation en CBMF, a fait partie de l’équipe ayant élaboré et mis en œuvre cet examen pratique pour les étudiants en chirurgie. d’autres branches de la chirurgie et ont conçu une évaluation ciblant précisément les compétences techniques en chirurgie buccale. « Les OSAT ont été validées et font partie des exigences de base pour l’obtention du titre de fellow dans certaines spécialités. D’ailleurs, l’utilisation de telles évaluations semble se répandre », affirme le Dr Caminiti. Baptisé l’OMOSAT (soit l’OSAT en chirurgie buccale et maxillofaciale), le premier examen en CBMF a eu lieu au Centre de compétences en chirurgie de l’Hôpital Mount Sinaï à Toronto, où le Dr Caminiti est directeur du programme de résidence en CBMF. L’évaluation comportait huit stations (points de suture et reconnaissance des instruments, trachéostomie, arthroscopie de l’articulation temporomandibulaire, prélèvement ou greffe de peau, anastomoses microvasculaires, ostéotomie, cintrage et pliage, ainsi que pose d’implants dentaires) et un spécialiste se trouvait à chacune d’elles. « Il aurait certes pu y avoir d’autres stations, mais les huit retenues portaient sur des activités professionnelles confiables qui pouvaient être mesurées précisément avec les modèles microvasculaires de haute fidélité fournis pour l’évaluation », explique-t-il. Les résidents ont aussi fait l’évaluation sans en connaître tous les paramètres et sans savoir quel était le prochain défi ou la prochaine station. Les résultats préliminaires de l’OMOSAT, confie le Dr Caminiti, montrent divers degrés d’habiletés, selon l’année de formation et l’expérience. « On peut voir qu’un interne ou un résident junior a obtenu un pointage inférieur à un résident sénior ou un expert, explique-t-il. Cela permet de constater la progression au fil des années d’études. » Mais ce qui est le plus encourageant selon lui, c’est que toutes les parties ayant pris part à l’évaluation P oint de mire

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