L’essentiel de l’ADC • Volume 5 • Numéro 8

33 Numéro 8 | 2018 | P ratico - pratique À partir d’un sous-ensemble de l’étude sur le tabagisme et la santé de la population menée par la Food and Drug Administration américaine et les Centers for Disease Control and Prevention, l’équipe de recherche a analysé des données provenant de quelque 6 000 adultes qui ont fourni un échantillon d’urine et qui ont précisé leurs habitudes de consommation de tabac des 30 jours antérieurs. Les participants ont été classés selon le type de produits consommés : tabac combustible (cigarettes, cigares, pipes à eau, feuilles d’enveloppe), tabac sans fumée (tabac à priser humide, tabac à chiquer, snus), cigarettes électroniques et produits de remplacement de la nicotine. L’équipe de recherche a mesuré l’exposition des patients à un type d’agent chimique nocif précis : les produits cancérogènes appelés nitrosamines spécifiques du tabac. L’une des nitrosamines étudiées, la NNK, est mesurée par son métabolite urinaire, le NNAL. « Nous avons trouvé que, en moyenne, la concentration de nicotine chez tous les consommateurs de tabac était assez élevée, peu importe le type de produits consommés, ce à quoi nous nous attendions, explique le Dr Chaffee. Mais les niveaux de NNAL étaient supérieurs chez ceux qui ne prenaient que du tabac à chiquer et inférieurs chez ceux qui ne fumaient que des cigarettes électroniques. » Pour ce qui est du NNAL, la cigarette électronique est associée à des niveaux d’exposition inférieurs à la cigarette. Toutefois, la plupart des personnes de l’étude qui fumaient des cigarettes électroniques fumaient aussi du tabac combustible, ce qui fait augmenter leur exposition au NNAL. « Les cigarettes électroniques sont potentiellement moins nocives que la cigarette, mais elles ne sont pas sans danger pour autant. Pour que le risque lié aux agents cancérigènes diminue considérablement, nos résultats suggèrent qu’une personne ne doit fumer que des cigarettes électroniques et la plupart des gens n’y arrivent pas. » Pour les dentistes, les résultats montrent qu’il faut parler de toutes les formes de tabac aux patients, et non pas seulement de la cigarette traditionnelle. « Si un patient qui fume souhaite essayer la cigarette électronique pour cesser de consommer du tabac combustible, le dentiste doit encourager cette volonté d’améliorer sa santé, fait valoir le Dr Chaffee. Toutefois, le dentiste doit bien expliquer que l’option la plus saine est d’éliminer complètement le tabac et la nicotine. » a « Le public souhaite en savoir davantage sur les risques de la cigarette électronique pour la santé, et avec raison, explique le Dr Chaffee. Mais parfois, j’ai l’impression qu’on saute vite aux conclusions : on décide que soit la cigarette électronique est aussi mauvaise pour la santé que la cigarette, soit elle est inoffensive. En fait, c’est plus compliqué que ça. » Le Dr Benjamin Chaffee est professeur adjoint au département des sciences de la dentisterie préventive et restauratrice à l’Université de Californie à San Francisco. Au congrès de 2018 de l’Association internationale de recherches dentaires qui s’est tenu à Londres (Royaume- Uni), il a présenté les résultats d’une recherche de son équipe sur l’exposition à des agents chimiques potentiellement carcinogènes contenus dans divers produits du tabac 1 . Exposition à des agents chimiques carcinogènes dans divers produits du tabac Consultez le site d’Oasis Discussions pour visionner l’entrevue complète du Dr Chaffee : wp.me/p2Lv6A-65E [en anglais] Référence 1. Chaffee BW, Benowitz N. Nicotine and carcinogen exposure by tobacco product type and dual-use. J Dent Res. Vol 97 (Spec Issue A):2848, 2018. (résumé)

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