L’essentiel de l’ADC • Volume 5 • Numéro 8

29 Numéro 8 | 2018 | P oint de mire Dr Joel Rosenbloom Comment fonctionne le stage au CAMH? Dr Joel Rosenbloom (JR) : Le stage comprend deux parties. À la fin de la troisième année, deux ou trois étudiants passent la matinée au CAMH durant cinq jours et, sur trois mois, quelque 35 étudiants y viendront chacun leur tour. Puis en quatrième année, chaque étudiant revient au CAMH pendant une matinée. Nous accueillons ainsi quelque 100 étudiants de quatrième année. Avant leur stage, comment les étudiants se sentent-ils à l’idée de travailler au CAMH? JR : Je dirais que certains sont intimidés. Les idées préconçues au sujet des patients atteints d’une maladie mentale sont entièrement fondées sur la stigmatisation, ce qui est tellement injuste pour les malades. Que font les étudiants durant leur stage au CAMH? JR : Chaque jour, ils doivent arriver environ 45 minutes avant les patients. Ensemble, nous passons en revue tous les rendez-vous de la journée et les dossiers, tant les dossiers dentaires que les dossiers médicaux électroniques de l’hôpital. Nous regardons ce qui amène le patient à consulter et le traitement qui est prévu. Nous donnons aussi aux étudiants quelques renseignements sur chaque patient, sur ses médicaments, sur le diagnostic qui a pu être posé et sur ses antécédents. Le Dr Joel Rosenbloom souhaite dissiper les mythes entourant le traitement des patients atteints d’une maladie mentale. En tant que dentiste permanent du Centre de toxicomanie et de santé mentale (CAMH), le plus grand centre en la matière au Canada, il connaît bien ce groupe de la population. « Les fausses idées sur le traitement des patients atteints de maladie mentale – qui sont soi-disant imprévisibles, violents ou difficiles à soigner – en font hésiter certains », précise-t-il. Dre Bomee Kim Les conversations ont été condensées et révisées. L e Dr Rosenbloom soutient que la réalité est pourtant tout autre. « J’ai eu l’immense plaisir de travailler avec des clients de ce groupe. Ils sont comme nous tous, des personnes qui ont leurs propres troubles et qui ont des difficultés et des défis. Ils cherchent le même genre de traitement que tout autre patient; ils veulent faire soigner leurs dents et les garder en bonne santé », précise-t-il. Selon le CAMH, les personnes atteintes d’une maladie mentale disent souvent se sentir dévalorisées et balayées d’un revers de la main par les professionnels de la santé, un mépris peut-être inspiré par de fausses idées répandues à l’égard de la maladie mentale. Pour changer les choses, tous les étudiants à la Faculté de médecine dentaire de l’Université de Toronto doivent faire un stage au CAMH. L’essentiel de l’ADC a parlé au Dr Rosenbloom et à la Dre Bomee Kim, nouvelle diplômée de l’Université de Toronto, pour en savoir davantage sur ce stage et son incidence sur les étudiants. joel.rosenbloom@ utoronto.ca

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